Lorsque l’on veut expliquer un résultat sportif inattendu, relevant de l’exploit ou ne respectant pas la “logique” sportive, on invoque régulièrement la “glorieuse incertitude du sport”. En football, c’est elle aussi qui fait la beauté du sport-roi.
Et dire que ce sport est paradoxal n’a rien d’un mensonge! Ils sont en effet nombreux, ces exemples qui laisserait pantois le plus rationnel des amateurs du ballon rond.
Les Anglais ont inventé le football au début du XIXe siècle, ont rédigé de premières règles peu avant 1850 et ont fondé en 1863 The Football Association chargée d’en organiser sa pratique en Angleterre et ratifiant les fameuses “Lois du Jeu”. Paradoxalement pourtant, le cordonnier étant souvent le plus mal chaussé, l’Angleterre n’a remporté qu’une seule fois la Coupe du Monde, en 1966. Les Anglais ont donc dû attendre plus d’un siècle après la création de ce beau sport, plus de 30 ans après la première édition du plus prestigieux des tournois internationaux et, surtout, d’organiser ce World Championship à domicile pour pouvoir, enfin, soulever le précieux “Trophée Jules Rimet”. Ce sera d’ailleurs le seul trophée international de la nation-mère du football, là où d’autres équipes nationales ont des armoires à trophées bien remplies…
Près de 200 ans après que les premiers Anglais aient “tapé” dans un ballon, le football est le sport le plus populaire au monde. Plus encore que de le pratiquer, on peut l’apprendre: académies, écoles de jeunes, écoles sportives, … Technique, tactique, condition physique, rien n’y est laissé au hasard par les formateurs et autres professeurs de renommée locale à mondiale… Et pourtant, paradoxalement, les meilleurs joueurs de l’Histoire du football, les légendes, qu’elles évoluent encore aujourd’hui ou aient disparu, n’ont souvent connu qu’une école: celle du foot de rue. Des pavés des villes ouvrières anglaises aux favelas brésiliennes, de la terre brûlée de la brousse africaine aux arrière-cours des grandes villes du nord-est de l’Argentine, tous ont dégoûté leurs potes de la rue par leur classe avant de devenir l’idole des jeunes.
Plus près de nous, tant dans le temps que dans l’espace, les Diables Rouges sont n°1 mondiaux au ranking FIFA. Cocorico! Pourtant, loin de bouder notre plaisir, il faut reconnaître le côté paradoxal de la chose: après 12 ans d’absence dans les grandes compétitions internationales, les Diables ont été sortis en quart de finale de la dernière Coupe du Monde face à l’Argentine. L’Allemagne, sacrée au Brésil et au moins présente dans le dernier carré des quatre derniers tournois internationaux auxquels elle a pris part, n’est que 4e de ce même classement.
Ces dernières semaines, le Sporting de Charleroi, après deux victoires consécutives face à Malines et en déplacement à Zulte-Waregem, ne figurait pas dans le top 6 de la Pro League. Paradoxalement, c’est à la suite d’un décevant partage face à Courtrai que les Zèbres ont pris le train de tête qui file vers les playoffs 1. Et paradoxalement, toujours, après sa défaite de la semaine dernière au Standard, le matricule 22 est toujours accroché à cette 6e place du classement. Là où un 6/6 ne suffisait pas, paradoxalement, un ? fait l’affaire. Bon, évidemment, il ne faudra pas foirer les trois rencontres de phase régulière qui restent à disputer, parce que nos poursuivants désireux de prendre eux aussi part aux playoffs 1 ne se planteront pas chaque weekend. Aussi, les deux dernières rencontres ne seront pas une sinécure pour les troupes de Felice Mazzu, avec un déplacement “à Ostende” qui se jouera en réalité à Roulers et la réception de La Gantoise pour finir en beauté, espérons-le. Il faudra donc faire le job ce dimanche, avec la venue de Waasland-Beveren au Stade du Pays de Charleroi.
Et paradoxalement, même s’ils ne seront que 11 à la fois sur le terrain et ont leur propre destin entre les mains, les Zèbres auront besoin du soutien de leur 12e homme!
Tous au Stade! Tous derrière les Zèbres!