Michel Preud’homme: « Tout d’abord, je vais commencer par des félicitations pour Felice et ses joueurs. Ensuite, pour mon équipe pour la prestation qu’elle a faite ce soir car, même s’il manquait également des joueurs à Charleroi, c’est une véritable hécatombe chez nous… Depuis 3 ans que je viens à Charleroi avec Bruges, nous avons probablement disputé notre meilleur match… et c’est le seul que nous avons perdu! C’est un peu paradoxal mais c’est comme ça.
La première mi-temps a été à notre avantage et nous avons obtenu de grosses possibilités d’ouvrir la marque afin de donner un autre aspect à cette rencontre. En deuxième mi-temps, Charleroi a été plus entreprenant, plus direct dans ses actions mais notre organisation était bonne et nous n’avons presque rien donné jusqu’à la dernière minute. C’est frustrant pour le Club et pour tous les Brugeois, mais surtout pour mes joueurs après la prestation qu’ils ont livrée. Ils ne doivent malgré tout pas rester dans le trou car je suis satisfait de ce qu’ils ont fait. Dans la semaine, nous avions mis en place un plan général qu’il a fallu adapter car trois joueurs sont tombés malades ce matin.
La vie d’un footballeur, c’est de prendre des coups, mais de se relever constamment et, de temps en temps, gagner des matches. Ce n’est pas toujours agréable, mais c’est notre vie… Et nous n’avons pas le choix: des matches arrivent et il faut se relever. J’estime que les mots que je vais utiliser demain vont aider mes joueurs à passer au-delà de cette défaite parce qu’ils ne méritent pas de couler psychologiquement après cette rencontre.
Je souhaite à Charleroi et son entraîneur de terminer dans le top 6, même si quand cette équipe gagne, ce n’est pas toujours très agréable pour moi. Cest devenu comme ça un peu partout en Belgique mais il ne reste que 9 mois pour moi, on va mordre sur sa chique…»
Felice Mazzu: « Je rejoins l’analyse de Michel pour dire que Bruges s’est créé de très grosses occasions en première mi-temps, sans doute avec un peu de maladresse devant le but, mais surtout avec un grand Nicolas Penneteau qui nous a gardés dans le match. Rentrer aux vestiaires avec un 0-0 était assez flatteur, surtout que nous avions du mal avec la prise en charge de Vanaken, Vossen et Van Rhijn de notre côté gauche. Ils y étaient toujours en supériorité numérique et l’un de nos « 6 » qui devait prendre ce côté arrivait toujours en retard. Dans le contenu, Bruges a en effet été meilleur que nous mais nous nous sommes malgré tout procuré des situations assez intéressantes en seconde période, notamment avec des centres de Francis N’Ganga. Avec un peu plus de justesse dans les courses et les positionnements devant le but, nous aurions pu déjà ouvrir la marque plus tôt, notamment via Fall qui est arrivé un peu trop court sur un centre de Francis.
Même si nous avons déjà été meilleurs contre Bruges par le passé, la volonté et l’état d’esprit étaient là. Marquer comme ça en fin de match, à la 90e, je pense que ça efface ce contenu un peu moins bon d’aujourd’hui et ça met en valeur cette mentalité. Il y a quelques mois, à 0-0 à la 89e, nous aurions pensé à préserver ce score car un point à domicile contre Bruges aurait été une belle performance. Aujourd’hui, les joueurs ont continué à pousser et à y croire, ce qui veut peut-être dire que nous avons passé un cap dans l’envie de bien faire les choses et de ne pas se considérer comme des petits. Nous avons envie de grandir et de forcer les choses. C’est là, je pense, le plus important au-delà du fait que nous devons encore améliorer notre contenu.
L’une des raisons principales pour laquelle nous avons peiné ces derniers temps en première période, c’est certainement que nous avons rencontré deux des meilleurs équipes du championnat… Malgré le fait que bous essayons de faire évoluer mentalement nos joueurs, il y a toujours un peu de crainte qui reste au fond d’eux et que nous n’arrivons pas à effacer complètement. Ils doivent respecter l’adversaire mais pas en avoir peur. Nous avions travaillé là-dessus en mettant en place un pressing pour aller les chercher haut mais, dans le premier quart d’heure, c’est le contraire qui s’est passé. Quand un rapport de force s’installe dans un match, c’est difficile d’y remédier directement pendant la première mi-temps. Nous avons essayé en deuxième mi-temps en plaçant un joueur plus haut afin de monter le bloc. »