Romain, ça fait du bien de te revoir parmi nous. Tu nous reviens avec un mental tout neuf et beaucoup d’enthousiasme après une expérience grenobloise où tu as fait de très bonnes prestations. Tu as, notamment, marqué 4 goals en 18 matches…
"C’était un peu compliqué, pour moi, et j’avais besoin de me relancer. J’avais eu la chance d’avoir un contact avec Grenoble et cela avait pu être finalisé.
C’est vrai que ça s’est très, très bien passé durant ces quatre mois de prêt. J’ai vécu une très bonne expérience et j’ai été très satisfait. Me voici de retour à Charleroi, avec un nouvel entraîneur. Les cartes sont redistribuées, à moi de faire ce qu’il faut pour être dans les plans du coach."
Tu savais qu’il y avait un nouveau staff qui se dessinait avant ton retour ?
"Oui, car j’avais un peu suivi, à distance, le cours des événements sur les réseaux. En football, il faut que ça bouge, de temps en temps, aborder un nouveau chapitre. Je suis très motivé à l’idée de travailler avec Karim Belhocine."
Reparlons un peu, si tu veux bien, de ta période grenobloise où, par ailleurs, tu as été aligné au poste de milieu offensif, à sept reprises…
"Oui, j’ai joué pas mal de fois à l’intérieur du jeu. Il y avait quelques absents, à ce poste-là, et l’entraîneur, Philippe Hinschberger, savait que je pouvais jouer à cette place. Par rapport à ma qualité de passe, il était intéressé par mes services, notamment, pour casser les lignes, et, aussi, garder le ballon, pour ma lecture de jeu. J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à évoluer dans ce secteur."
À Grenoble, tu t’es bien fondu dans le collectif et il t’est même arrivé de scorer contre l’un de tes anciens clubs, Châteauroux… Cela procure toujours un sentiment particulier, non ?
"Mon intégration s’est super bien passée grâce à l’ensemble de l’effectif. Oui, effectivement, j’ai marqué, si l’on peut dire, chez moi, où je suis né, où j’ai grandi et où j’ai ma famille et ma belle-famille. J’ai une de mes filles qui y est née. Le maire de Châteauroux est un de mes amis, je connais tout, là-bas… Il est clair que c’est particulier de marquer contre son ancien club, et, surtout, sa ville. C’était marrant parce que, comme j’avais égalisé en première période, mon très bon ami Razak Boukari l’avait également fait pour Châteauroux, d’une reprise de la tête, en seconde mi-temps. Razak et moi avions grandi et fait toutes les écoles de foot ensemble…"
On sait que tu attaches beaucoup d’importance aux valeurs familiales…
"Oui, bien sûr, c’est très important et, en plus, ça faisait longtemps que je n’étais pas revenu à Châteauroux. Le fait d’habiter loin, c’est compliqué. Et là, tu reviens chez toi, tu marques; la famille, les amis, c’est particulier…"
Tu es un adepte du beau jeu et quand on examine de plus près tes statistiques, on constate que tu as marqué et délivré des assists dans pas moins de cinq positions offensives différentes… On remarque aussi que c’est en tant qu’ailier droit que tu as scoré le plus et que tu as délivré le plus d’assists. C’est une position que tu affectionnes, également…
"En fait, j’ai commencé ma carrière à cette position-là. Après, j’aime bien tous les postes offensifs. Forcément, côté droit, je peux, peut-être, exprimer un peu plus ma qualité de pied droit. Je ne savais pas trop, au niveau des stats, mais je crois que, sur le long terme, jouer à l’intérieur du jeu me correspond beaucoup plus."
Quand on passe la trentaine, dans la vie d’un footballeur, on passe aussi un cap ?
"Même dans la vie courante, on passe un cap (rires). Il est vrai qu’en tant que footballeur, on se dit qu’il ne reste plus beaucoup d’années, dans le milieu. À 30 ans, je pense qu’on peut apporter pas mal d’expérience acquise, jusque-là, à l’équipe. Je suis toujours aussi enthousiaste, comme si j’avais toujours 20 ans. Dans ma tête, c’est comme si j’avais encore 22 ou 23 ans. J’ai toujours la même envie de travailler, chaque jour, et de prouver que j’en ai encore pour quelques années."
Tu aurais envie de devenir coach ?
"Honnêtement, je ne sais pas. C’est un métier vraiment particulier, il faut gérer beaucoup de choses. Les joueurs sont difficiles à gérer… Mon père, lui, est entraîneur, il s’occupe des catégories de jeunes dans une petite ville, à côté de chez moi, au Poinçonnet, depuis pas mal d’années. Avec les jeunes, il faut être patient et je ne sais pas si j’aurais cette patience… Après le foot, je me vois plus dans le recrutement."
Enfin, tu es né un 21 juillet qui est le jour de la Fête nationale belge. Donc, forcément, un jour, tu devais échouer dans le Championnat de Belgique…
(Rires) "C’est vrai mais, déjà, l’année dernière, c’était fantastique. Le 21, on avait joué contre Nice, j’avais marqué d’ailleurs sur une phase arrêtée et j’avais fait un assist à Wi-Wi (Steeven Willems, ndlr). Et, le lendemain, il y avait le Fan Day. Du coup, tous les supporters présents m’avaient souhaité joyeux anniversaire, c’était beau… Donc, oui, il était sûrement écrit qu’un jour, je vienne jouer dans un club belge !"