C’est en la salle de presse ?André Thioux ? que nous avons reçu les premières impressions d’un homme manifestement ravi, à en juger par le sourire qui illuminait son visage.
Stéphane, cela fait déjà quelques temps que nous entendons parler de toi dans les travées du Stade du Pays de Charleroi.
– « En effet, j’avais parlé avec Charleroi mais le club recherchait en priorité un gardien de but belge afin de répondre aux quotas en vigueur dans cette division 2.L’attente a été longue pour moi, mais ensuite tout c’est enchaîné très rapidement car nous avons reparlé ensemble ce lundi et aujourd’hui mercredi, je suis devant vous et content d’être là. »
Avais-tu d’autres contacts ?
– « Oui, avec Tubize et le Brussels ainsi qu’en France, en CFA.Sans vouloir être prétentieux, j’avais plus d’ambition et au final, je pense avoir bien fait d’attendre. »
Quelle sera ta première mission ?
– « Apporter de la stabilité et de la sérénité pour mes défenseurs. »
Tu t’es déjà entraîné ce matin, comment te sens-tu physiquement ?
– « Je pensais être un peu moins bien que ça (il rit).Je vais bien, les repères sont bons, les sensations sont bonnes, je n’aurai pas d’excuses à ce niveau-là.J’avais sollicité un petit club français afin de garder la forme. »
Il y a déjà un gros match samedi avec le déplacement à Beveren ?
– « Oui, j’aurais préféré un match plus calme pour commencer (il rit).Mais, nous connaissons l’objectif qui est de remonter en division 1.Si nous voulons monter, nous devons battre les plus forts, c’est aussi simple que ça.Vu le contexte, nous ne pouvons pas permettre à nos adversaires de prendre 8 points d’avance donc, ce serait bien d’aller gagner là-bas. »
Tu viens de quelle région ?
– « De Valenciennes, d’ailleurs nous y habitons toujours, mes deux enfants vont à l’école là-bas.Ma famille a été suffisamment chamboulée avec ma carrière mais depuis que je joue à Boussu, c’est-à-dire depuis trois ans, nous avons trouvé une stabilité.Mon grand garçon a huit ans, donc l’école est importante et il y a tous ses repères.Je ferai les déplacements jusque Charleroi, il n’y en a pas pour plus de 45 minutes, c’est encore raisonnable. »
Il y a deux ans, tu avais été désigné comme le meilleur gardien de division 2 et la saison passée a été plus que correcte.Comment expliques-tu que tu sois resté sans contrat ?
– « Je ne l’explique pas.Je sais que ma taille a toujours posé problème (1,78m).Que ce soit en D1 ou D2, avec un gardien de ma taille on se pose la question du jeu aérien.Personnellement, je pense n’avoir jamais eu de problème avec les balles hautes mais j’ai également d’autres qualités.Je suis tonique, je lis bien le jeu, ce qui me permet d’anticiper au plus vite.J’aime jouer haut, je suis régulièrement en dehors de mon rectangle, ça rassure l’équipe car je peux intervenir directement dans l’espace.Charleroi est une équipe offensive, ma position devrait pouvoir aider. »
Et tes défauts ?
– « Je pense que j’ai un caractère assez fort, j’ai de la personnalité.Je connais le championnat de D2, je connais les arbitres, c’est plus par rapport à cela que je risque d’avoir des soucis.Je dois apprendre à me canaliser. »
Tu dis que tu as l’expérience de la D2, cela devrait être un avantage pour tes équipiers ?
– « En effet, comme je l’ai dit, je connais aussi les joueurs de D2, je connais les terrains, je sais où nous irons à la guerre et où nous jouerons au football.Oui, je pense que c’est un plus que j’apporterai au groupe.Maintenant, il faut savoir que tous les matchs de D2 doivent se jouer avec le bleu de chauffe.Si nous pensons que nous allons jouer de manière académique, nous nous ferons fracasser. »
Etais-tu déjà venu au stade, as-tu une idée sur la valeur du noyau ?
– « Non, je n’étais pas encore venu ici.Je trouve que nous avons de la qualité dans nos installations de Marcinelle, c’est un bel outil de travail.Par rapport aux joueurs que j’ai vus ce matin, j’ai trouvé qu’ils étaient très appliqués et avaient la volonté de réussir.A première vue, il y a une excellente mentalité dans le groupe. Ca me fait plaisir de retrouver Mourad Satli qui parle français et il n’y en a pas trop dans le noyau.Je vais tâcher de me mettre un peu à l’anglais, ne fût-ce que quelques mots pour pouvoir communiquer avec mes défenseurs.Pendant le match, je parle beaucoup, je crie beaucoup, donc il faudra que nous arrivions à nous comprendre car nous n’avons pas le droit à l’erreur.Il faudra résoudre ce souci très rapidement, ce serait dommage d’avoir des mésententes. »
Quand un gardien français débarque à Charleroi, on le compare immédiatement à Bertrand Laquait ou peut-être Rudy Riou, est-ce que pour toi ce sont des exemples à suivre ?
– « Oui bien sûr, ça me va.Je pense avoir le même profil que ces joueurs et si je peux faire pareil, ce sera bien.Je relève le défi (il rit). »
Peux-tu nous retracer ton parcours ?
– « J’ai fait ma formation au LOSC, ensuite je suis parti trois ans à Lecce.J’étais deuxième gardien, j’ai joué quelques matchs de Coupe d’Italie.Je suis revenu et resté trois ans à Valenciennes, également comme n°2.Nous étions en Nationale et nous sommes montés tous les ans pour arriver en Ligue 2.Et depuis trois ans, gardien titulaire à Boussu-Dour, où je suis monté de D3 en D2 et pour qui j’ai joué une centaine de match.Je ne veux pas me mettre une pression supplémentaire mais j’ai accédé aux divisions supérieures avec les clubs dont j’ai porté les couleurs,Au tour de Charleroi maintenant !!! »
C’est beaucoup grâce à Michel Iannacone que tu es arrivé au Sporting, peux-tu nous expliquer ta relation avec lui ?
– « Du fait qu’il habitait à côté de Boussu, il est souvent venu nous voir jouer.Nous avons également eu la chance qu’il vienne deux fois aux entraînements car notre entraîneur spécifique était blessé et Charleroi l’avait autorisé à venir chez nous.Nous avons appris à nous connaître en discutant après les matchs, nous avons gardé le contact et maintenant je suis là.Si j’étais entraîneur de gardien, j’aimerais pouvoir choisir mes hommes, il a eu cette opportunité.Je pense que ce sera plus facile d’assumer si je ne suis pas bon, plutôt qu’avoir à assumer quelqu’un qu’il ne connaissait pas au départ.Je sais ce que je lui dois, je sais ce qu’il attend de moi, je vais donc essayer de faire le moins d’erreur possible. »