À l’ancienne : Tim Smolders

5 mai 2020

 

Si c’est avec La Gantoise qu’il a joué le plus de matches et si, désormais, sa vie est à Bruges, Tim Smolders est resté une valeur sûre dans le cœur des supporters du Sporting de Charleroi. Et s’il y a un mot qui peut le définir au niveau du professionnalisme qu’il a toujours affiché dans tous les clubs où il est passé, c’est sans conteste celui de gentleman. Un véritable, un pur qui a continuellement répondu présent aussi bien sur les terrains qu’en dehors. À chaque fois disponible pour un selfie ou un autographe, Tim ne laisse personne indifférent et vous conquiert d’un seul regard, d’un seul sourire… Pour un médian – plus offensif que défensif –, notre invité dispose d’un CV épatant et éloquent : sur l’ensemble de son parcours, il a été impliqué directement ou indirectement dans 96 réalisations en 457 apparitions ! Pour le compte des Zèbres, Tim s’est montré prolifique à 14 reprises pour 9 passes décisives en 86 rencontres, du 29 juillet 2006, jour de son premier match à Charleroi face au Lierse, jusqu’au 29 novembre 2008 où sa période zébrée s’est arrêtée sur la pelouse de Zulte Waregem. Face à nos questions, il est revenu sur sa carrière mais aussi et surtout sur quelques anecdotes savoureuses teintées de noir et blanc qu’il a soigneusement calfeutrées dans un coin de son cœur… 

 

 

 

  

– Pour ceux qui ne vous connaîtraient pas, pouvez-vous vous présenter brièvement et retracer votre parcours ?

"Je suis passé professionnel à 17 ans, au FC Bruges. J’avais 19 ans, lors de mon premier match, avec l’équipe première et je suis resté 6 ans, là-bas. J’ai fini ma carrière au Cercle Bruges. Ma vie est à Bruges, c’est là où j’ai rencontré ma femme et mes enfants y vont à l’école.
Pour revenir à ma carrière, après Bruges, je suis parti au Pays-Bas, au RBC Roosendaal (2 ans), suite à cela, j’ai rencontré Jacky Matthijssen, à Charleroi. Auparavant, Matthijssen avait essayé de m’attirer à St Trond, mais le transfert avait échoué. J’ai passé deux très belles années, à Charleroi. J’ai quitté Charleroi, lors de la trêve hivernale 2009, pour La Gantoise, où je suis resté trois saisons."



– Quel est votre meilleur et votre plus mauvais souvenir ?

 

"J’ai vécu beaucoup de bons moments, dès lors, c’est difficile de faire un choix. Gagner une coupe ou un titre sont des choses que vous n’oublierez jamais. J’ai aussi eu la chance de jouer, au Camp Nou, contre le grand Barcelone. Ce sont des matches comme celui-là qui te restent en mémoire. Disputer un match européen est d’un autre statut qu’une rencontre du championnat de Belgique.
Lorsque l’on me demande où j’ai passé la plus belle période de ma carrière, je réponds Charleroi et Gand, sans hésiter. J’ai joué 34 rencontres, sans rater une minute de jeu au Sporting. Cela aussi, c’est une chose que je n’oublierai jamais. Tout le monde sait que je me suis toujours plu à Charleroi. Dès mon arrivée, j’ai été accueilli d’une superbe façon. Comme si j’avais toujours été là-bas et pas comme un garçon transféré de Flandre. Cela me restera, à jamais, dans le cœur."



– Durant votre carrière, y a-t-il des joueurs et des entraîneurs qui vous ont marqué (équipiers ou adversaires) ?

 

"Après l’avoir connu à Charleroi, j’ai retrouvé Jacky Matthijssen, chez les U19 Belges. Matthijssen est la personne qui savait me motiver psychologiquement, mais aussi dans son football, dans sa façon de jouer.
J’ai aussi connu Trond Sollied, durant 6 ans (5 au Club et 1 à Gand). C’est quelqu’un qui aura laissé son empreinte, qui aura innové, à ses débuts en Belgique. Il restera une source d’inspiration, pour moi."



– Un match que vous n’oublierez jamais ?

"Certainement le match contre Barcelone. Mais aussi certains matches avec Bruges. Même si je n’ai pas joué, la victoire, 0-1, à Milan restera dans ma mémoire.
Avec Charleroi, je n’oublierai pas la victoire contre Genk, qui était le leader incontournable du championnat. Si mes souvenirs sont exacts, nous nous étions imposés 4-1, avec des buts de Camus, Orlando et Oulmers. Ce fut un superbe cadeau, pour nos supporters."

 

 

– Des anecdotes, des souvenirs que vous garderez, à jamais, en mémoire ?

"J’ai vécu des moments très agréables, avec les journalistes. Ils connaissaient ma passion pour le vin et cela leur donnait un peu plus de thématiques dans leur boulot. Il est arrivé plusieurs fois, même dans les interviews, où nous parlions d’un bon petit verre de vin. Avec moi, il y avait Bertrand Laquait, Sebastien Chabaud et Frank Defays qui appréciaient, eux aussi, un verre de vin rouge.
Il y a eu aussi une superbe anecdote, avec Badou Kere. Avant un match, nous mangions du poulet, accompagné de pâtes. Je retourne au buffet, vider mon assiette des os et des déchets et me resservir et lorsque je reviens m’asseoir à côté de Badou, je m’aperçois que son assiette était totalement vide ! Je me demandais où étaient ses déchets…. Il avait mangé son poulet avec les os. Pour lui, ce n’était pas anormal. Nous en avons bien ri…"

– Avez-vous gardé des contacts avec d’autres joueurs ou entraîneurs ?

"J’ai gardé le contact avec Laquait, Chabaud et Defays. Nous essayons, une fois par an, de nous rendre visite. L’année dernière, je suis allé chez Bertrand Laquait. Il habite près de la frontière suisse, pas loin de Genève. Il est resté là-bas, après sa carrière. Ils restent des amis pour la vie."


– En 2007/08, lors de la première journée, vous avez marqué à la première minute contre le KSV Roulers. Vous souvenez-vous de ce but ?

"Je m’en souviens très bien. Tout est allé très vite. Suite à un centre, venu de la gauche, je suis en deuxième zone et le ballon arrive jusqu’à moi. Je pense qu’il y avait douze secondes de jeu. Ce n’était malheureusement pas le but le plus rapide du championnat de Belgique…"


– Lorsque vous avez arrêté le football, vous avez envoyé un gâteau au Sporting Charleroi. C’est assez rare que pour être souligné…

"Je ne pensais pas que cela se répendrait sur les réseaux sociaux. Je n’ai pas réfléchi à cela.
C’était la fin de ma carrière et je voulais remercier les personnes avec qui j’avais travaillé. Comme je ne pouvais me déplacer partout, j’ai fait envoyer ce gâteau. Ces gens sont là pour que vous soyez au top et dans de bonnes conditions. Il me semblait normal de les remercier."

– Lorsque l’on parle de vous, outre vos qualités de footballer, on met aussi vos qualités humaines, en avant…

 

"C’est dans mon éducation, mes parents m’ont élevé de cette manière. J’ai toujours été un joueur d’équipe et je ne veux pas avoir de problèmes avec quiconque. Cela me rend fier, si l’on pense ça de moi."


– Toutes générations confondues, si vous ne deviez nommer qu’un zèbre, qui serait-ce ?

 

 

"C’est un choix difficile… Je dirais mon compagnon de route, Bertrand Laquait. Nous habitions le même village et nous sommes toujours en contact. Il était un excellent gardien."

 

 

  

– Le public vous a élu "Zèbre d’Or", en retirez-vous une certaine fierté ?

"Oui, tout à fait. Il est toujours sur mon bureau. Cette année-là, nous avions Joseph Akpala, dans notre équipe. Il avait été meilleur buteur du championnat. Que nos supporters votent pour moi et que je remporte ce trophée, j’en suis fier. C’est la preuve que les supporters m’appréciaient. Dès mon arrivée, ils étaient derrière moi et, en retour, j’avais beaucoup de respect pour eux. C’était réciproque."

– Que pensez-vous du Sporting actuel ?

"Charleroi est en passe de devenir un très grand club. J’avais dit, à l’époque, que les moyens étaient là pour réussir. Il y a la ville, importante en Wallonie et peu d’équipes dans la région. Déjà, on parle du Sporting comme la plus grande équipe de Wallonie. Ce n’est pas encore le cas, si l’on regarde les classements et l’histoire, le Standard est devant. Mais, pour l’instant, si vous devez comparer les deux équipes, c’est Charleroi qui est devant. Les soucis financiers sont derrière et les bénéfices rentrent. Tout un autre style. Le nouveau stade va arriver, cela montre l’ambition du club et sa marche en avant. À l’avenir, Charleroi sera un danger, pour les grands clubs."


– Avec recul, avez-vous des regrets sur votre carrière ?

"Aucun regret. J’ai eu des contacts avec des clubs étrangers. Mais ils n’ont pas abouti. J’ai joué aux Pays-Bas et dans de grands club en Belgique. Je n’étais pas un mauvais joueur et je n’étais pas le meilleur. Je pense avoir toujours donné le meilleur de moi-même. Après tout cela, il ne faut pas avoir de regrets."


– Suivez-vous, toujours le Sporting et venez-vous au stade ?

"Rarement. Mon travail me prend beaucoup de temps. De plus, Bruges et Charleroi jouent souvent à la même date. J’ai revu l’équipe, lors d’un match amical, il y a quelques mois. J’ai pu revoir les anciens, Frank Defays, Mario Notaro, Bello, Wahib…. Ils étaient tous là. Ça m’a fait plaisir de les revoir."

– Dans le groupe actuel, quels sont les joueurs qui vous plaisent, qui se démarquent ?

"L’entrejeu est très fort. Morioka s’installe comme le patron, avec un très bon Ilaimaharitra à ses côtés. Devant aussi, ils ont les moyens pour se créer des occasions. C’est surtout l’équipe qui fait la force. J’ai vu, ces dernières années, la qualité globale monter en flèche."


– Aujourd’hui, que devenez-vous ?

"Je suis ‘Talent Coach’ au FC Bruges. Je m’occupe des joueurs qui évoluent avec les U18 ou les espoirs. Je m’occupe d’eux sur le plan individuel. Je fais des entraînements spécifiques sur leurs forces et leurs faiblesses, techniques ou tactiques. Je leur donne, également, des conseils sur la nourriture et tout ce dont ils ont besoin pour devenir professionnels."

 


Noyau 2007-2008

Leiva, Porco, Verelst; Detal, Ciman, Jovial, Miceli, Bia, Sergio, Zanevsky, Sbaï.
Habibou, N’Dri, Camus, Smolders, Baguette, Laquait, Lahaye, Orlando, Dutrieux, Van Aerschot, Ulens.
Mathy, Akpala, Oulmers, Defays, Siquet, Vande Walle, Notaro, Kere, Christ, Diallo, Roex.