M. Bayat : Les joueurs très contents de l’approche de Karim.

13 juillet 2019

 

Quels ont été les critères qui ont déterminé le choix du SportCentrum de Kamen-Kaiserau ?

"Les dernières années, on avait pris l’habitude d’aller au même endroit, en Hollande (Mierlo, ndlr). Et puis, cette année, on avait voulu voir un peu quelles étaient les autres possibilités. Samba Diawara était parti en scouting, pour nous, et avait visité pas mal d’établissements.

Il est vrai que, lorsqu’il est revenu, il nous avait dit que, même si la distance était un peu plus loin que les lieux où on avait l’habitude d’aller en Hollande, il y avait, au SportCentrum de Kamen, toutes les infrastructures nécessaires que pour pouvoir faire un stage optimum, avec un terrain à proximité de l’hôtel, des chambres confortables, tout un étage Wellness, où le staff médical et les kinés pouvaient prendre leurs quartiers afin de s’occuper du mieux possible de nos joueurs, et une qualité nutritionnelle – même, malgré le fait que notre Chef soit avec nous – préparée dans des cuisines optimum.

On a rarement rencontré, qualitativement, un aussi haut degré d’exigences. On est content du choix et c’est la preuve que Samba a bien fait son boulot de repérage."

Avec l’arrivée du nouveau staff sportif, on a remarqué une autre façon de travailler et qu’il y avait également une très bonne réceptivité du groupe…

"Avant d’évoquer le nouveau staff sportif, il serait judicieux de faire un rétroacte et de comprendre quelle était la situation du Club. On a travaillé pendant six années complètes avec Felice Mazzù et on est arrivé à un moment où on a compris que Felice allait partir. Mais, je vous avouerais que, jusqu’au bout, j’ai eu quelques doutes.

Je me suis dit que c’était peut-être le bon moment pour bousculer un peu cette routine qui s’était installée depuis six ans, raison pour laquelle on a considérablement modifié le staff. Le départ de Michel Iannacone, l’arrivée de Cédric Berthelin, accompagnée de celle de Frank Dafays, de Karim Belhocine, sans oublier le fait que Samba Diawara ait pris un peu plus d’importance dans le rôle qui est le sien, ont sensiblement rajeuni ce staff et ont permis de sortir de nombreux joueurs – qui sont là depuis de nombreuses années et qui n’ont connu que Felice – de cette routine dans laquelle ils s’étaient installés.

On voit effectivement que Karim a cette grinta, cette volonté et cette rage de gagner et d’aller de l’avant qui correspondent aussi au profil de joueur qu’il était lui-même, il n’y a pas très longtemps, encore.

Karim a été un joueur qui n’était pas très talentueux mais, par contre, il a toujours su se rendre important, dans tous les clubs où il est passé, parce qu’il travaillait plus que les autres, parce qu’il savait être à l’écoute, appliquer des consignes et tout le monde a toujours dit qu’un jour ou l’autre, il serait probablement entraîneur.

Son parcours a commencé quand il a été, d’abord, l’adjoint de Johan Walem à Courtrai. Ensuite, il a récupéré l’équipe pendant presque un an et demi. Il n’avait pas son diplôme, c’était une situation un peu compliquée. Finalement, il est parti avec Vanhaezebrouck à Anderlecht où il a effectué deux intérims et, notamment, en grande partie, il s’est occupé de l’équipe, la saison dernière, pendant les Play Offs 1.

Je pense que Karim a toutes les qualités requises que pour être le profil parfait de l’entraîneur que nous cherchions à Charleroi, quelqu’un qui sait qu’il devra travailler plus, quelqu’un qui sait – comme il a été joueur – qu’il devra encore plus se rendre indispensable, par son travail et sa vision des choses afin de pouvoir, justement, continuer à grandir.

En stage, je prends le temps de rencontrer chaque joueur, de manière individuelle et je peux vous dire qu’effectivement, les joueurs sont très contents de l’approche, de la méthodologie, de la manière de travailler de Karim et ils se sentent bien. C’est quelqu’un de jeune, il a une certaine proximité avec les joueurs, mais tout en ayant un degré d’exigence – au niveau du travail – qui est placé très haut, et il a réussi très rapidement à placer cette ligne de conduite et ce fil rouge où les joueurs savent exactement ce qu’ils doivent faire et ce qu’ils ne peuvent pas faire. Je suis vraiment très content.

L’objectif, pendant cette période de stage, c’était également de permettre au staff de faire l’état des lieux. J’ai entendu beaucoup de personnes me dire "Qu’est-ce qui se passe au niveau transferts et comment ça va aller ?". De manière très claire, je savais que nous ne nous positionnerions pas – si ce n’est par rapport à deux anciens joueurs, Nicolas Penneteau et Gjoko Zajkov, qui étaient en fin de contrat – pour la bonne et simple raison que je voulais que le staff fasse une évaluation du noyau mis à sa disposition.

On a des joueurs qui sont sous contrat – on ne peut pas faire semblant qu’ils ne soient pas sous contrat –, des joueurs qui sont revenus de prêt et je voulais que le staff se fasse sa propre opinion, qu’il soit capable de juger lui-même, ce qu’il en est.

On fera un point avec Karim, début de semaine prochaine, pour commencer un peu à redessiner les cartes, et il ne faut pas oublier aussi qu’en termes de transferts et de recrutement, jusqu’à présent, les deux transferts rentrants sont, quand même, Ryota Morioka et Victor Osimhen car, même si on parle de la sortie de Victor; pour le moment, il est encore un joueur de Charleroi pour lequel on a payé plus de trois millions et demi de transfert.

Accouplés à cela, le million et demi de Ryota Morioka, on a quand même dépensé cinq millions d’Euros sur les six derniers mois. Ce n’est pas rien et on doit faire attention à ne pas faire n’importe quoi. La sortie éventuelle de Victor conditionnera, effectivement, de nouveau, les mouvements de transferts rentrants que nous aurons, même si on sait qu’on devra se positionner sur certains postes-clés avant même le départ de Victor. Je pense au poste de défenseur central droit, avec les départs de Javi Martos et de Gabi Angella. Gjoko est là, mais je sais qu’on doit encore aller chercher un joueur pour dédoubler ce poste-là et, puis, le reste se conditionnera en fonction, justement, des décisions que nous prendrons avec le staff, quant au noyau à partir de la semaine prochaine.

Le championnat reprend le 28/07, on y sera très vite mais j’ai confiance aussi dans le noyau actuel qui a quand même prouvé de très bonnes choses. Je pense qu’il mérite un peu plus de respect et de crédit par rapport aux excellents PO 2 que ce groupe a accomplis. Les joueurs avaient fait un très bon match contre l’Antwerp. Cela a été une grosse frustration car je suis persuadé que si on rejouait dix fois ce match, on le gagnerait au moins neuf fois. Même, à onze contre onze, je suis sûr et certain qu’on n’aurait jamais perdu ce match. Quoi qu’il en soit, il ne faut pas avoir de regrets, il faut justement repartir de l’avant, en utilisant de manière positive, l’expérience qu’on a vécue la saison passée et permettre à ce staff, entièrement nouveau, d’apprendre à dompter et à apporter de la nouveauté à un groupe qui se connaît très bien.

C’est vraiment une des raisons pour lesquelles, pour moi, c’était le plus important de ne pas chambouler tout ce groupe car, chambouler un staff complètement et chambouler tout un noyau complètement, c’est ouvrir la porte à énormément de risques d’échec, avant que la mayonnaise ne puisse prendre.

Ici, ce groupe se connaît très bien, il y a de la stabilité et les joueurs vont bénéficier de cet état d’esprit extrêmement positif et, surtout, de l’analyse tactique exceptionnelle que tous les joueurs ont trouvée dans l’approche de Karim Belhocine."

Si l’on fait abstraction du score du match face à Utrecht, le noyau a montré de très bonnes choses…

"Soyons très clairs, ce match contre Utrecht n’était pas un match amical mais c’était un vrai match d’entraînement. Le but était de donner du temps de jeu à tous les joueurs qui sont là. Certains joueurs se sont retrouvés à devoir jouer à des positions où ils n’avaient jamais joué de leur vie, mais l’objectif était vraiment de faire deux équipes de onze joueurs et de donner du temps de jeu à tout le monde.

On a vu de très, très bonnes choses, on a vu des mouvements, on a déjà vu des choses que Karim essaie d’implémenter au niveau des entraînements et c’est ça qui était important. Le fait qu’il y avait une équipe un peu plus équilibrée et une autre un peu moins, cela a permis de voir beaucoup de choses. L’équipe la moins équilibrée, à force de caractère a finalement réussi à faire en sorte de maîtriser cette équipe d’Utrecht. Donc, c’est très bien, on a vraiment vu de très bonnes phases de jeu et maintenant, il faut continuer à construire, là-dessus.

Ce samedi, on a encore une rencontre amicale et, à partir de la semaine prochaine, les priorités seront différentes, et là, Karim commencera tout doucement à préparer l’équipe et à dessiner le onze qui, dans moins de deux semaines après, jouera contre Gand, chez nous."

Est-ce que la fonction de Président de l’Union Belge apporte un autre regard sur le football ?

"Ma fonction de Président à l’Union Belge ne change rien pour moi. Encore une fois, il faut savoir que j’occupais déjà des fonctions importantes et qui, probablement, me prenaient encore plus de temps que ce que me prendra ma position de Président de la Fédération. J’étais déjà dans le Conseil d’Administration de la Pro League, dans celui de la Fédération et en charge des Diables Rouges et de la Commission Technique, même. Aujourd’hui, cette fonction me permettra de devoir assumer un rôle et une responsabilité avec un peu de recul. Je serai là, pour être, un petit peu plus, un garde-fou et permettre, surtout, notamment, à Peter Bossaert, le CEO de la Fédération, de pouvoir implémenter, le plus rapidement possible, son fameux plan en onze points qui doit nous servir à réformer considérablement la Fédération et à l’amener dans un nouvel âge, beaucoup plus en phase avec l’époque dans laquelle nous vivons.

Sincèrement, il n’y aura aucune collusion ou aucun problème à gérer, et cette fonction-là, et ma fonction d’Administrateur-délégué et patron, au quotidien, du Sporting de Charleroi."