F. Mazzù : « Avoir un esprit de revanche sur nous-mêmes. »

29 septembre 2018

"Dorian Dervite est aux soins, après son match de mercredi, son genou a gonflé. Ce vendredi matin, il a essayé mais il a une tension.

En fonction de la suspension de Marco Ilaimaharitra, j’ai la possibilité avec Gaëtan (Hendrickx) mais également, avec un autre joueur, en la personne de Cristian (Benavente) qui fait un travail extraordinaire sur le plan défensif – c’est notre meilleur coureur en termes de statistiques, après le match de Waasland, il a parcouru au-delà de 12 kilomètres – il fait beaucoup de courses et il constitue donc une autre alternative. Une autre solution consisterait à l’associer à Cristophe Diandy, où il aurait une tâche bien plus spécifique dans sa fixation défensive.

Tout en n’étant pas spécialement plus bas dans le jeu, Cristian peut être également le complément des deux (Gaëtan Hendrickx et Cristophe Diandy) mais alors, il faudrait retirer un attaquant.

On verra, pour la question d’évoluer avec un ou deux attaquants, car Lokeren n’est pas n’importe quelle équipe. Elle a un jeu fort intérieur avec Hupperts et De Ridder qui rentrent constamment, avec Ceballos et l’un des deux attaquants, ne sachant pas lequel va être aligné.

En Coupe, contre l’Olympic, Peter Maes a essayé, pour la première fois, un tout autre dispositif. On verra ce qu’il en sera, ce samedi.

En tenant compte de l’absence de Jérémy Perbet, David (Henen) peut, éventuellement, si le besoin se présente, nous dépanner au poste d’attaquant, malgré qu’au départ, je ne le considère pas en tant que tel à ce poste-là. En fonction de la composition que j’alignerai, j’ai pas mal de potentiel offensif : j’ai David, Massimo (Bruno), Benavente, Romain (Grange), Victor (Osimhen) et Adama (Niane).

Par rapport à ce que j’ai vu mercredi, il y a une certaine concurrence, sur le terrain, qui s’est installée. C’est rassurant. D’autre part, je reviens sur l’aspect du "manque de concrétisation" qui avait été abordé au terme de notre match de Coupe. Nous avons bien marqué quatre buts. Nous avons bien revu les deux buts annulés à la vidéo. Si l’on ne peut être tout à fait certain pour le premier, le second est évident : Adama est à un mètre, derrière le défenseur quand Benavente frappe et, au moment où le ballon part du pied, si on fait arrêt juste sur l’image au bon moment, Adama est positionné derrière les deux défenseurs.

Sur le plan comptable, il faut que l’on prenne des points, le plus vite possible, et si on a le bonheur d’enchaîner une série de victoires, cela ne pourra être que bénéfique pour un groupe qui commence à se connaître de mieux en mieux, qui est très sain, qui prend du plaisir et qui est heureux de vivre ensemble. Il n’y a que les victoires ou la prise de points qui peuvent permettre à ce que le vestiaire continue à vivre bien. Quand on arrive à un trop grand écart, cela devient plus difficile mais cela ne veut pas dire que c’est impossible.

Quand on regarde le classement, on est à cinq points de la sixième place, on s’en rapprocherait avec deux, trois victoires d’affilée, même si c’est encore trop tôt que pour pouvoir parler de classement ou de positionnement. Nous n’en sommes qu’à notre neuvième match.

On a tous eu un sentiment d’injustice, encore plus maintenant, après avoir été pour la première fois en appel des sanctions. On est conscient du règlement et du nouveau tableau qui a été établi. On sait également très bien que, quand l’arbitre prend une décision, il doit être attentif au tableau qui a été mis en place par la Fédération et qu’une fois que celui-ci l’a été, ce sont des juristes qui prennent les décisions et, donc, pas des personnes du monde du football.

Par rapport au premier appel, c’est à se demander si on n’a pas envie de bien analyser les images, si on le fait exprès, et que les gens, qui analysent les images, ne sont pas vraiment issus du football. Par rapport à ce sentiment d’injustice, le groupe ne doute pas et a envie de se battre, comme moi, j’ai envie de me battre contre tout ça. On doit avoir un esprit de revanche sur nous-mêmes. Aujourd’hui, le groupe doit être conscient qu’il a retrouvé de la qualité, de la quantité, du jeu et que l’on doit diminuer les déchets et les mauvais choix dans le secteur offensif.

Je trouve que Romain Grange a fait un bon match, dans des circonstances qui lui conviennent, à savoir qu’il n’y a pas eu beaucoup de reconversions, que l’on était positionné, très souvent, dans la partie adverse du terrain, où il fallait absolument chercher les intervalles, les rotations, le passing dans les pieds.

Pour le poste d’arrière gauche, j’ai trois possibilités. On sait très bien que la première, c’est Núrio. Après, je regarde, j’analyse, pas seulement au niveau de la qualité individuelle mais sur les acquis tactiques, sur le positionnement par rapport à tel ou tel poste. Je trouve qu’Omid (Nor Afkan) n’est pas encore prêt. Outre le positionnement et l’aspect tactique, il lui manque le coulissement par rapport à d’autres. C’est un garçon qui a de l’impact, du duel, une très grosse volonté, beaucoup d’envie. Il y a une culture footballistique qu’il doit acquérir, par rapport aux schémas tactiques pour lesquels je suis très intransigeant.

Quant à Ali (Gholizadeh), il a débuté la saison à un poste où il était presque seul, par rapport à son profil. Maintenant, nous disposons d’autres profils, la concurrence et le niveau sont plus élevés. Quand un joueur est presque seul à un poste, on peut lui pardonner certaines errances défensives, certaines pertes de balle. Quand il y a de la concurrence, on peut, peut-être, moins le faire.

Tout le monde sait que Marco (Ilaimaharitra) a pris une place importante dans l’équipe et dans le dispositif. Actuellement, on a d’autres joueurs, d’autres profils, et c’est à eux à faire le job. C’est très important d’avoir un fonctionnement d’équipe à Charleroi car quand l’un ou l’autre est absent, tout doit être compensé par l’équipe. Marco est un joueur qui sait défendre, percuter, faire des appels, qui apporte beaucoup dans l’entrejeu. Donc, il est vrai que, lorsque je compose mon équipe, s’il n’est pas blessé ou suspendu et qu’il sort d’une bonne prestation, je ne réfléchis jamais à, peut-être, le changer. Marco peut convenir dans n’importe quel dispositif que je peux mettre en place. C’est un joueur complet – au niveau de ses qualités individuelles – mais qui a encore une marge de progression sur le plan tactique.

J’ai félicité Rémy Riou pour sa prestation. Je n’ai même pas envie de dire qu’il a rassuré tout le monde parce qu’il a quand même un CV, un certain nombre de matches en Ligue 1. Ce qui me réconforte, c’est la grande classe et l’attitude qu’il a eues dans ce match, par rapport à sa situation où il est venu, quand même, pour jouer, et parce que Nicolas était "presque mort". Dans sa tête, ce n’est pas évident. Quand on voit les deux arrêts de grande classe qu’il fait, je lui tire mon coup de chapeau. Et nous savons que nous avons de très bons gardiens à Charleroi. À Alost, c’est lui qui intercepte le corner et fait une relance rapide sur Benavente. Il fait deux arrêts importants et l’assist sur le second but.

Adama (Niane) joue beaucoup depuis son arrivée, et, mon plan, c’était de ne pas le laisser jusqu’à la fin du match. Mon plan, c’était de laisser Jérémy (Perbet) tout en sachant qu’il allait être suspendu à partir de ce samedi et de sortir, à un moment donné, Adama, et de faire rentrer Victor (Osimhen) ou Cristian dans l’axe. Par rapport aux circonstances du match, c’était difficile de le retirer.

Que ce soit en 1/8èmes ou en quart de finale de la Coupe, depuis que je suis à Charleroi, on tombe, soit sur Genk, soit sur Anderlecht, constamment. Ce n’est pas une surprise et si on veut aller au bout, jouer Genk maintenant ou plus tard, si on m’en donne le choix, je préfère les affronter à ce stade, en un match, à domicile."