"À partir du moment où les discussions ont commencé, je voulais, de toute façon, quitter l’Iran. Je m’y étais préparé et mon objectif était de venir dans un club, en Europe. Lors de mon arrivée à Charleroi, je n’ai ressenti que du positif et j’ai eu une très bonne impression de Felice Mazzù, durant notre rencontre.
Depuis la Coupe du Monde U17 où je m’y étais bien distingué, beaucoup de clubs se sont montrés intéressés par mes services, dont le PSV Eindhoven.
Le problème, c’est que beaucoup d’intermédiaires se sont mêlés de cet intérêt. C’est devenu très compliqué. La perspective de quitter mon agent et d’aller aux Pays Bas ne m’ont pas rassuré. J’ai préféré le challenge carolo qui me semblait nettement plus sain.
J’avais de nombreuses propositions de formations iraniennes mais lorsque j’ai vu la réussite de Kaveh (Rezaei) au Sporting, et la facilité avec laquelle Ali (Gholizadeh) s’est intégré, cela m’a vraiment envie de leur emboîter le pas et d’y saisir ma chance.
J’ai beau n’avoir que 18 ans mais cela faisait déjà deux ans que je jouais au plus haut niveau, dans mon pays. J’ai eu l’occasion de parler à beaucoup de personnes et de joueurs d’autres équipes mais c’est la première fois, en venant ici, que je ressens quelque chose de tellement fort, au sein d’un noyau professionnel. En moins d’une semaine, c’est comme si j’avais toujours appartenu au Club, je m’y suis senti très à l’aise. À part l’obstacle de la langue, tout le monde m’a chaleureusement accueilli et tout ce que j’avais entendu à propos de la très bonne ambiance dans le vestiaire s’est avéré tout à fait réel.
Si je ne craignais pas trop ma nouvelle vie, par contre, j’étais très curieux de découvrir la manière dont le jeu se déroule. Je me suis immédiatement rendu compte que celui-ci est, physiquement, plus élevé et, qu’au niveau tactique, les coaches sont très exigeants.
Plusieurs facteurs importants sont intervenus, durant ma première partie de saison en Iran. Au début, je figurais parmi les U23 et je n’avais pas disputé les premiers matches, étant donné que la priorité était donnée à l’Équipe Nationale. Quand j’ai réussi à gagner ma place dans l’équipe, les négociations avaient déjà commencé, mais il y avait un problème lié à mon jeune âge. De ce fait, le contexte autour de mon départ n’a pas été facile.
Je ne m’attendais pas à être repris, directement, dans le onze face à Ostende, surtout que mes coéquipiers m’avaient dit que j’allais devoir, d’abord, m’acclimater et analyser la tactique développée. J’ai été très agréablement surpris de la confiance que le Coach m’a accordée. Cela m’a incité à donner encore plus sur le terrain. J’espère qu’il a été satisfait de ma prestation.
Encore une fois, malgré la barrière de la langue, j’ai le sentiment d’avoir appris plus en dix jours, au contact du Coach, de sa vision tactique et de son organisation sur le terrain, qu’en deux ans dans mon pays. Cela prouve bien que le football reste, avant tout, un langage de terrain.
Personnellement, je suis très exigeant envers moi-même et je pense que je peux faire encore plus que ce que j’ai montré. Je suis ce que l’on appelle véritablement un "soldat" pour l’entraîneur et l’équipe. Je suis là pour appliquer les consignes. Ce n’est pas ce qui m’importe qui est le plus important mais bien l’avis du Coach, sur la façon dont j’ai joué. S’il m’a fait sortir, c’était sa décision mais s’il m’avait demandé de rester, même sur une jambe, j’aurais continué. Je le répète, je suis un "soldat".
Je n’aime pas parler de moi, ni de ce que je fais de bien. Ma responsabilité se trouve dans la manière dont je m’exprime sur un terrain. Ce sera aux autres de juger qui je suis. Un premier match est toujours difficile car j’ai joué avec la pression de vouloir trop bien faire, de faire ou ne pas faire certaines choses. Ce qui m’importe, c’est que le Coach ait vu mes erreurs et m’aide à les corriger. Mais je sais qu’au fur et à mesure que l’on me donnera du temps de jeu, je ne pourrai que m’améliorer avec l’appui de mes coéquipiers.
J’ai très bien assimilé le système de votre compétition, avec les Play Offs 1 et 2. Mais tout ce que je sais, c’est que nous avons cinq finales de Coupe du Monde à disputer et que nous devons les préparer afin de les remporter."
