Hein Vanhaezebrouck ne manie pas la langue de bois. Il voulait continuer dans l’euphorie de la première victoire en Champions League et il avait exhorté ses troupes à prendre les Zèbres à la gorge afin de vaincre le signe… indien et de conserver leur brevet d’invincibilité. Mais après le piment rouge indigeste et les crevettes d’un goût douteux, les Zèbres avaient faim de viande « palak » (plat indien aux épinards) toute crue ! Les Carolos étaient bien « dans leur assiette » et à l’inamovible 3-5-2 de son homologue gantois, Mazzù répondait par la reconduction de son 4-2-3-1, qui avait failli damner le pion aux Côtiers, avec Clément Tainmont qui retrouvait sa place de prédilection, à la gauche d’Enes Saglik.
Le match avait à peine commencé que l’on constatait une parfaite prise en charge du rayonnement de Kums par un très minutieux quadrillage visiteur. Francis N’Ganga avait particulièrement le gnac, Stergos Marinos avait des fourmis dans les jambes tandis que Clément Tainmont et Jérémy Perbet accomplissaient avec cœur leurs tâches défensives. Dans la ligne médiane, Karel Geraerts combinait adroitement avec Enes Saglik, les Zèbres jouaient bien et juste tout en maintenant une saine et efficace pression sur les flancs, et, dans l’axe des Buffalos où Christophe Diandy exécutait un véritable travail de sape. Derrière, Dorian Dessoleil incitait ses partenaires, avec la bienséance de son Capitaine, à glisser un cran plus haut et le bon dispositif des Carolos contrariait fortement le jeu de Dejaegere tout en réduisant Saief et Foket au silence. Par ses accélérations prodigieuses, Dieumerci Ndongala semait le trouble dans l’esprit d’Asare, son opposant direct, et Nielsen éprouvait beaucoup de difficultés à la relance. De plus, Jérémy Perbet excellait dans la conservation du ballon et Karel Geraerts n’hésitait pas à se projeter vers l’avant. Le 0-2 par Jérémy Perbet et Clément Tainmont, après 24 minutes, n’était pas volé pour des Carolos entreprenants, très séduisants et réalistes à souhait alors que la possession de balle était nettement à l’avantage des Buffalos. Ces derniers revinrent rapidement dans le match grâce à un très beau tir de Saief consécutif à un corner de Milicevic; ils faillirent même égaliser à la faveur d’une formidable reprise de la tête de Coulibaly heureusement signalé en position hors-jeu alors que, jusqu’à cette occasion, il n’avait pu recevoir un seul bon ballon négociable.
Mais ce fait était loin de masquer les carences dans le jeu des Champions en titre : Nielsen n’était nulle part et Milicevic voyait ses tentatives avorter sur phases arrêtées. Les Zèbres abordèrent la seconde période avec la ferme détermination de conserver leur avantage grâce à leur abnégation et leur remarquable organisation défensive. Malgré un positionnement plus proéminent de Coulibaly et Depoître, les Carolos restaient bien solidaires et contenaient, sans sourciller, les velléités de leurs hôtes. Mieux, ils recreusèrent un écart de deux buts par le biais d’une reconversion initiée par l’intenable Francis N’Ganga qui s’appuya sur Enes Saglik pour délivrer un centre impeccable que Jérémy « Perbut », dénué de tout marquage, put mettre à profit sans aucun mal.
Le sang frais injecté par Vanhaezebrouck avec les apports de Simon, Poletanovic et Johansson n’eut pas les effets positifs escomptés, a contrario des entrées bénéfiques de Gjoko Zajkov (qui s’affirma progressivement dans ses repères et remporta même quelques duels face à Depoître), Clinton Mata (précieux dans la protection du cuir) et Florent Stevance (qui se cantonna aux avant-postes afin d’endiguer les dernières éventuelles reconversions adverses). La messe était dite…
Les Dieux avaient choisi leurs vainqueurs et les chants des partisans zébrés résonnent encore dans les travées de la Ghelamco Arena !