Edito d’après match : Un nouveau succès qui appelle… une nouvelle pensée !

27 août 2016

Un nouveau succès qui appelle… une nouvelle pensée !


Quelle bien séduisante équipe Eupenoise ! Auréolés de leur très bon partage face aux Mauves de René Weiler, les promus ont démontré que leur place au sein de notre Pro League n’est nullement usurpée car ils ont joué ce match comme s’il s’agissait d’une véritable « finale », pour reprendre les déclarations de leur coach Jordi Condom, quelques minutes avant que le ballon ne soit mis en jeu. Fichtre, pour revenir de 3-0 à 3-2 alors qu’il restait plus de 40 minutes à jouer, il y avait de quoi stresser et les Zèbres ne purent rééquilibrer les échanges qu’un peu avant le remplacement de Djamel Bakar par Sotiris Ninis. Et si les Carolos menaient largement les débats après une demi-heure en première période, ils eurent un fameux creux avant et après leur retour aux vestiaires. Ces moments insuffisamment gérés ont débouchés sur deux buts amenés par Ocansey, terriblement dangereux et très technique, qui posa énormément de problèmes à Francis N’Ganga déjà surpris, après à peine deux minutes de jeu, par la vitesse d’infiltration du talentueux Ghanéen.
Après un bon quart d’heure de mise en place du système tactique de part et d’autre, le déclic se produisit grâce à une frappe éblouissante, pleine d’effets, de Steeven Willems suite à une faute d’Amani sur Fall. Damien Marcq se chargea du coup franc et alerta Steeven dans la foulée, qui, parti du rond central, ajusta parfaitement Van Crombrugge pour loger le ballon, à sa gauche, dans le plafond du but. Deux autres rapides réalisations finalisées par David Pollet permirent aux Zèbres d’être sur le velours avec, à chaque fois, Francis N’Ganga et Clément Tainmont à leur élaboration. Mais on sait depuis longtemps qu’une rencontre de football n’est jamais gagnée d’avance et les Germanophones profitèrent d’un coupable relâchement de leurs opposants pour semer un doute qu’ils entretiendront jusqu’au coup de sifflet libérateur de Monsieur Laforge.
En analysant bien les péripéties et les paramètres qui ont contribué au retour au score des troupes de l’entraîneur espagnol, celui-ci dispose d’éléments très rapides dans les décalages, qui ne lâchent rien et qui communiquent favorablement dans les appels. La vitesse d’exécution et les variantes dans les décrochages ont été également des facteurs déstabilisants pour des Zèbres obligés de subir, au cours de certaines périodes, le cours des événements et laisser, au terme de ce match indécis, une possession de balle légèrement supérieure à leurs invités. Le jeu tout en vivacité d’Eupen peut, notamment, se reposer sur quelques intéressantes individualités comme Ocansey, Onyekuru, Taumelesse et Luis Garcia que l’on a pu voir combiner aux abords du grand rectangle du Sporting. De plus, Damien Marcq devait garder un œil plus qu’attentif face aux évolutions de Mamadou Sylla dont les décrochages profitaient au travail en profondeur d’Al-Abdulrahman.
Tant bien que mal, les Zèbres résistaient vaillamment grâce, entre autres, aux déplacements et au volume de jeu de Clinton Mata qui venaient éclaircir quelques situations scabreuses dans l’axe central de sa défense. Quant à l’entrejeu du Sporting, il avait fort à faire et tentait de diversifier son animation sans provoquer, toutefois, des situations concrètes et efficaces. La percussion de Chris Bedia et d’Amara Baby aurait dû mettre le Sporting à l’abri d’une égalisation regrettable ; heureusement, les Carolos purent garder cet avantage d’un but d’écart à l’image de leurs deux précédents succès.
La souffrance dans la conquête de cette victoire amène une réflexion fondamentale : malgré des baisses de régime et de plus grands espaces laissés à l’adversaire (qu’il faudra absolument éviter face à des formations plus huppées et plus expérimentées), les Carolos ont montré une grosse envie afin d’engranger trois nouveaux points précieux. Et puis, il fût un temps encore pas très lointain où les Zèbres auraient gaspillé deux unités pouvant s’avérer préjudiciables au décompte final, dans la désignation des élus au Top 6. Restons humbles et gardons les pieds… sur le gazon, le championnat est encore long. C’est un nouveau dicton auquel Felice Mazzù et son noyau, chaque semaine, songeront… Quand le Sporting s’élance… We Are Charleroi !