L’interview rétro : Jean-Louis D’Achille

3 juillet 2023 #d'achille#rétro
– Pour ceux qui ne vous connaîtraient pas, pouvez-vous vous présenter brièvement et retracer votre parcours ?

J’ai 56 ans, je suis né à Charleroi, je vis à Trazegnies, marié et 2 garçons.

J’ai débuté à Trazegnies Sports, où j’ai été repéré par Paul Kabeya. Le Sporting m’a recruté en 77/78 en préminimes. J’ai ensuite été dans le noyau A de 84 à 89. J’ai fait toutes mes classes au Sporting. Monsieur Colasse nous à repris dans le noyau A et nous sommes montés en D1. De préminimes à junior UEFA j’étais attaquant. Lors de mon entrée dans le noyau A, je suis passé défenseur.

En 89/90, je suis parti en Allemagne durant une saison, en D2, au VFL Herzlake 1860. J’ai fait toute la saison.

De 90 à 96, je suis revenu en Belgique, à la RAAL .

 

Comment avez-vous appris et quel fut votre réaction quand vous êtes monnté dans le noyau A des Zèbres ?

C’était un rêve de tout jeune. Les Gebauer, Van Lessen, Schena, … Ces gars m’ont fait croire en mes rêves.
Lors de la fin de saison Jeune UEFA, on a appris lors de la composition du noyau que l’on intégrait le noyau A. J’ai joué directement une vingtaine de matches comme titulaire la première année, avec des gars comme Harrisson dans la défense.

 

– Si vous deviez résumer le Sporting Charleroi en quelques mots ?

C’est ma jeunesse, j’ai eu la chance d’y faire toutes mes classes. C’est tout. Une ambiance. Le Sporting, c’est un rêve qui s’est réalisé. Je suis né à l’arrière du but où mon père regardait les matchs.

 

– Quel genre de joueur étiez-vous ?

Je suis passé d’attaquant prolifique à défenseur, très dur sur l’homme, avec une très bonne lecture du jeu et une aura pour tirer le groupe. Mais ça, c’est arrivé plus tard, surtout à la RAAL.

 

– Durant votre carrière, y a-t-il des joueurs et des entraîneurs qui vous ont marqué (équipiers et adversaires) ?

Au niveau des entraineurs, il y a eu Kabeya, Lukalu, Picinin, chez les jeunes. Plus tard, Monsieur Colasse, Van Lessen, et. Antheunis. Humainement, il était vraiment top, toujours très proche de tout le monde.

Côté joueurs, il y a bien sûr eu Mathy, Harrisson, Delanghe, Brichon, Goretti, Curaba, Benoit Mahieu,Silvagni, Taibi, Varrichio, Danté Brogno, Albert, Norbert Beuls, Jacky Matijssen et puis Berto Bosh. D’ailleurs, je le remplace à la 89′ lorsqu’il marque son but incroyable face à Anderlecht.

 

– Aviez-vous une idole de jeunesse ?

Gebauer et Chris Dekker.

 

– Vous souvenez-vous de vos débuts au Sporting ?

Première titularisation à Beveren, nous sommes battus 2-0. Je me souviens de Monsieur Spaute qui disait avoir apprécié ma prestation.

 

– Quel est votre meilleur et votre plus mauvais souvenir ?

Mon meilleur souvenir est incontestablement la montée en D1. J’avais 17 ans et demi.

Il n’y a pas de pire. Le seul regret, c’est de ne pas avoir eu de temps de jeu dans le tour final, mais j’avais 17 ans, c’est donc normal.

 

– Avez-vous des regrets sur votre carrière ?

Oui, mais ils ne sont pas lié au Sporting. Parfois, on fait des choix, bons ou mauvais. J’aurais dû avoir plus de confiance en mes moyens. J’étais sobre, je ne me mettais pas assez en avant.

 

– Avez-vous gardé des contacts avec d’autres joueurs ou entraîneurs ?

Dans les années qui ont suivi oui, avec Silvagni, Dante, Calo, Vavadio, Marco Casto. On ne se voit pas souvent mais on est heureux de se revoir à chaque fois.

 

– Le Sporting a toujours eu des supporters chaleureux, quels étaient vos rapports avec eux ?

Toujours très bons. Je n’avais pas l’aura d’un Beugnies, Dante, mais j’ai toujours eu de très bon rapports.

 

– Comment voyez-vous l’évolution du football, en général, et de Charleroi, en particulier ?

Il y a 2 époques. Durant les années 80-90 c’était un football moins financier, moins visuel. Aujourd’hui, les joueurs signent très vite des contrats mirobolants à l’étranger, après 2 matchs en D1.

Je n’ai pas l’occasion de retourner souvent au Stade. J’y suis retourné contre Bruges (défaite 1-3) et le Sporting fait une prestation remarquable. C‘est un Sporting sain, qui vit avec un bon public. Bien géré, et c’est très difficile aujourd’hui. Il faut tirer un coup de chapeau à cette direction.

 

– Que manquait-il au Sporting de votre époque ?

L’outil de travail qu’il y a maintenant. On s’entrainait à 18 heures, sur un terrain en cendrée. Mais nous étions tellement content.

 

– Suivez-vous l’actualité de Charleroi et si oui, quels joueurs vous plaisent ?

On suit le Club en lisant la presse mais je ne peux pas dire que je suis l’équipe jour après jour. Les dernières fois où j’ai vu le Sporting, c’est Morioka, Ilaimaharitra, Tchatchoua et Koffi qui m’ont laissé la meilleure impression. Je ne suis pas un assidu mais le premier résultat que je regarde, c’est celui du Sporting.

 

– Un mot sur la saison du Sporting ?

Felice fait progresser les joueurs, il y a des défaites mais les Zèbres sont bien en place. Charleroi est joue le haut de classement à la place d’autres clubs, qui devraient être au même niveau mais qui n’y sont pas.

Contre Bruges ils m’ont impressionné. Il y a une organisation, du beau jeu.

 

– Quels sont vos hobbys, vos passions ?

Toujours le foot, mais aussi vie de famille. J’aime aussi jouer au tennis. La famille, je l’ai beaucoup délaissée lors de ma carrière et il faut retrouver ses liens.

 

 – Aujourd’hui, que devenez-vous ?

Professionnellement, je travaille dans le pharmaceutique. Depuis 3 ans, je suis coach principakl à la RUS Binche.

 

 – Pour terminer, avez-vous une petite anecdote sur votre carrière ?

Après un match en équipe nationale U21, on fait 0-0. En face, l’attaquant était Queen, un attaquant de 2 mètres. Au match suivant, au Sporting, j’étais en tribune et un supporter crie « D’achille, tu es nulle part » et mon père lui répond  « D’achille, il est ici ».

Il y a également eu un échange de maillot avec Vialli, lors d’un match Italie-Belgique, après avoir remplacé Stéphane Demol.