" Le club ayant levé l’option sur mon contrat veut dire que je suis à Charleroi jusque 2018. Je suis, du moins je le pense, encore jeune. J’essaie d’être compétitif. Je ne me projette pas, je ne l’ai jamais fait d’ailleurs, dans les années futures. Je sais qu’à mon âge, cela ne sert à rien. J’essaie surtout d’emmagasiner du plaisir à chaque match, lors de chaque saison. Lorsque je n’en aurais plus ou que je sentirai que physiquement ou mentalement, cela devient plus compliqué, j’arrêterai. Pour l’instant, ce n’est pas le cas, je vais essayer de continuer et on fera le point plus tard.
Je suis quelqu’un qui a envie de transmettre mon expérience si les jeunes en ont envie. Cela me permet de les rencontrer, de leur conseiller certaines choses que cela soit technique, tactique, de mon ressenti ou de mon vécu, mais je suis aussi à l’écoute, car on peut apprendre à tout âge et je ne m’enferme pas en disant que c’est moi qui vais tout vous apprendre. Même à 36 ans, je suis là pour apprendre. C’est un échange perpétuel, avec simplicité tout en essayant de transmettre notre esprit de gagneur parce que c’est cela qui nous fait vivre aussi.
J’ai toujours dit, même beaucoup plus jeune, que l’esprit collectif était primordial et que c’est cela qui pouvait nous permettre de réaliser de grandes choses. Nous ne pouvons pas nous reposer, à Charleroi, sur nos individualités, mais bien, sur un collectif. Pour l’instant, ce n’est pas le cas, je vais essayer de continuer et on fera le point plus tard.
Que cela soit clair, je n’ai jamais été abordé par aucune équipe depuis que je suis à Charleroi. La Presse suppose des choses, mais c’est faux.
Mon avenir n’est pas encore fixé. Le fait d’avoir, après ma carrière de joueur pro, une fonction au sein du Sporting de Charleroi, ne me laisse pas indifférent. Je n’ai jamais caché que je me sentais bien dans ce club, que je partageais les idées de la direction. Le club est en train de grandir. J’ai personnellement grandi avec Valenciennes, qui était un peu, dans les mêmes bases que Charleroi. Nous avons réussi à obtenir un centre d’entraînement tout neuf, un stade tout neuf. Nous avons grandi à partir de cela ; c’est enchérissant et bénéfique pour notre carrière… Pourquoi ne pas faire la même chose ici, en tant que joueur d’abord et ensuite dans un staff pour aider le club à grandir encore ? Le centre de Marcinelle est en train de poser ses marques, je ne me projette pas où je pourrais être, mais j’apprécie le projet, j’apprécie de transmettre aux jeunes le côté compétition des pros. Donc voilà, mais pour l’instant, je savoure ma carrière de footballeur et je ne veux pas en louper une miette parce que je sais que ce sont mes dernières années. Je sais que, je ne vais pas encore jouer dix ans. Je suis un passionné, tout m’intéresse, quand le temps sera venu, on se mettra autour de la table, je verrai si le club a envie de continuer avec moi et vice-versa. Je ne me prends pas la tête, si cela doit se faire, cela se fera. Si pas, on se quittera "bons amis" parce que j’ai toujours apprécié l’état d’esprit du club, le côté familial et l’ambition. Je sais qu’il me faudra peut-être passer par des études pour obtenir certains diplômes ; pour l’instant, je ne me suis pas encore lancé dans ce challenge parce qu’inconsciemment, j’aurais l’impression de passer derrière la barrière et comme je veux encore conserver tellement d’énergie … En tant que pro, nous disposons de temps libres, mais ces moments-là, pour l’instant, je les mets à profit pour préparer les vidéos de nos adversaires et mes matches. Si je commence à suivre des cours, des examens, etc. Je vais perdre de l’énergie au niveau foot et au niveau de mon métier et je n’en ai pas envie maintenant. J’ai besoin de toute mon énergie pour être le plus performant possible.
Vivre éloigné de sa famille, de Bastia, cela fait maintenant quelques années, on fait avec… Ce n’est pas pour cela que c’est facile à vivre. L’aîné de mes deux garçons, s’est rapproché, il évolue au centre de formation à Reims. Cela me permet de le voir un peu plus souvent. Mattéo, le cadet me rejoint lors de ses vacances scolaires. C’est comme cela depuis que je suis parti à Valenciennes et que j’ai quitté la Corse en 2006. C’est dur, parce que lorsque l’on est papa, on a envie de voir ses enfants d’autant que les miens adorent le foot. Partager cela avec eux est un véritable bonheur. C’est la vie, je sais qu’ils sont heureux, en bonne santé et qu’ils prennent du plaisir à venir ici.
Je resterai toujours "paternaliste", aller vers les gamins lors du stage de Pâques à Marcinelle et les saluer, ça m’a plu parce que nous faisons notre métier pour cela, pour donner de la joie aux enfants. Il y a toujours quelque chose qui m’a marqué dans mon début de carrière de footballeur : c’était dans mon club amateur, en Corse ; des joueurs pros – Di Meco, Sonor – sont venus en exhibition. Bizarrement, je me rappelle comment j’étais en les voyants et je me disais, un jour si je finissais pro, il faut que je donne beaucoup d’importance aux gamins. Ce sont des choses qui marquent un enfant. Autant les adultes peuvent comprendre qu’à un moment donné, on peut être concentré sur certaines choses, mais autant un enfant, il ne peut pas comprendre. Il faut donc lui donner toute l’attention possible dès qu’on le peut. C’est pour cela que je suis ouvert avec les enfants, j’essaie d’être le plus souriant possible, leur donner du plaisir pour qu’ils puissent dire " on a passé un bon moment avec les joueurs de Charleroi".
Ma mère m’a éduqué dans une certaine rigueur. Cela m’a beaucoup aidé dans ma vie et dans ma carrière. Dans le travail, il faut respecter les règles et les horaires. j’ai besoin, encore plus en vieillissant, de préparer mes "avant et après entraînements". Je donne du temps à mon métier parce que je sais que le métier me le rendra. "