Les férus de sports américains, et particulièrement de basket, le savent : le gain d’une rencontre se joue souvent dans ce qu’on appelle le « money time ». Littéralement, ça ne veut rien dire sinon « le temps de l’argent »… L’expression prend tout son sens quand on sait ce qui se cache derrière… Le « money time », ce sont les dernières minutes de jeu d’un match, celles où chaque possession peut – voire doit – donner lieu à un point ou un but marqué. Ce moment crucial où les pions essentiels d’une équipe ou ses jokers de luxe font la différence alors que l’adversaire tente de tenir bon… tout en s’offrant lui aussi des occasions face auxquelles il ne faut pas craquer.
Dans tous les stades de football, on connait cette sensation de stress intense où chaque ballon arraché ou perdu dans les derniers instants d’un match où tout peut encore basculer ne ménage pas le myocarde des supporters. Ces dernières semaines, dans les buvettes, les cafés, les salles de presse et les médias, la phrase qui a dû être le plus citée et entendue est sans conteste « mieux vaut ne pas être cardiaque quand on est supporter de Charleroi ! ».
C’est que le Sporting, lors de ses deux dernières sorties, a montré qu’il avait tout à fait saisi ce qu’était le « money time ». Là où les Zèbres auraient, par le passé, pu craquer, ils se sont affirmés face à Malines et à Zulte-Waregem. Et ce grâce à une condition physique incroyable (merci Fred Renotte), une inébranlable volonté de gagner… et des choix payants dans le chef de Felice Mazzu ! Si Cristian Benavente se montre systématiquement décisif dès qu’il monte au jeu comme il vient de le faire à deux reprises, il ne faut plus jamais penser à le titulariser !
Le « money time » est aussi lancé dans la course aux playoffs 1. Avec 4 équipes qui se tiennent en 4 points pour seulement deux places à prendre (la 5e et la 6e , le 4e ostendais ayant déjà 43 points), se louper lors des 5 matches de phase classique restant est quasiment interdit. Et aucun de ces 4 larrons que sont Genk, Zulte-Waregem, le Standard et le Sporting ne pourra se targuer d’avoir un programme facile. Ce samedi, au Stade du Pays de Charleroi, les Sportingmen accueilleront Courtrai. Le KVK n’avance plus depuis de nombreuses semaines, mais ne sera pas un oiseau pour le chat carolo. D’une part parce qu’une équipe qui était si rigoureuse et efficace au premier tour (défaite 2-0 du matricule 22) ne peut pas avoir soudainement tout perdu. D’autre part parce que Johan Walem, dont la qualité du travail au Stade des Eperons d’Or était saluée par tous dans un passé pas si lointain, vient d’être remercié. Et l’on sait que ce genre d’évènement peut parfois provoquer un fameux déclic.
Le mieux restera évidemment de se mettre à l’abri le plus vite possible, mais avouons-le : one ne crachera pas sur une bonne dose de suspense de plus, n’est-ce pas ?
Tous au Stade ! Tous derrière les Zèbres !