Si la sélection de Ricardo Sa Pinto ne recélait pas de grosses surprises relatives à l’animation de jeu (un 4-5-1 avec Emond comme seul attaquant) et aux choix obligés pour laisser souffler les internationaux revenus trop tard de leurs devoirs en équipes nationales (Ochoa, Marin et Cop) que pour pouvoir participer aux entraînements collectifs, Felice Mazzù devait composer avec les mêmes contrariétés – surtout en ce qui concerne la fraîcheur de Benavente – et reprenait le système qui lui avait souri au FC Bruges, à savoir un 3-5-2 qui se muait tout aussitôt en 5-3-2 lorsque l’adversaire s’octroyait la possession.
En première période, les Zèbres avaient bien contenu le trio Mpoku/Carcela/Edmilson – ce dernier étant très étroitement épié, soit par Dorian Dessoleil, soit par Fortuna Núrio – qui ne trouvait pas de véritable solution pour alimenter concrètement un Emond en panne de munitions.
Si les Standardmen n’eurent donc aucune franche occasion de tirer à boulets rouges sur leurs rivaux, la pluie qui avait précédé le début de la rencontre n’avait aucunement altéré les rayures des Zèbres.
Que du contraire, ceux-ci étaient présents dans les duels, faisaient preuve d’une parfaite organisation défensive avec, toutefois, comme seule ombre au tableau, des déchets techniques en reconversion offensive.
Pourtant, histoire de ne pas se mettre dans le rouge, quelques très bonnes combinaisons étaient à mettre à l’actif des Carolos (pour exemple, parmi celles-ci, outre le ballon brûlant qui échut à Chris Bedia – très utile et précieux dans son jeu en pivot – et qui aurait mérité un meilleur sort, un mouvement également développé dans les premières minutes de la rencontre, très bien synchronisé, auquel s’associèrent Gaëtan Hendrickx, précis dans ses remises de balle, Kaveh Rezaei, toujours aussi généreux dans le pressing mais aussi quand il prêtait main forte dans la zone arrière, Cristophe Diandy, fidèle dans ses manœuvres de ratissage, Marco Ilaimaharitra, dont on salue le retour prometteur, et Stergos Marinos, solide dans son travail défensif).
En fait, pour les Zèbres, le fil rouge du match, c’était de pouvoir garder le zéro derrière. Ils y arrivèrent sans trop de difficultés, Parfait Mandanda n’ayant pratiquement pas eu l’occasion de bien chauffer ses gants grâce, notamment, au marquage vigilant de sa charnière défensive.
Dès le début de la seconde période, les Liégeois décidèrent d’enclencher l’alerte rouge avec ce tir foudroyant d’Emond que Parfait Mandanda ne put qu’écarter qu’en coup de coin. Edmilson et Carcela, quant à eux, s’évertuèrent à accélérer leurs mouvements et leurs déplacements afin de pouvoir isoler un partenaire, avec l’aide de Fai qui intensifiait ses débordements.
Alors que, malgré un seul tir cadré en 45 minutes, les Zèbres avaient hérité de deux belles possibilités d’inscrire un goal, ce fut l’entrée de Marin qui transcenda le Standard par sa vitesse, sa vista et sa technique.
Du côté des Zèbres, on comptait sur la montée au jeu de Cristian Benavente pour apporter plus d’ingéniosité créative dans leurs échanges. Et si cela ne manquait certainement pas d’ingrédients de bonne volonté dans la préparation, la finition, elle, manquait d’un peu de fleur de sel.
Edmilson, lui, y alla d’un fameux piment rouge qui resta en travers de la gorge des Zèbres. Felice Mazzù pesta sur les circonstances qui amenèrent l’exploit individuel de Junior car le point tant convoité – qui aurait été bien accueilli en regard d’une encourageante prestation d’ensemble – partit en fumée, comme les vapeurs qui se dégageaient, jadis, à leur belle époque, des Hauts-Fourneaux de Sclessin…
Après tout, ce ne sont que trois points perdus… sur 30. Le jeu sera très serré tout au long de ces dix journées et comme l’a dit notre valeureux Capitaine Javier Martos, les Zèbres devront se battre comme des chiens pour savourer à nouveau le goût de la victoire… Et pourquoi pas dès ce prochain vendredi lors de la venue du RSC Anderlecht ?
« Pays de Charleroi, c’est toi que je préfère… » … Allez les Zèbres ! We Are Charleroi !
