Portrait d’Aimé L’Hermite, le héros du gazon au Sporting de Charleroi.
– Comment avez-vous obtenu ce poste et depuis quand vous occupez-vous des pelouses du RCSC ?
"Suite à une publicité, nous avons reçu un e-mail de Monsieur Hendrickx afin de voir si nous étions intéressés de travailler pour le Sporting comme équipe de rechapage du terrain le jour du match. Après une entrevue avec plusieurs personnes sur le terrain et plusieurs propositions, tout s’est mis en place assez rapidement.
Nous devions juste nous présenter le jour de match avec une équipe de 4 personnes, pour la réparation du terrain à la mi-temps et après le match. Nous avons commencé début avril 2016, et nous avons poursuivi ces fonctions avec mon équipe, plus ou moins 3 saisons.
Par après, suite à une divergence de vue entre les responsables du club et la personne responsable du terrain, j’ai fait un intérim de plus ou moins 1 mois afin que le club passe une annonce pour trouver la personne la mieux adaptée à leurs demandes.
Jusqu’au jour où on m’a demandé si j’étais intéressé par le poste de responsable des terrains et espaces verts du stade et du centre d’entraînement de Marcinelle.
Après avoir pesé le pour et le contre (je m’occupe, également, de ma propre société), nous avons remis une offre au club.
Après une réunion avec MM Bayat et Hendrickx, nous avons signé un contrat à durée indéterminée, avec une entrevue fin de saison.
Depuis, notre priorité est le gazon du Sporting de Charleroi."
– Depuis l’interruption des matches suite au coronavirus, vous avez longuement travaillé sur le terrain. Qu’avez-vous fait ?
" Suite à cette interruption, notre équipe entretient les terrains, afin que tout soit prêt le jour où la reprise sera annoncée.
De multiples travaux de rénovation étaient programmés à la fin de la dernière journée de la phase classique et avant les PO1 : remise de gazons en rouleaux dans certaines zones, sur semis, sablage d’une fine couche de sable, aération du terrain….
Tout cela s’est passé normalement avec le retour du soleil.
La seule différence, c’est que nous étions beaucoup plus calmes sur le timing, la période sans jouer étant beaucoup plus longue."
– Cette "mini trêve", vous a-t-elle permis d’anticiper votre travail estival ?
" Non, nous avons fait le travail prévu. Maintenant, nous continuons l’entretien des gazons normalement.
Je crains juste qu’entre la fin de cette saison et la prochaine, nous ne puissions pas avoir assez de temps pour refaire le gazon complètement. Là, nous risquerions d’avoir quelques problèmes à l’arrivée de l’hiver, avec la qualité des terrains."
– Rouleau, pelouse artificielle, pelouse hybride, pelouse naturelle…. Quelle est votre préférence et pourquoi ?
"Je crois qu’en Belgique, un système grassmaster est, pour l’instant, la meilleure solution à condition de bien réfléchir à son utilisation. Il est, en effet, très compliqué de replaquer un grassmaster.
Souvent employée en réparation, la pelouse en rouleau est souvent la solution la moins coûteuse. Mais en général, ce n’est que provisoire. Un gazon en rouleau a du mal à résister à une saison complète, voilà pourquoi plusieurs clubs le remplace en général 2 fois par saison."
– Quel est votre avis sur la pelouse du Sporting ?
"Chez nous, au Sporting de Charleroi, nous possédons un gazon des plus naturels, construit sur une base ancienne en pure terre. De facto, ce n’est pas l’un des plus faciles à entretenir"
– Depuis votre arrivée, quels changements et quelles nouveautés avez-vous apporté au gazon carolo ?
"Il faut savoir que pour le greenkeeper et responsable de terrain, il est très difficile d’améliorer les terrains et espaces verts s’il y a des divergences de point de vue avec les dirigeants.
Depuis mon premier jour au club, nous travaillons dans le but d’améliorer le mieux possible nos terrains. Depuis ce premier jour et surtout depuis avoir repris la responsabilité des deux sites, une grosse amélioration à tous les niveaux autant du matériel que des interventions sur le terrain a été constatée.
Il est évident que nous voudrions encore améliorer notre parc à machines et notre système de travail. Mais nous devons tenir compte de l’aspect budgétaire et que tout ne se fait pas en un jour….
Mais, en ayant la chance de voyager régulièrement dans d’autres clubs belges et étrangers, je peux dire que nous sommes vraiment bien à Charleroi."