Histoire

Les origines

Le Sporting fut fondé en 1904, les premiers articles de presse annonçant la création d’un cercle sportif (escrime et football) furent publiés le 5 octobre de la même année.

Les fondateurs sont Firmin Bridoux, Bernus et Deguelde. Ceux-ci et leurs amis inscrivent le club à l’Union belge de football.

De 1905 à 1907, le Sporting ne dispute que des rencontres amicales. Inscrit dès 1904, le club ne reçoit son inscription officielle que le 24 novembre 1907.

Il prend alors part à son premier championnat officiel en division 3 régionale Hainaut-Namur.

Le premier match officiel se joue le 17 février 1908, le Sporting prenant la mesure de l’UR Namur sur le score de 5-0.

  • 1908-1909 : division 2 régionale
  • 1909-1910 : division 3 régionale

A l’issue de cette dernière saison, le Sporting, champion Hainaut-Namur, peut monter en promotion, mais faute de moyens financiers, il doit renoncer à cette montée.

En 1910-1911, par manque d’adversaires dans nos régions, le Sporting est autorisé par l’Union belge à disputer le championnat de division 2 régionale Brabant qu’il termine à la huitième place (sur onze). Le Sporting réintègre la division 2 régionale Hainaut lors de la saison 1911-1912.

En 1912-1913 et 1913-1914, le club est en léthargie et ne dispute aucun championnat tout en restant affilié à l’URBSFA. Pendant la Première Guerre mondiale, le Sporting reforme ses équipes et dispute les championnats régionaux de Charleroi (matchs non-officiels).

 

L’immédiate après-guerre

Le championnat officiel reprend lors de la saison 1918-1919. Notre club est champion du Hainaut des divisions 2 régionales, mais il échoue au tour final national des divisions 2 régionales pour la montée en promotion.

Lors de la saison 1919-1920, le Sporting termine deuxième en division 2 régionale Hainaut et participe une nouvelle fois au tour final sans succès.

Le Sporting doit attendre la saison 1923-1924 pour accéder à l’échelon supérieur, à savoir la promotion, après avoir été sacré champion en division 2 régionale Hainaut.

La  coopérative du Sporting, créée le 17 décembre 1921, va donner au club l’élan dont il avait besoin.

Parmi les fondateurs, on trouve M. Joseph Tirou (premier président) et M. Arthur Regniers qui lui succède à la présidence en avril 1922.

La construction du premier grand stade du Sporting va être réalisée sous l’impulsion de la coopérative, en bordure de la rue Spinois, à l’emplacement actuel de l’Institut Gailly.

Il a été inauguré le 25 décembre 1923 et offrait 10.000 places aux spectateurs.

 

Premier derby officiel

Le Sporting rencontre pour la première fois en match officiel l’Olympic le 17 février 1924 dans le cadre du championnat 1923-1924. Lors de la saison 1924-1925, le Sporting joue pour la première fois en promotion, mais il ne peut éviter la descente en division 2 régionale. Dès le championnat suivant (1925-1926), il remonte en promotion après avoir été sacré champion du Hainaut.

Le Sporting se stabilise en promotion durant les saisons 1926-1927 et 1927-1928.

En 1928-1929, les Zèbres – c’est ainsi que la presse surnomme les joueurs du Sporting depuis 1926 – sont champions de Belgique de promotion et accèdent à la division 1, notre actuelle division 2.

Les 6 et 7 juillet 1929, le club fête dans l’allégresse générale son 25ème anniversaire et devient société royale. De 1929-1930 à 1931-1932, le Sporting dispute les championnats de division 1, mais il culbute à nouveau en promotion à l’issue de la saison 1931-1932.

De 1932-1933 à 1935-1936, le Sporting se maintient en promotion. Ce dernier championnat est le théâtre d’une empoignade devenue fameuse entre l’Olympic et le Sporting. Les deux équipes terminent ex aequo à la première place, un match de barrage devant les départager.

 

 

 

Devant la grande foule à la Neuville, l’Olympic bat le Sporting sur le score de 2-1 et monte en division 1. Une photo célèbre à l’époque, prise avant le coup d’envoi, montre les deux capitaines, Stijnen pour l’Olympic et Secrétin pour le Sporting, se serrant la main sous le regard de l’arbitre international J. Langenus. Le Sporting conquiert le titre de champion en promotion lors de la saison suivante et quitte définitivement les séries promotionnaires.

 

Années de Guerre

La Deuxième Guerre mondiale  de 40-45 n’a pas favorisé, c’est une évidence, la pratique du football. Les championnats officiels des saisons 1939-1940, 1940-1941 et 1944-1945 sont suspendus et remplacés par des compétitions régionales. Vous trouverez ici l’acte de réquisition de l’occupant allemand.

En 1939, pour faire place à l’Institut Gailly, le Sporting quitte ses installations pour prendre possession en tant que locataire du nouveau stade communal.

L’inauguration du nouveau stade s’est déroulée le 5 mars 1939 lors d’un match Sporting-US Centre (2-1).

Entre la saison 1937-1938 et la saison 1945-1946, le Royal Charleroi SC parvient à se maintenir en division 1.

L’équipe de 1942 (photo)

 

Le Sporting et ses supporters

Outre l’aspect sportif, le Sporting est aussi connu pour ses fervents supporters. Depuis longtemps déjà, ceux-ci soutiennent leurs couleurs avec un enthousiasme peu commun. Il était donc normal de leur rendre hommage. C’est pourquoi nous allons retracer leur histoire au fil des ans. Cette première partie, consacrée aux débuts du Sporting (jusqu’en 1957), permettra aux plus jeunes de se faire une idée sur la manière dont le club était supporté et rappellera aux « Anciens » l’ambiance de l’époque.

Au début des années 1900, lors des premières années d’existence du Sporting, on était loin de parler de « supporters ». Le club disputait (à partir de 1908) ses matchs de Division 2 régionale devant quelques poignées de spectateurs, qui payaient à l’époque 25 centimes pour assister aux rencontres. Il fallut attendre 1920 pour voir les sympathisants du Sporting se retrouver au café des Templiers, Place du Manège, à Charleroi.

En 1921, la notion de “supporters” commence à se répandre. En effet, lors du match opposant le Sporting au VG Ostende, dans le cadre du tour final de deuxième division régionale, la presse faisait mention de « supporters ». Voici la citation exacte : « Ce match s’est disputé sur le ground (terrain) de la Gantoise (terrain neutre) devant une assistance clairsemée où les supporters des deux clubs en présence dominaient…».

En 1923-1924, c’est le grand démarrage avec le “Charleroi Supporters Club », conduit par Mr Verstegen. D’autres clubs se forment à cette époque, en voici une liste partielle :

  • Givron, place du Manège à Charleroi.
  • Malrechauffé, Place du Sud, au « Café des Mille Colonnes ».
  • Charleroi Sporting Supporter’s, au «Café des Templiers», qui est à considérer comme le premier club officiel des Supporters du Sporting.

En décembre 1925, c’est la naissance de l’Entente des Supporters, sous la présidence de Mr Piret, puis de Mr Verstegen. Parmi les nombreux groupes, on retrouve le « Supporter’s CSC le Zèbre », résidant au café Paul, au 8, rue de Dampremy à Charleroi, et qui donna son nom à nos joueurs, « Les Zèbres ».

Le 6 septembre 1926 a lieu l’inauguration du premier drapeau du club et en 1929, le Sporting compte 42 clubs de supporters, ce qui était tout bonnement incroyable. L’Entente s’occupait des déplacements via le chemin de fer, avec des trains spéciaux regroupant de 1500 à 2000 carolos, venus supporter le Sporting en provenance des quatres coins du sud du pays. Lors des retours, les abords de la Gare du Sud et des rues environnantes étaient noirs de monde, avec la clique du 2e Chasseur à pied, qui jouait la « Marche du Sporting » et « Pays de Charleroi ».

Défilé en ville lors du 25e anniversaire des supporters du Sporting (6 et 7 juillet 1929). On allait maintenir la cadence jusqu’en 1931, mais la crise internationale de 1929 (Wall Street, New York), allait amener le chômage, la pauvreté et l’angoisse dans nos régions, avec pour conséquence, une diminution de l’engouement pour le football. Ensuite, ce fut la période noire de la seconde guerre provoquant la mise en veilleuse de nos clubs de supporters, de 1939 à 1944.

En 1944-45, lors de la Coupe de la Libération (championnat régional), les clubs se reforment dans les cafés : Paul, Maudua, Rasez,Royal Nord, Schmidt, Pire, etc.

En 1946-47, le Sporting devient Champion de Belgique de Division 1 (actuelle Division 2), et monte en Division d’honneur (Division 1 actuelle), avec en corollaire, un nouveau départ pour nos supporters.

Le 15 juillet 1947, L’Entente renaît avec 22 clubs de supporters, dont les Amis du Sporting, qui fêtera ses 25 ans en septembre 1952. L’activité reste intense jusqu’en 1957, mais tout va s’effondrer lors de la descente des Zèbres en Division 2.

A partir de la saison 1956-57, après le retour du Sporting en Division II, on note peu d’activité dans les clubs de supporters. Il faudra attendre la saison 1959-60 pour voir le retour à la vie des groupes de supporters, qui sont alors au nombre de douze dont, « Les Amis du Sporting, les Pingouins, etc… ».

Le 18 septembre 1960 a lieu la naissance d’un nouveau club, « les Carolos », de Robert Lenoir. Ils se coiffent d’un chapeau boule Zébré (en wallon : les chapias-boules).

Le 30 septembre 1962, le club de supporters « les Charbonniers », de Montignies-sur-Sambre , fête son 35e anniversaire et le 10 octobre 1963, le club « les Carolos » organise son bal à la salle de la Bourse de Charleroi.

Enfin, voici en 1965-1966, la saison du renouveau avec la montée du Sporting en Division I, après le test-match de Division II entre le Charleroi SC et Waterschei (2-0 pour les Zèbres).

Le 10 septembre 1966, a lieu la reconstitution de l’Amicale des supporters, sous la présidence de Franz Pierson.

La Division I agit comme un aimant sur les partisans des Zèbres, et en 1969, après le titre de vice-champion de Belgique, l’entente enregistre la présence de 26 clubs de supporters.

Voici quelques clubs repris dans le giron de l’Amicale : Les Amis du Sporting, les Charbonniers, les Carolos, les Canotiers, les Agasses, les Arondes, les Pingouins, les Zèbres Nivellois, etc.

Avec le retour en Division II lors de la saison 1971-72, l’enthousiasme va fortement retomber, mais il reste tout de même 14 clubs de supporters.

En 1974-75, le Sporting retrouve la 1ere Division, et les supporters sont à nouveau bien présents.

Le 20 mai 1979 : Le Comité Directeur et les membres des Comités des Clubs de supporters avec leurs drapeaux photographiés avant Sporting – Waterschei

L’Amicale, toujours avec Franz Pierson, compte 15 clubs en activité. Mais comme traditionnellement avec la nouvelle descente en Division II (79- 80), c’est l’effondrement, et en 1982, on comptait seulement 6 clubs de supporters.

En 1983, Franz Pierson et André Grenier quittent l’Amicale et c’est l’Abbé Roivino qui occupe la présidence.

En 1985-86, après la victoire du Sporting dans le tour final de Division II et le retour en D1, le nombre de clubs remonte en flèche, et en 1987, nous sommes 27, dont : Les Amis du Sporting, les Canotiers, les Charbonniers, les Zèbres de Liège, les Carolos, les Super Zèbres, les Zèbres du Parvis,…

L’enthousiasme retombe un peu après la finale de la Coupe de Belgique (1993) et la défaite des Zèbres (2-0) contre le Standard et leur ami Constantin.

En 1996-97, on retrouve 21 clubs sous le giron de l’Amicale. Pour mémoire, en voici quelques uns : Le Royal Zébré, les Zèbres du Centre, les Zèbres du Beffroi, les Pélons Zébrés, les Agasses, les Charbonniers, les Canotiers, le Matricule 22.

 

Coupe de Belgique 1977-1978

Dans cette rubrique qui relate les moments de gloire du Sporting de Charleroi, nous allons revenir sur les étapes qui conduisirent nos Zèbres en finale de la Coupe de Belgique de la saison 1977-1978.

Cette saison là, la Coupe démarre lentement pour le Sporting et ses supporters, ils sont comme on dit « tranquilles » et ils ont « une bonne petite équipe ». Le 27 août 1977, les Zèbres remportent leur 32ème de finale contre Eupen (2-1), une équipe très dure, sur un terrain gorgé d’eau. Le 16ème de finale, toujours à Charleroi, est remporté, sans problème, 2-0 contre le VG Ostende devant 4000 personnes. En championnat, les Zèbres se comportent bien, fin décembre 1977, ils sont huitièmes avec 20 points en 18 matchs.

Mais dès que l’on connaît le nom de l’adversaire des Carolos en huitième de finale, le fameux Sporting d’Anderlecht, les joueurs, dirigeants et supporters vont se focaliser sur ce match. Le mercredi 28 décembre 1977 à 19h30, c’est la toute grande foule qui est venue applaudir les zèbres au stade communal. Encore aujourd’hui, les spectateurs qui ont assisté à ce match en conservent un souvenir extraordinaire. Les Zèbres jouaient avec un maillot bleu « azur » et les Anderlechtois en blanc. Sur les conseils de son entraîneur, Félix Week, Charleroi démarre à fond la caisse avec ses deux attaquants de grande classe, Charles “Charlie” Jacobs et Rainer Gebauer. Ils mènent 2-0 jusqu’à dix minutes de la fin, mais les Bruxellois égalisent en fin de rencontre. Dans les prolongations, Franky Vander Elst parvient même à inscrire un troisième but pour les mauves, qui mènent 2-3. Mais quelques instants plus tard, dans un vacarme étourdissant, le numéro 9 des Zèbres, Jacobs, égalise pour arracher le match retour à Anderlecht.

Parlons en de ce match, on se dit que les bruxellois vont manger les Zèbres et pourtant le Sporting carolo s’accroche et mène 1-0 au repos. Dès la reprise, le hollandais Arie Haan égalise pour Anderlecht mais les Carolos tiennent la dragée haute aux Anderlechtois et conservent le nul après les 90 minutes du temps réglementaire.

Il faut donc de nouveau jouer les prolongations. Van Binst fait 2-1 dés l’entame et l’on se dit que c’est terminé pour les Noir et Blanc jusqu’à ce que Cosimo Schena égalise à 4 minutes de la fin. Cette fois les deux équipes devront donc se départager aux tirs au but. Elles réussissent toutes les deux leurs quatre premiers tirs. A ce moment, le regretté Ludo Coeck vit son envoi détourné par Daniel Mathy, le mythique gardien des Zèbres. Le cinquième tireur carolo, Matt Van Toorn (futur Anderlechtois) tenait la qualification dans ses pieds et ne la manquait pas. Les Zèbres remportaient donc le match contre Anderlecht sur le score de 4-5 aux penalties et pouvaient dignement célébrer leur victoire qui leur permettait d’accéder aux quarts de finale.

Le contrecoup se fit sentir en championnat et le Sporting ne gagna plus grand-chose mais se reprit pour les quarts de finale contre Waterschei (équipe vedette de D2). Après un 0-0 à la fin du match, les Zèbres l’emportèrent par 1-0 sur penalty de Van Toorn dans les prolongations, au terme d’un match qui ne restera pas dans les annales du football.

Nous voilà donc en demi-finales où c’est un authentique finaliste de la Coupe d’Europe qui nous rendra visite, le FC Bruges !

Fiche technique:

1/8ème de Finale aller de la Coupe de Belgique 1977-78

Charleroi SC – SC Anderlecht : 3-3 (après prolongations)

Charleroi: Mathy, Van Lessen, Van Toorn, Vanwelle, Vermeir, Dekker, Van Nerum, Iezzi, Schena, Gebauer,Jacobs
Anderlecht : De Bree, Van Binst, Broos, Dusbaba, Thyssen, Vercauteren, Vander Elst, Haan, Ressel, Coeck, Rensenbrink
Arbitre : Peeters
Buts : Gebauer (1-0), Schena (2-0), Van Binst (2-1), Haan (2-2), Vander Elst (2-3), Jacobs (3-3)

 

1/8ème de finale retour
SC Anderlecht- Charleroi SC : 2-2 (4-5 aux penalties)

Anderlecht : De Bree, Van Binst,Broos, Dockx, Thyssen, Haan,Coeck, Vander Elst, Vercauteren, Nielsen, Rensenbrink
Charleroi : Mathy, Van Lessen,Van Toorn, Vanwelle, Vermeir,Dekker, Van Nerum, Iezzi, Schena, Jacobs, Gebauer
Arbitre: Goovaerts
Buts : Schena (0-1), Haan (1-1),Van Binst (2-1), Schena (2-2)

C’est la première fois que notre Sporting atteint ce niveau de la compétition, et de plus contre le FC Bruges, prochain finaliste de la Coupe d’Europe des clubs champions contre Liverpool. Les spectateurs vont être conviés à un nouveau match de gala ! A l’époque, les supporters étaient mélangés entre eux et ce, sans aucun problème de comportement. L’ancienne tribune debout (côté building) avec ses colonnes métalliques, gênant la vue des spectateurs, était pleine à craquer. Le speaker de service demandait régulièrement aux spectateurs de se pousser pour pouvoir encastrer les nouveaux arrivants.

On note quelques absents de part et d’autre : Lambert, Courant et Bastijns à Bruges et Van Welle, van Lessen et Van Nerum à Charleroi qui joue en bleu clair.

Le Sporting se rue à l’attaque et à la 21e minute, il mène déjà 2-0 grâce à doublé de l’inévitable Rainer Gebauer. Ensuite, les Brugeois se reprennent et réduisent le score ( 2-1) à l’heure de jeu. Mais Charlie Jacobs fait exulter le Mambourg après une action menée par Théo Vermeir. La défense zébrée va ensuite monter bonne garde, et après un peu de confusion c’est l’envahissement de terrain par les supporters suite à cette victoire qui nous propulse vers le Heysel pour la première finale de l’histoire du Sporting en Coupe de Belgique.

Cette qualification historique a provoqué beaucoup d’engouement pour les supporters, qui pouvaient acheter leur tickets dans les locaux de supporters, à la buvette du stade et dans les petites cabines disposées autour du terrain. Le Sporting a reçu les félicitations de la Ville de Charleroi par l’intermédiaire de son Bourgmestre, M. Harmegnies. Raymond Goethals, l’entraîneur d’Anderlecht présent à Charleroi lors de la demi-finale, avait nettement pris parti pour les Zèbres. Ce véritable exploit a fait la une de plusieurs journaux avec des titres comme : « Charly- Roi », « L’exploit de Charleroi », «l’indestructible bloc carolo » pour ne citer que. 

Debout (de gauche à droite) : Mathy, Jacobs, Cloquet, Dekker, Van Toorn, Gebauer. Accroupis (de gauche à droite) : Esgain, Royet, Vermeir, Iezzi, Bardaux, Bucci supporter.

Fiche technique:

1/2 finale de la Coupe de Belgique 1977-1978
Charleroi SC – FC Bruges :  3-1
Date : le 6 mai 1978 à 19 h 30
Assistance : 22 000 spectateurs
Arbitre : M. Ponnet

Les équipes:
Charleroi SC : Mathy, Cloquet, Van Toorn, Royet, Vermeir, Bardaux, Dekker, Esgain, Iezzi, Gebauer, Jacobs (70e Schena).

FC Bruges : Jensen, Volders (46e Sorensen), Krieger, Leekens, Maes, De Cubber, Cools, Vandereycken, Ku, Verheecke (70e Sanders).

Buts : Gebauer (13e) 1-0, Gebauer (21e) 2-0, Vandereycken (61e) 2-1, Jacobs (62e) 3-1.

Les supporters vont vibrer intensément pour ce grand événement auquel le Sporting participe pour la première fois. Ils ont bien connu quelques grands moments, dont la montée en division 1 grâce à la victoire 2-0 contre Waterschei en 1966. Mais ce 21 mai 1978, cela se passait au plus haut niveau du football belge, avec à la clé une qualification pour la Coupe d’Europe des Vainqueurs de Coupe. L’équipe du Sporting paraissait moins technique que celle de Beveren, mais les chances des deux formations étaient égales.

Le Sporting était légèrement déforcé par l’absence d’Eric Vanlessen et de Gerhard Böhmer, écartés par l’entraîneur Félix Week. Daniel Mathy a beaucoup regretté l’absence de “Bobby” qui aurait pu faire basculer le match selon lui. À l’entrée des équipes sur le terrain, Charleroi l’emporte nettement à l’applaudimètre.

La première mi-temps allait s’avérer partagée, mais les meilleures occasions étaient à mettre à l’actif du Sporting, surtout celle de la 41e minute. Gebauer avait pris en défaut la vigilance de la paire adverse Van Genechten – Buyl et se retrouvait seul devant J-M Pfaff, mais son tir, trop faible, fut détourné par le gardien international belge. Ce manque de concrétisation des attaquants carolos allait changer la physionomie de la rencontre. À la 67e, une dernière occasion zébrée fut à nouveau manquée par Gebauer, et en quatre minutes Beveren allait plier le match. A la 77e minute, un coup franc très généreusement accordé par l’arbitre fut mis à profit par Johan Coninx qui d’un tir brossé allait ouvrir le score, et à la 81ème, Frans Stevens doublait la mise..

Les Zèbres rentrèrent aux vestiaires la tête basse et leurs supporters, déçus, repartirent tristement avec toute leur amertume. La fête, hélas, n’aura pas lieu à Charleroi.

On se promettait un retour rapide au Heysel, mais hélas, depuis 1978 ce fut la seule apparition du Sporting au stade national. En effet, si le club eut le bonheur d’atteindre une deuxième finale de Coupe en 1993, la rencontre se disputa sur le terrain du SC Anderlecht.

Fiche technique:

Finale de la Coupe de Belgique 1977-78
SC Charleroi – Beveren 0 – 2
Assistance : 34 082 avec environ 22 000 supporters carolos. (76 cars étaient partis de Charleroi.)
Arbitre : M. Van Langenhove
Terrain : impeccable
Temps : doux et couvert
Buts : Coninx (78e), Stevens (82e)

Les équipes

Charleroi : Mathy, Vermeir, Van Toorn, Van Welle, Cloquet, Van Nerum, Iezzi, Dekker, Bardaux, Gebauer, Jacobs.

Beveren : Pfaff, Jaspers, Van Genechten, Buyl, Baecke, Hofkens, Coninx,Shoeberger, Clutens, Stevens, Janssens.

Finale de coupe 1992-1993

 

Dimanche 6 juin 1993. Qui ne se souvient pas de cette date ? Qui a oublié cette maudite finale de Coupe de Belgique, épilogue d’une saison exceptionnelle, qui nous a filé entre les crampons ? On ne l’a toujours pas accepté cette défaite-là. D’ailleurs, toute la famille zébrée cultive l’espoir d’atteindre à nouveau ce stade de la compétition pour enterrer définitivement ce qui a constitué, avec la qualification européenne, le plus grand fait d’arme du Sporting des années 90.

Tout s’est joué en 1re mi-temps. L’adversaire a parfois joué à la limite ; mais au plus le niveau s’élève, au plus l’expérience joue. Peut-être avons-nous été naïfs aujourd’hui”, avouait, la tête haute, Robert Waseige, pendant que Gilbert Bodart soulevait le trophée.

Le synopsis du mage mosan correspondait parfaitement au film de cette finale entre le Standard, qui gagnait là sa cinquième Coupe, et Charleroi, pour la deuxième fois à ce stade de la compétition depuis 1978 et sa défaite (2-0) contre le Beveren de Jean-Marie Pfaff. Le manque d’expérience et un sentiment d’injustice. Voilà ce qui anime les conversations autour du sujet.

Il est vrai qu’au début de la saison 1992-1993, aucun observateur ne désignait le Sporting comme potentiel trouble-fête en championnat. Pourtant, cette année-là, Charleroi se plaçait 6e ex aequo avec Bruges, le champion sortant. Le parcours des Zèbres en Coupe de Belgique symbolisait leur montée en grade, alors qu’ils avaient failli être relégués en 2e division un an plus tôt. Tour à tour, ce sont La Gantoise, Bruges, Beveren qui furent éliminés par nos sporting men dont l’ossature était constituée par Istvan Gulyas, Olivier Suray, Pär Zetterberg, Raymond Mommens, Dante Brogno et Nebojsa Malbasa. Mieux, cette irrésistible armada anéantissait, en une double confrontation, les espoirs anderlechtois de réaliser le doublé. Nous avons même été battre les nouveaux champions à l’ombre de Saint Guidon.

Les Zèbres étaient-ils devenus invincibles?

On le croyait, mais ils seront étouffés par le Standard en finale. Les Rouches n’avaient pas sous-estimé leur adversaire et s’appuyaient sur une équipe solide. Sur papier, les Liégeois étaient plus forts ; d’ailleurs, ce sont les seuls ténors à nous avoir posé problème en championnat, tant à l’aller qu’au retour. Des joueurs d’expérience tels qu’André Cruz, Gilbert Bodart, Mircea Rednic, Guy Hellers, Marc Wilmots, Henk Vos accompagnaient de jeunes joueurs talentueux comme Régis Genaux, Mickaël Goossens ou Philippe Léonard. D’ailleurs, en finale, ce dernier scellait le score après qu’Henk Vos ait défloré la marque en début de deuxième mi-temps. L’équilibre rouge et blanc avait mis fin à l’espoir et la fougue carolorégienne.

Pourtant, ce regard objectif sur cette opposition ancrée dans le patrimoine zébré ne peut occulter les faits de matches défavorables à nos couleurs. Qui ne se souvient pas des multiples agressions non réprimées par l’arbitre Alphonse Constantin ? Cedomir Janevski et Olivier Suray durent sortir sur une civière, Malbasa se fit arrêter fautivement dans le grand rectangle sans que le futur directeur du Standard ne bronche. En outre, le Sporting ratait le coche en première mi-temps. Notre domination aurait dû être récompensée, mais Bodart gagnait son duel face à Brogno, action qui constitua le tournant du match. Ce jour-là, le Standard soulevait le trophée gagné sur le terrain, mais il est certain que nous avions gagné celui des tribunes. Nous étions des milliers à avoir rallié le Parc Astrid, à chanter et encourager nos joueurs jusqu’à l’aphonie. Malgré la déception, nous sommes restés dignes, fair-play et fiers. D’ailleurs, le lendemain, la place Charles II était noire (et blanc) de monde. L’ovation réservée aux joueurs restera dans les mémoires. Désormais, chaque début d’année ravive la flamme de l’espoir d’atteindre à nouveau une finale de Coupe, histoire d’ajouter une ligne à notre palmarès et de confirmer notre marche en avant, mais surtout d’effacer au plus vite cette défaite.

Quand pourrons-nous l’oublier ?

Standard 2 – 0 Charleroi

Standard: Gilbert Bodart ; Mircea Rednic ; André Cruz ; Dinga ; Régis Genaux ; Guy Hellers ; Roberto Bisconti ; Philippe Léonard ; Frans Van Rooij ; Marc Wilmots ; Henk Vos
Entraîneur : Arie Haan

Charleroi: David Baetslé ; Olivier Suray (55’ Marc Wuyts) ; Cedomir Janevski (23’ Roch Gérard) ; Michel Rasquin ; Rudy Moury ; Eric Van Meir ; Raymond Mommens ; Marco Casto ; Pär Zetterberg ; Dante Brogno ; Nebojsa ,Malbasa.

Entraîneur : Robert Waseige

Arbitre : M. Alphonse Constantin

Buts : H. Vos (1-0), P. Léonard (2-0)