Bienvenue chez toi, André Colasse. Partie 2

5 septembre 2010

Vice-champion 68-69

Qu’est-ce qui a manqué au Sporting pour être champion ?

– La défaite au Standard, qui n’était pas dans la logique des choses, aura pesé lourd dans la balance.

J’y ai joué le match de ma vie mais nous sommes battu, injustement, 1-0.

Mais je pense, surtout, qu’il nous a manqué d’y croire, tout simplement.

C’est un immense regret, surtout pour le club car c’était exceptionnel de nous retrouver là.

Il ne nous manquait pas grand-chose.

Mais malgré tout le talent que je lui reconnais, il nous a également manqué un grand Georget.

Malheureusement, ce n’était pas le grand amour entre  » le gros  » et notre entraîneur de l’époque, le tchécoslovaque Georges Sobotka, du coup, il n’était pas toujours titulaire.

Et je suis convaincu que cela nous a porté préjudice.

Faisons un match virtuel entre le Sporting de 1969 et celui de 2010.

A votre avis, qui gagne ?

– Il n’y a pas photo !

Je ne pense pas que le football ait évolué tant que cela en quarante ans.

L’équipe de 69 remporterait le match sans discussion.

Comment n’êtes-vous pas allé à la Coupe du Monde de Mexico70 ?

– Je devais y aller.

Je peux dire avec beaucoup d’humilité que j’avais fait une très grande saison 68-69, ce qui m’avait valu de faire partie des 23 présélectionnés.

Mais l’année suivante, celle avant de partir à Anderlecht, avait été très moyenne et j’ai disparu du groupe.

Pour moi, la Coupe du Monde s’est jouée un an trop tard.

Mais bon, on ne va pas refaire le monde mais cela reste, aussi, un regret.

J’ai signé à Anderlecht en 70 malgré ma saison moyenne.

Il n’y avait pas de manager à l’époque, donc, j’ai eu un contact via Albert Roosens ( président du RSCA de 1951 à 1971. ) et cela c’est ficelé très vite.

J’ai été titulaire 24 fois sur 30 matchs, je jouais avec Jan Mulder, Wilfried Puis, Georges Heylens, Jean Trappeniers, Jean Cornélis.

J’ai une pensée particulière pour le suédois Tom Nordahl, le joueur que j’ai le plus apprécié, sur le plan humain, de toute ma carrière, il était au dessus du lot.

C’étaient les débuts d’Hugo Broos, sans oublier la vedette de l’époque, Paul Van Himst.

Je n’y suis resté qu’un an, nous avons fini à la troisième place, c’était la troisième saison de la trilogie du Standard (C’était aussi la première finale européenne anderlechtoise, perdue face à Arsenal.André Colasse n’a participé à à aucun match de cette double confrontation).

Ensuite, Georges Kessler est arrivé, il fallait devenir professionnel mais comme j’avais d’autres activités que le football, j’ai refusé et je suis parti à l’AEC de Mons, jusqu’en 1974.

J’avais 27 ans quand j’ai du faire ce choix, j’enseignais la gymnastique, je jouais au football et j’étais déjà dans les affaires avec Jean-Pol Spaute.

C’était beaucoup, je devais supprimer une de ces occupations et encore à l’heure actuelle, même avec le recul, je ne sais toujours pas si j’ai fait les bons choix.

Mehdi arrive, salue amicalement André Colasse et nous en profitons pour faire une photo, au grand dam de notre invité qui n’apprécie pas trop de poser pour les photographes.

Nous revenons en 1971, en insistant pour chercher à comprendre le cheminement effectué à l’époque.

Nous avions un joueur vice-champion, qui part à Anderlecht avant de se retrouver à Mons en division 3.

Pourquoi ?

– J’avais, donc, décidé de ne pas être pro.

Je m’étais blessé dans un match avec Anderlecht, après le championnat.

J’avais un ménisque complètement foutu, on m’a opéré et Maurice Jamin un responsable montois m’a néanmoins contacté.

La veille de mon départ en vacances pour Djerba, voilà que c’est le FC Liègeois, alors au top de la hiérarchie belge, qui me contacte pour un transfert.

J’ai signé pour Liège sur la passerelle de l’avion à Luxembourg.

C’était assez bizarre, j’avais signé pour deux clubs en même temps, ils ont du s’arranger entre eux pendant que j’étais sous le soleil tunisien et, dés mon retour, je suis parti à Mons pour y rester 3 ans.