Alors que le Sporting semblait pouvoir s’en tirer en D1 en s’emparant des trois points face à OHL, il s’en est fallu d’un rien pour que la machine s’emballe et que les agaçantes défaites s’enchaînent, en commençant au Cercle et s’en poursuivant jusqu’à Lokeren samedi dernier. Presque sans s’en rendre compte, les Zèbres ont laissé de précieux points s’en aller dans l’escarcelle de leurs adversaires ces dernières semaines.
En pensant naïvement que Charleroi pouvait se contenter de regarder vers le haut du classement, on ne sentait plus le souffle de nos poursuivants, on ne se ressentait pas pris en sandwich entre les playoffs 2… et les playoffs 3… On oubliait bien vite le spectre menaçant de la descente, de cet ascenseur, glaçant le sang, vers la D2 emprunté voilà quelques mois par nos Zèbres.
Objectivement, et sans faire dans les sentiments, force est de constater que l’équipe n’affiche pas la meilleure des santés qui soient depuis trois rencontres. Aux abonnés absents à certains moments, les Sportingmen ressemblent à des adolescents impuissants face à des équipes bien décidées, elles, à s’imposer…
En théorie, les choses ne devraient d’ailleurs pas aller en s’éclaircissant ce samedi… En effet, le Sporting, convalescent, reçoit son sempiternel rival – le Standard, mais ne faites pas semblant de ne pas être au courant, vous n’étiez pas censé être sans le savoir – dans son sanctuaire du Stade du Pays de Charleroi. Cette rencontre, aux forts accents de derby, constituera le centième duel entre ces deux puissants vecteurs d’une passion semblable et incendiaire que sont Charleroi et le Standard, respectivement en bords des adjacentes Sambre et Meuse. Leurs supporters, dont le nombre est tantôt croissant, tantôt décroissant, ont leur club dans le sang, et ça s’en ressent dans l’effervescence qui entoure ces incessants, mais toujours aussi réjouissants, duels.
Lors du dernier Sporting-Standard, la sentence avait été sans appel pour les Zèbres : un indécent 2-6 sanctionnant une rencontre à sens unique et qui avait sans doute mis en sanglots nombre de sympathisants carolos grimaçants. Le retour n’avait pas été des plus réjouissants avec un tout aussi abasourdissant et fracassant 6-1 à Sclessin.
C’est cette saison, surtout, que les Zèbres, désobéissant à la logique, avaient créé la sensation en s’en allant accrocher le Standard, à Sclessin s’il vous plaît, pour mettre fin à son sans-faute en championnat. Ce jour-là, les gars de Felice Mazzu avaient été éblouissants, menant même par deux fois au score. David Pollet, bondissant, avait lancé les hostilités sur un centre de Francis N’Ganga. Le puissant Sébastien Dewaest, habitué à jouer les sentinelles en défense centrale, avait lui aussi goûté aux réjouissances en jaillissant de sa ligne et en embrassant la très longue liste des buteurs en D1 belge. En passant, M. Mazzu, qui avait su si bien sensibiliser ses joueurs, s’en tirait avec les félicitations de tous pour sa tactique, tandis que les siens, caressant de peu la victoire, partageaient l’enjeu : 2-2.
Les Zèbres, titulaires et remplaçants, sauront-ils se montrer étourdissants et sensibles, à nouveau, au fait de faire bonne figure face à l’oppressant leader? Sauront-ils se transcender, retrouver de leur magnificence et renaître de leurs cendres pour emprunter les sentiers du succès retrouvé? Pourront-ils se donner à cent pourcents, pour faire taire les assourdissantes et cassantes, mais compréhensibles critiques qui s’abattent désormais sur eux suite à leur angoissante série de défaites? Quel résultat pressentir?
Un seul moyen de le savoir, ne soyez pas réticent, venez donner de la voix en poussant vos couleurs!
Tous au Stade! Tous derrière les Zèbres!
N.B. : peut-être sans même vous en rendre compte, vous avez lu cent fois le son [san]… Ce n’était évidemment pas innocent ! Ça n’aura pas été sans peine de s’en charger, mais il fallait bien ça pour marquer le centième derby entre le Sporting et le Standard.