Felice Mazzù : « Retrouver le plaisir du football. »

20 octobre 2018

"Mis à part Gabriele Angella, toujours en revalidation, et Marco Ilaimaharitra, suspendu, tout le monde est disponible.

Avec le retour de Núrio, on verra vers quel profil je veux opter pour le match de ce dimanche. On sait que Steeven (Willems) peut jouer à cette position, mais qu’il a un profil plus défensif. Núrio a un profil plus offensif. Cela dépendra de l’équilibre de l’équipe, par rapport au système que je vais utiliser : si je veux un côté gauche plus offensif, si on joue avec des milieux récupérateurs, on peut être plus offensif sur un côté ou pas… Mais je sais que je peux utiliser ou Steeven, ou Núrio à ce poste-là et c’est très rassurant.

Dans son jeu de positionnement, Núrio a énormément progressé par rapport au moment où il est arrivé, même si on essaie encore de corriger l’une ou l’autre situation. Sur le plan offensif, on sait que c’est sa nature. Donc, là-dessus, on n’appuie pas trop, si ce n’est quand il a la réussite ou pas de ses choix individuels, au niveau du passing, des centres, par rapport à la verticalité que l’on essaie d’avoir avec nos arrières latéraux.

À propos de notre match à Bruges, les seules choses sur lesquelles j’ai appuyé avec mes joueurs, c’est la prestation individuelle et collective de tout le monde, parce qu’ils doivent être conscients qu’on est passé à côté de ce match. Maintenant, ce n’est pas parce qu’une équipe tombe une fois qu’il faut tout remettre en question. Les cinq matches précédents, on a fait de très bonnes choses, on a pris des points. Mon rôle d’entraîneur, c’était de réagir comme je l’ai fait après la rencontre. Il y a des moments où les joueurs doivent sentir que ça n’a pas été.

J’ai toujours la même forme de dialogue avec mes joueurs. Il y a des choses qui se disent, ouvertement, dans la presse. Dans mon cas, on sait que c’est très rare – ou quasiment jamais – quand je fustige mes joueurs. J’ai senti qu’il fallait le faire. Et puis, il y a des discussions qui se passent dans le vestiaire, cela reste entre nous. Je sais que ce qui a été dit, en tout cas, j’ai voulu préciser les sous-entendus qui ont été faits autour de ce que j’ai dit. Les joueurs savent pourquoi je me suis exprimé comme ça.

Cela peut permettre, aussi à moi, d’évacuer certaines frustrations et de ne pas toujours les garder pour moi, de ne pas toujours les réserver qu’à mes joueurs; qu’on sache aussi qu’à certains moments, je peux être mécontent.

Ce que j’ai voulu dire – et c’est ce que j’ai bien expliqué à mes joueurs –, c’est que lorsqu’on arrive à Charleroi, certains ont sans doute raté une étape, tout en étant pourvu de grosses qualités. Et s’ils veulent retrouver leur niveau de jeu, ils doivent penser à l’équipe, avant de penser à eux.

J’attends une grosse réaction, par rapport à ce match à Bruges. Mais ce que j’attends surtout – et ça va bien au-delà du sport –, c’est que tout le Club, tous mes joueurs, tous ceux qui vivent profondément pour le Sporting de Charleroi soient conscients que Mehdi et sa famille traversent des moments très difficiles et qu’on doit absolument tout faire pour donner du baume au cœur à la famille Bayat. On doit retrouver le plaisir du football. D’abord, évidemment, pour prendre des points, c’est ce qui touchera directement les supporters, mais surtout montrer qu’on est heureux d’être ici, qu’on est bien d’être à Charleroi et qu’on a envie de rendre, sur ce match, tout ce que Mehdi a déjà fait pour ce club. Et pour moi, c’est un point important.

Tout ce qui touche à la famille doit être mis au-devant et en valeur. C’est surtout pour cet aspect-là que j’ai envie que l’on réussisse quelque chose ce week-end.

Je tiens simplement à dire qu’on doit continuer à avancer, qu’on doit croire au football propre et qu’on doit aider, au maximum, les arbitres à faire leur métier du mieux possible, parce que s’ils n’étaient pas là, il n’y aurait pas de matches de foot, pas d’équipes, pas d’entraîneurs.

Je sais que, parfois, je m’énerve sur le côté, ce sont des moments d’émotion. Je ferai tout pour que tout se passe bien, ce week-end-ci, et ce sera le message que je ferai passer à mes joueurs, ainsi qu’à mon public.

Pour ma part, une équipe ne gagne pas grâce à un joueur ou ne perd pas parce qu’un joueur est absent. Une équipe gagne grâce à toute l’équipe ou perd à cause de toute l’équipe. Marco Ilaimaharitra est un très bon joueur, il a eu la chance et le bonheur de pouvoir se libérer, s’exprimer en sélection avec une qualification historique, et quand il reviendra, on prendra les décisions qu’il faudra. Mais aujourd’hui, il y a du potentiel pour le remplacer. Marco occupe un poste important. Le problème ne se situe pas au niveau de l’individualité mais bien au niveau de la complémentarité. Quand un joueur a presque 100 % de temps de jeu et qu’un jour, il n’est plus là – pas pour des raisons de mauvaise prestation mais pour des raisons de suspension ou de blessure –, il faut un certain temps pour retrouver l’équilibre, et, donc, c’est un problème d’automatismes et de complémentarité.

Peut-être a-t-on cru que tout allait fonctionner très vite et très bien directement. On s’est présenté au Cercle de Bruges avec un état d’esprit moins conquérant, plus suffisant, et quand une équipe perd, il ne faut pas uniquement rejeter la faute et la responsabilité sur les joueurs. Moi aussi, j’ai ma part de responsabilité sur le fait que les joueurs se soient présentés plus fatigués alors qu’ils étaient censés être plus reposés… J’ai dit ce que j’avais à dire sur ce match, à son terme, mais aujourd’hui, je peux vous dire que ce n’est pas un match qui va tout remettre en question.

En ce qui concerne l’équipe de Zulte, je n’ai pas beaucoup de points de repère. En fait, j’en ai au niveau des individualités – que l’on connaît – mais au niveau du collectif, on ne sait pas très bien comment ils vont se présenter. Sur les trois derniers matches, ils ont changé trois fois de dispositif et plusieurs fois de joueurs. Ils ont bougé des joueurs de leur position pour les faire jouer à d’autres positions, parce qu’ils évoluaient dans un système différent. Ils ont joué avec trois attaquants une fois, avec deux une autre fois, la dernière fois avec un seul.

Ce que l’on peut affirmer, par contre, c’est qu’ils ont de la grosse qualité individuelle, du potentiel et qu’ils sont dans une situation où ça ne veut pas spécialement fonctionner pour eux, en témoigne leur dernier match contre Anderlecht où ils auraient pu mener au score avant qu’Anderlecht ne marque juste avant la mi-temps.

On sait bien l’attachement que j’avais pour Damien (Marcq). Sans l’avoir favorisé – même si certains l’ont prétendu ou sous-entendu –, c’est un profil de joueur qui est respectueux, intelligent et qui me plaît toujours de revoir ou d’entendre au téléphone.

J’ai eu une très bonne relation avec Hamdi (Harbaoui), aussi, et je n’aurai pas de problèmes, ainsi qu’avec Chris Bedia, que j’estime beaucoup, qui est un bon joueur et à qui je souhaite le meilleur."