Quel match ! Même le "Maître du Suspense", Alfred Hitchcock n’aurait pu imaginer un tel scénario. Si après moins d’une demi-heure, ses Zèbres étaient en pleine psychose, Karim Belhocine ne voulait pas laisser transparaître ses sueurs froides.
À la pause, les Carolos n’observèrent pas la loi du silence. Ils se parlèrent avec l’ambition de tout donner pour Ken Nkuba. Progressivement l’étau se resserra dans la défense brugeoise et l’égalisation des œuvres d’Ali Gholizadeh et de Shamar Nicholson, en l’espace de soixante secondes, ressembla à un véritable complot de famille.
Le 3-3 par Musaba ne fut finalement qu’un petit accident de parcours. Le pompier de service avait les traits d’un très sympathique revenant qui désirait plus que tout signer son retour de la plus belle des manières. Son but libérateur et son geste dédié à son malchanceux jeune coéquipier méritaient bien une cinquième colonne à la une de tous les quotidiens du Royaume !
Coach, le Sporting est finalement venu à bout d’un "Cercle vicieux" au terme d’un match palpitant !
"Je n’ai pas été surpris par la qualité et l’intensité de jeu proposé par le Cercle. Déjà, au match aller, nous avions éprouvé des difficultés devant leur dispositif. Même si ça tourne moins bien pour eux depuis quelques semaines, ils ont toujours proposé un bon football offensif et agressif dans le bon sens du terme. Ensuite, il faut bien se dire que le Cercle évoluait à domicile et avait envie que la situation tourne en sa faveur. Ils ont gagné des duels en se projetant vers l’avant et on oublie souvent que quand une équipe est un peu moins bien, elle est susceptible de se trouver en face d’une équipe qui est beaucoup mieux qu’elle. Cela peut traduire les bons débuts du Cercle qui est très bien rentré dans son match, mieux que nous."
L’exclusion de Lopes d’un côté, la terrible blessure de Ken Nkuba de l’autre, deux grosses réelles possibilités de réduire l’écart… Qu’est-ce qui s’est dit à la mi-temps ?
"Nous avons beaucoup parlé et avons puisé notre motivation en pensant très fort à ce qui était arrivé à Ken et à nous battre pour lui. Chacun était prêt à donner le maximum pour Ken et faire en sorte de changer le cours des événements."
On a assisté à un dernier tiers de match de folie avec trois goals en l’espace de sept minutes et un quatrième, deux minutes à peine après l’égalisation par Musaba…
"Le fait d’avoir manqué la conversion du penalty ne nous a pas découragés. Que du contraire, nous avons choisi l’option de continuer à pousser et nous avons réussi à revenir au score. Peu après, Ryota nous a permis, pour la première fois, de prendre l’avantage. Si le Cercle est parvenu à égaliser, nous avons su trouver l’énergie nécessaire que pour pouvoir, à nouveau, repasser devant. Toute l’équipe avait envie d’aller chercher cette victoire pour Ken et tous ensemble la lui dédions."
Pour en revenir à Ken, peut-on craindre que les ligaments soient touchés ?
"On attend les résultats des examens médicaux mais ça y ressemble. Il y a des signaux très vraisemblables pour cette éventualité. Ken est un garçon très volontaire, avec beaucoup de caractère et de talent. Il était prévu qu’il débute dans la peau d’un titulaire, quoiqu’il advienne. Je suis certain qu’après ce coup du sort, il reviendra plus fort. Je ne sais pas encore quelle sera la durée de son indisponibilité, mais celle-ci forgera sans aucun doute son caractère."
On peut dire que le banc a joué un rôle primordial et rassurant avec le jeu séduisant d’Amine Benchaib, la montée en puissance de Massimo Bruno et les premières minutes de Lukasz Teodorczyk !
"Je suis très content de la montée d’Amine et des solutions qu’il a pu nous apporter en évoluant aux côtés de Ryota. Massimo a également contribué au succès de l’équipe en se montrant décisif et Teo nous a également aidés. Cela ne me surprend pas car ces garçons s’entendent à merveille et c’est le propre d’une équipe de football qu’ils puissent émerger au moment où on a besoin d’eux."