F. Mazzù : « Craindre, c’est 50 % de potentiel en moins. »

23 février 2019

"C’est sûr, qu’après la victoire à Courtrai, il y a eu un peu plus de sérénité et de joie. Depuis 2019, on a fauté uniquement à Mouscron. Pour le reste, les joueurs ont toujours fait ce qu’ils devaient faire, avec du bon contenu, à certains moments, mais pas de cadeau à la fin du match. À Courtrai, on a eu un peu plus de réussite que ce que l’on avait eu pendant les semaines précédentes. Le fait d’avoir pris les trois points à Courtrai, les joueurs doivent être conscients que c’est, quasi ou presque, jamais arrivé, à l’exception d’une finale de Plays Offs 2.

C’est vrai que tout n’a pas été parfait, mais je préfère sortir du match de Courtrai que de sortir du match d’Ostende.

Les joueurs ne doivent penser seulement qu’à une chose, ce dimanche, c’est à gagner. C’est déjà beaucoup plus simple que de devoir faire des calculs, de devoir gérer, de se dire que, finalement, un point, c’est suffisant. Il n’y a qu’une démarche à faire, c’est celle de se diriger vers la victoire. Après, avec ça, les joueurs peuvent être un peu plus libérés. On a vu ce que ça a donné, en fin de match à Courtrai, on a lancé toutes les forces offensives, parce qu’on savait qu’on devait uniquement gagner. Ça a, peut-être, libéré des espaces car Courtrai voulait absolument l’emporter, aussi. On en a profité et je pense que ce sera la même chose à St-Trond. Ce sont deux équipes qui veulent gagner, St-Trond pour assurer définitivement sa place en Play Offs 1, et, nous, pour continuer à espérer. Ce sera un match très ouvert.

Saint-Trond n’a jamais changé sa philosophie de jeu, depuis le début de la saison. Ils ont des joueurs de qualité technique, des joueurs de foot. Quand Marc Brys demande aux supporters d’être en masse et en nombre, cela veut dire qu’ils attendent des encouragements supplémentaires afin que cette journée soit consacrée à leur qualification.

Cette semaine, on a fait deux séances sur le terrain synthétique. On en a discuté avec notre préparateur physique, Philippe Simonin, ainsi qu’avec la cellule médicale. Mettre les joueurs, toute la semaine, sur le terrain synthétique, ce n’est pas bon, d’un point de vue physiologique et musculaire car il y aurait eu un impact, en fin de semaine, comme on n’est pas habitué. On a décidé que, le meilleur mélange, c’était de faire de l’herbe et de faire deux séances afin que les joueurs aient des aptitudes et de la coordination, avec une surface différente, avec les mouvements du ballon, même si, le terrain de Saint-Trond sera largement différent de celui que l’on a à Marcinelle – et qui est un très bon terrain synthétique, nouvelle génération. Celui de St-Trond, c’est un ancien tapis qui va encore être plus arrosé pour faire glisser le ballon.

Nos adversaires sont redoutables à domicile parce qu’ils jouent sur une surface différente des autres. Ensuite, ils ont transféré des joueurs, spécifiquement, pour jouer sur cette surface. Ils ont fait de très gros résultats, surtout, dans leurs installations. Ce n’est pas le fait du hasard. Ils ont des joueurs qui se sont révélés, notamment, leurs Japonais (Kamada, Tomiyasu, Kinoshita, Sekine, entre autres) et leur gardien (Steppe) qui fait une grosse saison. Si ce dernier n’avait pas fait un gros match, la semaine passée, ils ne seraient pas revenus avec le point de Zulte.

Ils ont des joueurs qui ont de la vitesse, de l’intelligence de jeu – dans le chef de Kamada –, toujours de la vitesse – dans le jeu de Boli –, ils ont de Sart qui évolue de la même manière que son jumeau, à Courtrai, avec des infiltrations, des frappes et de la vitesse sur les côtés.

Brys peut changer de dispositif, aussi; la semaine passée, à Zulte, il a joué avec une défense à trois. Contre Waasland, à domicile, il a aligné quatre défenseurs. Il modifie donc son schéma de jeu mais avec, quasiment, les mêmes joueurs, ceux-ci ayant la faculté de s’adapter dans deux dispositifs différents, grâce à leur profil.

Je n’ai pas envie de dire qu’ils constituent une surprise, d’être là, à la place qu’ils occupent actuellement. Ce qui leur arrive, pour le moment, est mérité. À partir du moment qu’ils prennent des points, ils méritent leur statut. Ensuite, on n’a pas assez mis en valeur la qualité de cette formation, elle est sous-estimée, par rapport aux potentiels individuel et collectif.

Quand on crée des noyaux, quand on voit les joueurs qu’ils avaient – ne serait-ce que Bézus qui est parti (à Gand) –, et, les Japonais; peut-être qu’au départ de la saison, tout le monde se posait des questions du niveau de ces derniers. Après quelques semaines de matches, tout le monde a pu se rendre compte que ce sont des joueurs de qualité et que d’autres joueurs ont progressé énormément.

Maintenant, ils ont perdu deux joueurs importants (en plus de Bézus, De Norre est parti à Genk) et ça ne les empêche pas, malgré tout, de réussir et à poursuivre leur progression, avec la qualité de leur noyau.

Dans la course aux Play Offs 1, je ne crains aucun adversaire et je respecte aussi bien St-Trond, que Gand et Anderlecht. À part St-Trond qui a, aujourd’hui, cinq points en plus que nous, on fait la même saison que Gand et Anderlecht, à quelques points près. On doit tout donner pour essayer de continuer à prendre des points. Ne pas les craindre, cela ne veut pas dire qu’on n’estime pas que ce sont de bons adversaires. Si on doit craindre, je pense que c’est déjà 50 % du potentiel en moins. À part St-Trond, on sait que ce sont des équipes qui ont l’habitude de jouer le haut du tableau, dans le Top 6. Nous aussi, nous avons pris cette habitude, ces dernières années. Nous n’avons rien en moins, qu’eux. La seule chose, actuellement, c’est que nous avons, juste, un peu moins de points qu’eux, que ce soit par rapport à Anderlecht ou St-Trond (ou La Gantoise, depuis leur succès face au Standard). Pour le reste, on doit croire en nous et continuer à batailler jusqu’au bout.

David Henen m’a laissé bonne impression, en réserve. Dans l’attitude et dans son esprit d’entreprise, dans l’envie, il a fait un bon match et ça, c’est le plus important. Les matches de réserves restent des matches de réserves, surtout quand l’équipe adverse n’aligne que des jeunes.

Steeven (Willems) s’est entraîné normalement, ce vendredi. Jeudi, simplement par précaution, on a voulu éviter les jeux réduits – surtout que c’était bien chaud.

À propos de Jérémy Perbet, c’est possible qu’il débute le match. Mais il y a la possibilité aussi que je le fasse rentrer, comme joker, comme je l’ai fait ces derniers temps. Même si je sais qu’il a un peu poussé, lundi, à "La Tribune", et qu’il m’a envoyé des messages. Je connais Jérémy et je connais son tempérament.

Quel que soit l’adversaire réputé "plus faible" ou "plus fort", souvent, ça se joue sur des détails. S’il n’y a pas ce ballon qui ricoche, contre Ostende, et qui, à la 94’, rentre dans le but, si on avait marqué la moitié du quart de toutes les occasions que l’on s’est créées contre Waasland, la situation serait différente et on ne dirait pas que l’on prend moins de points contre des adversaires réputés "plus faibles"… Rebelote, à Courtrai, si on est mené 2-1, si Nicolas (Penneteau) ne sort pas deux arrêts extraordinaires, si Victor (Osimhen) ne sauve pas le ballon sur la ligne, sur un second ballon, sur un corner, et si Jérémy ne se trouve pas au bon endroit pour conclure, on est battu. On méritait, peut-être, plus de gagner contre Waasland et contre Ostende qu’à Courtrai.

J’espère que la chance a tourné en notre faveur, comme à Courtrai où, cette fois-ci, la pièce est tombée de notre côté. Cela faisait longtemps que ça ne nous était plus arrivé. Ce que l’on a fait à Bruges, on l’a fait avec les tripes – je ne pense pas qu’on ait eu de la chance, dans ce match-là. On n’en a pas eu beaucoup – et ce n’était pas mérité d’en avoir – contre Mouscron, on n’en a pas eu du tout face à Waasland et Ostende.

J’espère, maintenant, que cette chance sera toujours présente, dans les quatre derniers matches qui nous restent."