Tout d’abord, Boris, veux-tu bien nous parler de tes origines et depuis quand es-tu en Belgique ?
"Je suis né au Cameroun et je suis arrivé en Belgique, le 10 février 2016. C’est un souvenir qui me tient à cœur, tout particulièrement, car ce jour coïncide avec l’anniversaire de ma maman. Je ne peux pas facilement oublier cette date-là !
J’ai deux grands frères dont l’un pratique le football et l’autre travaille dans le secteur du multimédia et du montage vidéo.
Mon frère footballeur a fini la saison dernière à la RUS Binchoise. Ensuite, il jouera à Le Roeulx, en première provinciale, pas loin de notre domicile familial, à La Louvière, où ma maman habitait déjà, avant mon arrivée.
Mes frères et moi sommes venus la retrouver alors qu’elle y réside déjà depuis plus de dix ans. Elle travaille en tant qu’aide-soignante."
Tu as des capacités physiques impressionnantes. Celles-ci sont-elles le résultat de facteurs héréditaires ?
"Non, ce n’est certainement pas héréditaire. Je sais d’où je viens. Les conditions de vie ne sont vraiment pas faciles, dans mon pays d’origine.
Pour avoir le physique qui est le mien, actuellement, j’ai travaillé dur. C’est vrai qu’il impressionne tout le monde, à part moi… Mais ce que je fais, j’y tiens vraiment.
Je bosse tellement qu’à un moment donné, j’ai même été choqué d’avoir ce corps car, au départ, je ne m’en rendais pas compte. C’est au fur et à mesure, avec le temps, que les gens m’ont fait remarquer comment j’étais devenu. Et puis, effectivement, je me suis dit que je devais mieux doser mes efforts avant de devenir encore plus énorme !" (rires)
Tu as été présenté à différents grands clubs belges tels que, notamment, Bruges, Anderlecht et le Standard de Liège avant d’arriver à Charleroi. Peux-tu nous expliquer les raisons qui t’ont amené au Sporting ?
"J’avais passé une mauvaise saison à Mouscron qui était mon premier club pro. C’est là que j’ai commencé à percer car avant de m’y produire, je n’avais pu jouer qu’un match, sur toute une saison. C’était donc un peu compliqué pour moi et, voici deux ans déjà, j’ai décidé de venir passer des tests au Sporting. Par chance, on m’a accepté et c’est à partir de là que tout a véritablement débuté."
Quel est ton modèle, en tant que gardien ? Peux-tu nous décrire tes qualités et les points que tu dois encore améliorer dans ton travail ?
"Je n’ai pas d’idole, j’ai des exemples. J’essaie d’avoir, plus ou moins, le style de football de plusieurs gardiens. La prestance, le charisme et la manière d’être de Buffon, les nombreuses qualités de Neuer, la façon de jouer de mon collègue camerounais Onana… J’apprécie tous ces gardiens, j’aime bien regarder comment ils jouent pour m’en inspirer, adapter ma façon d’être et essayer de corriger mes défauts. En ce qui concerne mes qualités, je crois pouvoir dire que je suis quelqu’un qui communique beaucoup sur le terrain – d’après les propos qui m’ont été rapportés –, j’ai un bon jeu au pied et, bien sûr, ma puissance physique sur laquelle je mise beaucoup."
Quels sont tes objectifs personnels, à court terme ?
"Tout d’abord, mon but est de décrocher un contrat pro au Sporting de Charleroi car, sincèrement… (Boris marque un temps d’arrêt et reprend, avec de l’émotion dans la voix) je ne remercierai jamais assez les dirigeants et le staff sportif de me faire confiance. Je suis sorti de nulle part pour venir au Sporting. Si je suis ici, que je participe au stage avec l’équipe première, c’est grâce à eux. L’aventure, j’aimerais bien qu’elle commence au Sporting. Avec le travail et l’avenir, Dieu seul sait ce que je deviendrai et ce que je ferai. Mais le plus important, c’est de pouvoir être pro au Sporting de Charleroi. Ce serait vraiment un rêve qui se réaliserait."