Valence 2019 : rencontre avec R. Riou et M. Iannacone

9 janvier 2019

Rémy Riou : "Mon transfert à Charleroi a été comme une bouffée d’oxygène."

"Je suis rentré très tôt dans les cages parce que, dans ma famille, j’avais des grands frères trop grands et trop costauds pour moi. Donc, ils me mettaient directement dans les buts (rires).

Dès le plus jeune âge, je présentais déjà des qualités en tant que gardien de but. Ce poste m’a plu et cela s’est fait naturellement, très, très petit. J’étais prédisposé plus à être gardien de but, que d’être joueur de champ.

Durant ma carrière française où je suis passé par Lyon, Lorient, Auxerre, Toulouse et Nantes, l’entraîneur qui m’a le plus marqué est Sérgio Conceição, bien que sur le plan humain, notre relation ait été très compliquée. Toutefois, au niveau professionnel, il faut reconnaître qu’il a fait passer un message aux joueurs et, du jour au lendemain, dès son arrivée début décembre 2016, il a redressé la situation d’une façon exceptionnelle. Son entraînement était très "carré" et c’était très agréable de travailler sous ses ordres.

Quand j’ai opté pour le Sporting de Charleroi – après des moments difficiles vécus dans mon précédent club, à Alanyaspor – j’ai ressenti comme une bouffée d’oxygène. Maintenant, j’arrive à relativiser pas mal de choses, vu les antécédents par où je suis passé. Le fait de revenir en Europe Occidentale m’a fait du bien, moralement, encore plus depuis que je suis arrivé dans un Club qui me fait confiance.

À Charleroi, j’ai retrouvé le professionnalisme, et, mentalement, cela ne peut être que bénéfique pour la suite de ma carrière.

Mes points forts sont certainement le calme, la sérénité et la sobriété, je n’ai jamais été un gardien fantasque, à me mettre en danger, sur un ballon que je peux garder. Quand j’étais jeune, mon jeu au pied était un peu catastrophique. Depuis, j’ai pas mal progressé dans ce domaine. Maintenant, il y a toujours des critères qu’il faut améliorer, comme, par exemple, le fait de montrer un peu plus d’agressivité – dans le bon sens du terme.

Je découvre, pour la première fois, le complexe du Parador El Saler. Le terrain est à proximité, la salle de musculation et le spa sont au top et les conditions climatiques sont idéales. On ne pouvait rêver mieux, au niveau des infrastructures, pour notre préparation."

Michel Iannacone : "Rémy est une recrue de premier choix, pour le Sporting."

"Le Sporting a toujours été habitué à avoir des gardiens de grande qualité, cela a toujours été l’un de ses points forts, au niveau de ses effectifs. Par conséquent, pour ma part, c’est une très bonne chose que de pouvoir disposer d’un gardien comme Rémy. Depuis que je suis au Sporting de Charleroi, je ne me rappelle pas que nous ayons connu un problème de gardien.

La grave blessure, au dos, de Nicolas a fait que le Sporting a dû recruter un gardien supplémentaire, afin de répondre à ses ambitions. Si l’on veut atteindre les Play Offs 1, on se doit d’avoir plusieurs bons gardiens car, à tout moment, tout peut arriver. C’est quand même un poste très difficile où un blessé grave, de longue durée, est amené à être remplacé. Il peut arriver que trois ou quatre gardiens, au cours d’une saison, ne soient pas suffisants.

Ici, pour ce stage, nous sommes partis avec cinq gardiens, c’est la première fois que je vis ce type de situation rarissime. Je crois que nous sommes la seule équipe, en Belgique, à présenter un panel de gardiens d’une si grande qualité. Ce n’est pas évident à gérer, et j’ai dû m’organiser autrement, adapter mes entraînements pour qu’il y ait du rythme, une certaine rotation et un niveau de travail afin que chacun se sente impliqué totalement. Si ce n’est pas le cas, il n’y a pas moyen de progresser."