The Past Player

25 juillet 2018

 

À l’aube de la saison 1980-81, le Sporting ne souhaite pas végéter en seconde division. Après un douloureux 75ème anniversaire ponctué par une rétrogradation, le matricule 22 frappe fort sur le marché des transferts en enrôlant Christian Labarbe (Standard de Liège), Gilbert Govaert (RAA Louviéroise), Paul Philipp (Union Saint-Gilloise), Jean-Luc Boxus (RFC Huy) et l’international Polonais Miroslaw Justek (Antwerp, 3 sélections en équipe nationale, repris dans l’effectif Polonais lors de la Coupe du Monde 1978 avec la génération dorée comprenant, entre autres, des joueurs qui marquèrent cette époque comme Tomaszewski, Kasperczak, Lato, Boniek et Lubanski).

Né le 23 septembre 1948 à Slupsk (au Nord de la Pologne, à moins de 20 km de la Mer Baltique), Miroslaw, comme beaucoup de jeunes de son âge, commence la pratique du football dans le club de sa ville, le Ciesliki Slupsk qu’il quitte en 1966 pour le Pogon Szczecin où il restera jusqu’en 1976.

Après 154 matches (13 buts) disputés pour le compte de sa dernière équipe, il est transféré au Lech Poznan où, durant le championnat 1976-77, il réalisera sa plus belle saison en inscrivant 6 buts.

Sous la vareuse du Lech Poznan.

Alors qu’il avait fait ses armes en tant qu’attaquant, Miroslaw explorera d’autres secteurs de jeu pour être, respectivement, milieu de terrain et finir sa carrière au poste de défenseur latéral.

En 1978, il est à l’apogée de sa carrière puisqu’il sera retenu dans l’équipe nationale polonaise qui affrontera successivement le Luxembourg, la Grèce et l’Irlande (trois rencontres amicales et autant de victoires 1-3, 5-2 et 3-0).

Il était donc logique de retrouver Mirsolaw Justek parmi les meilleurs joueurs de son pays pour la phase finale de la Coupe du Monde 1978 en Argentine où, malheureusement, il assistera, du banc des réservistes, aux exploits de ses partenaires (cinquième meilleure formation de la compétition).

Équipe Nationale Polonaise 1978.
Match amical Pologne – Grèce 5-2, du 5 avril 1978.
Miroslaw est le second, en partant de la gauche.

Pourtant très apprécié du public local pour sa pugnacité, son sens remarquable du placement, son efficacité défensive mais aussi par ses implications déterminantes sur le plan offensif, Miroslaw fait ses adieux le 6 juin 1979 lors d’une victoire 2-0 conquise au détriment du prestigieux Wisla Cracovie, le champion sortant (qui terminera l’exercice à une étonnante…13ème place !).

Après 93 rencontres et 10 buts toutes compétitions confondues, il tente sa chance à l’étranger et choisit le Championnat de Belgique. Il imite ainsi son illustre compatriote Wladimir Lubanski actif à Lokeren depuis 1975 qui sera lui-même rejoint par Grzegorz Lato dès 1980.

Il signe à l’Antwerp où il ne prestera que le strict minimum (18 matches, 1 but) avant d’arriver au Sporting qui, sous la direction sportive de Michel Delire, formule l’ardente perspective de ne faire qu’un simple aller-retour et retrouver bien vite la douce et trépidante exaltation des plus belles affiches de D1 !

Séduit par le projet, Miroslaw est d’ailleurs l’un des principaux artisans du tonitruant début de saison des Zèbres. Toutefois, le Sporting ne gardera pas le cap, concédera trop de défaites en déplacement pour un candidat à la (re)montée et loupera le coche d’une participation au tour final (6ème à un point du FC Malines, dernier qualifié) par la faute… d’un pétard mouillé et d’un match rejoué et perdu contre Boom.

Royal Charleroi Sporting Club, saison 1980-1981.

Sa seconde et dernière saison au Mambourg, Miroslaw la vivra aux côtés de son compatriote Kazimierz Kmiecik (arrivé du Wisla Cracovie, meilleur buteur durant quatre saisons en Championnat de Pologne) avec qui il contribuera à maintenir le Sporting (11ème) au terme des 30 journées.

Royal Charleroi Sporting Club, saison 1981-1982.
Debout, de g. à dr. : Mathy, Kmiecik, Delanghe, Genicot, Justek, Philipp, Sideras.
Accroupis, de g. à dr. : Migeot, Deroy, Dachelet, Govaert.

En proie à de grosses difficultés financières, le Sporting ne pourra prolonger ses deux perles polonaises qui traceront la fin de leur parcours, chacun de leur côté… alors qu’ils étaient inséparables en dehors des terrains.

En 1981, Miroslaw est en visite chez les Préminimes du Sporting.

Après 57 matches (1 but) disputés sous la vareuse zébrée, Miroslaw Justek fera un ultime crochet par le club de Saint-Dizier en France et s’en retournera au pays pour coacher les jeunes du Lech Poznan.

Suite à un malencontreux accident, il décèdera à l’âge de 49 ans alors qu’il avait décidé de laisser le football de côté pour se consacrer à sa famille… Mais le souvenir de Miroslaw Justek reste profondément vivace dans la mémoire du Sporting, car il en aura été l’un des plus grands joueurs internationaux qui auront marqué son histoire.

Photos : D.R.