On peut dire que le match Charleroi-Standard reste encore en travers de la gorge de Steeven Willems. Le défenseur central français avait dû sortir en cours de rencontre, à cause d’une blessure à la tête. Depuis, Steeven a perdu sa place de titulaire si difficile à acquérir. « C’est frustrant comme situation. J’avais bien démarré la saison, j’ai enchaîné les matches en faisant de bonnes performances et puis je me retrouve blessé contre ma volonté. Quelque part, j’ai un peu de colère contre ça parce que je voulais faire une grosse saison et enchaîner les matches en tant que titulaire indiscutable de l’équipe. Au final, ce n’est pas ce qu’il est en train de se passer », regrette-t-il.
Effectivement, celui qui a su tirer son épingle du jeu, c’est Dorian Dessoleil. Steeven se montre compréhensif face à cette situation et assure que la relation entre les deux jeunes hommes n’a pas changé. « Dorian et moi sommes des mecs un peu similaires dans le comportement et dans le travail. C’est pour cela qu’on s’entend bien. Je ne lui en veux pas. Je sais que le football c’est comme ça. Il fait son job de son côté et je fais le mien. Il a eu le facteur chance de son côté, je ne peux pas y faire grand chose ».
La patience comme maître mot
Ses dernières minutes de temps de jeu en championnat remonte au 26 décembre, lors de la venue de Genk à domicile. Désormais, c’est avec les espoirs que Steeven se démène pour ne pas perdre le rythme. Il se produit pour la deuxième fois consécutive avec les zébrions. Et pour ne pas manquer un match, il n’hésite pas à proposer sa participation au coach. « Le coach estime qu’il ne faut pas aller jouer en réserve toutes les semaines. En dehors des matches, il y a quand même les entraînements quotidiens. Mais bon voilà, c’est moi qui veux y aller parce que j’avais pris du plaisir la semaine dernière, ça m’avait fait du bien. C’est très important de joueur 90 minutes. C’est plus intense qu’un entraînement », explique-t-il.
Steeven veut à tout prix rester performant afin de pouvoir répondre présent lorsque le coach aura besoin de lui. Malgré tout, notre défenseur central reste motivé et d’une mentalité exemplaire. « La motivation n’est pas la même en allant jouer avec les espoirs mais il faut savoir se motiver soi-même pour les bonnes raisons. C’est aussi ça être professionnel, c’est savoir aller faire des matches en réserve pour garder du rythme et revenir meilleur dans le championnat », déclare Steeven. En tout cas, le temps de jeu qu’il preste en réserve lui fait du bien. Malgré la défaite collective face à Lokeren, lundi soir, Steeven a inscrit sont tout premier but de la saison en tirant un pénalty. « On a perdu 2-4 mais je marque le deuxième but carolo. Ca reste satisfaisant et bon pour la confiance personnelle. J’avais dit que j’allais marquer et ca été le cas, c’est chouette. Cela n’a pas autant d’impact qu’en championnat mais c’est une bonne satisfaction personnelle. C’est un petit plus, ça fait toujours du bien au moral ».
En effet, si physiquement, Steeven estime se sentir au meilleur de sa forme, il ne peut pas en dire autant côté moral. « Je ne suis pas épanoui dans cette situation, ce n’est pas un secret. Je pense que je n’ai pas besoin de dire ce que je ressens au coach. Il le voit bien par lui-même. Après, cela ne m’empêche pas d’être bon à l’entraînement. La frustration peut se voir sur les visages et dans les comportements. Je ne suis pas quelqu’un qui cache forcément ce que je ressens », se confie Steeven.
Evidemment, aucun joueur de football n’aime chauffer la banquette. Et au vu de la situation de Steeven, on pourrait penser que ce dernier aurait eu envie de partir lors de ce défunt mercato. « C’est sur que cela se réfléchit toujours. Mais partir ne fait pas partie de mes priorités. Je me sens bien à Charleroi, j’aime les projets qu’on a, je me plais bien au club et j’apprécie la mentalité surtout. Après, c’est sur que le fait de ne pas avoir du temps de jeu, ça suscite des questions. Mais il me reste encore deux ans de contrat ici et j’espère que la deuxième partie de saison sera meilleure. Je sais que tôt ou tard, la chance reviendra. Maintenant, c’est la patience qui prend le dessus et qui doit être ma priorité », conclut Steeven.
D.G.