M. Notaro, après une semaine pour le moins agitée, cette victoire fait du bien au club…
« Oui… la victoire a été le mot d’ordre toute la semaine. Après ces querelles « d’hommes », c’est le club qui doit sortir grandi de ces événements. Avant le début du match, je suis allé chercher un gamin du club et je l’ai présenté aux joueurs en leur expliquant que l’avenir de l’histoire du club, ce sont ces jeunes-là, et pas nous ou le passé… Vis-à-vis du club, nous n’avions pas le droit d’hypothéquer quoi que ce soit. Même si c’était difficile, nous nous devions de respecter notre engagement, d’être présent et d’assurer le spectacle. Tout le monde a le droit d’avoir des sentiments, et Dieu sait si j’en ai moi-même puisque j’ai connu Tibor Balog tant comme joueur que comme collègue au sein du staff. Tout à l’heure, je l’ai appelé, car nous avions l’habitude de venir ensemble au match… Mais je ne souhaite qu’une chose, que ce soit avec ou sans moi: que le club remonte en Division 1, et que l’on associe tous les gens qui y auront travaillé à cette réussite. Et ça signifie Tibor Balog également. C’est ça qui serait la victoire du sport, la victoire de la ville, la victoire du Sporting de Charleroi. »
On a l’impression qu’avant l’arrivée des supporters dans les tribunes, les joueurs étaient un peu timorés et ne se sont vraiment libérés que par la suite…
« Je comprends la réaction des supporters, et ils ont le droit de s’exprimer comme ils le veulent. Il faut oser dire quand on n’est pas d’accord – comme je l’ai d’ailleurs fait dans le vestiaire à la mi-temps – mais il faut aussi savoir supporter pour aller de l’avant. Je suis content que ça n’ait pas dégénéré et qu’il n’y ait pas eu de casse. Tout ça s’est fait de manière, disons, conviviale, et ça, c’est bien. C’est vrai qu’au début, leur absence nous a fait beaucoup de mal. J’ai senti qu’il y avait une certaine crispation chez nous, que lorsque nous avions le ballon, nous avions parfois la peur de mal faire. Nous avions préparé cette éventualité en fin de semaine, en insistant sur le fait qu’il faudrait très vite se reconcentrer sur le match dès que les supporters pénétreraient dans les tribunes. Ça n’a notamment pas été facile car les joueurs se sont échauffés sans supporters, et ils n’en ont pas du tout l’habitude… Pareil pour le premier quart d’heure… C’est surtout l’égalisation qui nous a libérés. Et à ce moment-là, je pense qu’on ne pouvait plus vraiment douter d’une victoire du Sporting de Charleroi, même si le match aurait pu basculer dans l’autre sens si nous n’étions pas parvenu à réagir en deuxième période, alors que le score était de 0-1. »
Si la victoire a été en partie tactique, c’est aussi la mentalité qui peut la caractériser…
« C’est la victoire de la mentalité, mais surtout de la réaction. On ne peut pas faire la fine bouche au coup de sifflet final, mais nous n’en menions pas large en début de match, surtout après la semaine que nous venions de traverser. Nous étions assez mal, et je pense que ça s’est ressenti. C’est à force de volonté et de dialogue que nous sommes parvenus à revenir et finalement réussir notre match. Sans le caractère affiché en seconde période, nous ne nous serions pas imposés ce dimanche. »
Avec Eupen qui a été accroché à Heist, le Sporting revient à deux points et fait, finalement, la bonne opération du week-end…
« C’est un bon dimanche puisque nous nous retrouvons dans la même situation qu’avant notre partage de la semaine dernière. Beaucoup ont crié à la fin pour Charleroi parce que nous nous retrouvions à 4 points d’Eupen… Mais en football, les choses vont très vite… Le déplacement de la semaine prochaine à Alost s’avérera très difficile. Tout le monde connaît cette formation en Belgique. Même en D2, ça reste un même stade, avec les mêmes supporters, le même enthousiasme… et une équipe qui a toujours l’envie de se battre. »