Bienvenue chez toi, Philippe Migeot 1ère partie

5 février 2011

C’est un homme avec un magnifique parcours professionnel que nous avons le grand plaisir de recevoir ce soir.

Il a combiné avec bonheur une carrière sportive au plus haut niveau national et des études supérieures qui lui permettent d’occuper une place importante dans une entreprise d’importance mondiale.

Ce brillant parcours l’a conduit à exercer sa profession en France, entre Dijon et Besançon, dans le département du Jura d’où il est revenu afin d’assister à la rencontre qui nous oppose au FC Malines.

D’emblée, nous le remercions pour sa visite et lui demandons sa vision actuelle sur le football belge en général.

– « Je ne suis pas revenu exceptionnellement de France pour suivre ce match mais il est vrai que ma présence dans ce stade est exceptionnelle.

Ma famille est restée en Belgique, je tâche de revenir à chaque quinzaine et, logiquement, je réserve ces week-ends pour ma compagne, Isabelle Huel la fille de notre ancien délégué Jacques Huel, mes enfants et mes amis.

J’arrive le vendredi vers 23h et je repars le dimanche à 15h, ce qui peut expliquer une certaine difficulté pour organiser cette soirée.

Je sais que ce soir sera un soir très important avec l’arrivée massive de nouveaux joueurs.

Je ne suis plus beaucoup le football belge, principalement en raison de la baisse de niveau par rapport à d’autres championnats européens.

Sans vouloir faire preuve de nostalgie, il faut bien admettre que les gens de mon âge ont été une génération bénie des Dieux, footballistiquement parlant évidemment.

Nous avons connu les grandes heures des Diables Rouges, Italie 80 et 90, Mexico 86.

Nous avons connu Anderlecht et Malines vainqueurs de Coupes d’Europe, l’Antwerp, Bruges et le Standard finalistes malheureux.

Bien que je leur souhaite, je crains fort que mes enfants ne vivent plus jamais des résultats pareils.

Nous n’avions peur de personne, nous étions contents de tomber contre un club français car s’était pratiquement la qualification assurée.

Maintenant, on se demande combien on va en prendre.

Ce sont les moyens offerts aux clubs qui sont responsables de ce nivellement par le bas.

J’ai lu dernièrement que le dernier club de Ligue 2 française avait un budget équivalent aux trois-quarts à celui d’Anderlecht, on ne peut plus lutter face à cela.

On parle beaucoup de réforme du football belge et effectivement, il faut impérativement trouver une formule qui permette à certains clubs de notre élite d’avoir un budget pour rivaliser avec les seconds couteaux européens.

Donc, même si je ne suis plus vraiment le championnat de Belgique, il n’empêche que le lundi matin je consulte internet pour voir ce que les Zèbres ont fait comme résultat.

J’avoue que ces derniers temps, je ne l’ai plus fait trop souvent car il y a rarement de bonnes surprises mais j’espère que ce soir nous en donnera une (rires).

Comment es-tu passé de ton club d’origine, Ham sur Sambre, au Sporting de Charleroi ?

Je pense que je ne connaitrai jamais le fin mot de l’histoire, se fut, à mon sens, quelque peu rocambolesque.

Je soupçonne mon papa d’avoir passé un petit coup de fil au Sporting, sans jamais avoir eu la confirmation.

Moi, je ne jouais que pour m’amuser mais mon papa, qui était un ancien joueur, avait des ambitions plus élevées pour moi.

A l’époque, j’étais le seul scolaire de première année à faire partie de la sélection de la Province de Namur.

En deuxième année, j’étais le capitaine de cette sélection provinciale et, à ce moment-là, il y a des gens qui ont commencé à s’intéresser à moi, notamment des gens de Charleroi.

Je me rappelle très bien de mon premier contact que je dois à Monsieur Antonneau.

A l’occasion de l’inauguration du terrain de Biesme, la sélection namuroise rencontrait le Sporting de Charleroi mais malheureusement je me blesse au bout d’une demi-heure de jeu.

J’étais seul, en train de me déshabiller dans le vestiaire, quand un monsieur est rentré.

C’était vraiment le stéréotype du manager avec la prestance et le gros cigare.

Ceux qui ont connu Monsieur Antonneau doivent certainement se rappeler de son allure.

Il s’est présenté et m’a dit qu’il fallait que je sache qu’il avait un œil sur moi.

J’ai passé un test à Charleroi, j’ai également eu des contacts et un test avec le Standard de Liège.

Le Standard me voulait et pour moi, qui étais un supporter des Rouches dans l’âme, mon cœur balançait plutôt vers Sclessin que vers le Mambourg.

Pourtant, tout fut clair dés le début, je voulais poursuivre mes études et seul Charleroi me permettait de le faire.

C’est ainsi que j’ai commencé ma carrière zébrée chez les juniors UEFA.

A cette époque-là, il n’y avait pas encore de prix imposés avec une prime à la formation pour les plus petits clubs.

Donc, Ham sur Sambre sentant l’intérêt qu’il y avait pour une de ses jeunes pousses a pensé pouvoir toucher le jackpot avec moi.

Au bout de deux ans en prêt chez les juniors UEFA avec Jean-Jacques Cloquet, Victor N’Zengi et Alex Czerniatinski, Ham sur Sambre fit une proposition financière au Sporting.

L’offre parut certainement dissuasive car Charleroi n’y donna pas suite et les choses en restèrent-là.

Mon père me fit prendre conscience que, sans accord entre les deux clubs, je retournerais à Ham pour la saison suivante.

J’ai donc obtenu un rendez-vous avec les dirigeants namurois afin qu’ils prennent, eux aussi, conscience que si ce transfert ne se réalisait pas, je me consacrerais principalement à mes études supérieures à Mons et ne jouerais plus qu’épisodiquement pour le matricule 149.

Présenté de cette façon-là, les jaunes et noirs se montrèrent moins gourmands pendant les tractations.

J’ai signé pour un an, d’abord en équipe réserve avant d’exploser et de rejoindre la première.