" Bien qu’il s’écrive Baby, mon nom, se prononce "babi" et pas "bébi" mais bon, cela ne me dérange pas. Entre nous, on peut m’appeler "Amara" (rires) Ce nom me vient de mes grands-parents au Sénégal.
Le championnat de Belgique m’impressionne ; il y a beaucoup de rythme, cela n’arrête jamais, ce sont des phases "attaques-défenses" et inversement. Ce sont des choses que j’aime bien. Je ne m’attendais pas à une intensité pareille. C’est valable pour les "ténors", mais aussi pour les plus petites équipes. À Saint-Trond, où je connaissais des joueurs que j’ai rencontrés l’année dernière et puis nous avons regardé les vidéos. Nous savions qu’avec eux, cela allait très vite. Ils ont une très bonne "attaque", une des meilleures, je pense par rapport à celles que nous avons déjà rencontrées.
Pour l’instant, je vis toujours à l’hôtel, mais d’ici la semaine prochaine, j’habiterai dans une maison normalement dans le Brabant Wallon, du côté de Nivelles. C’est une région qui m’a été conseillée par mes équipiers. Je vais bien y réfléchir.
Sur ma prestation à Saint-Trond, au début, c’était difficile avec des pertes de balles. Sur certaines actions, j’étais mieux "en jambes" mais je sais que je vaux beaucoup mieux, c’était déjà mieux en fin de rencontre. J’espère être au "top" très vite. Je ne sais pas dire à quoi correspond mon pourcentage d’état de forme, mais je ne serais content que lorsque je serai "fit" de la première à la dernière minute. La carence vient surtout du rythme. J’ai des difficultés à aller chercher le deuxième souffle.
J’ai déjà joué avec des garçons qui jouent dans le couloir, comme le fait Francis. J’aime bien aller, percuter, aller vers le but et shooter. J’apprécie recevoir des ballons, provoquer le gardien et terminer l’action.
À Saint-Trond, lors d’une des dernières actions, j’étais esseulé à gauche, David a pris une autre option, c’était sa décision dans une phase de jeu très rapide. S’il avait marqué, c’était le but du week-end. Je ne suis pas déçu, cela fait partie du jeu.
Mon adaptation s’est déroulée très facilement. Tout se déroule de façon parfaite avec mes équipiers ; aux entraînements comme lors des rencontres déjà effectuées au Luxembourg et contre l’Olympic.
Le coach a vu chez moi certaines qualités. Il est content de moi au niveau de mes duels et de la reconversion défensive, il m’a demandé de travailler mon jeu de tête surtout devant le but.
Dimanche dernier, nous savions que tout irait très vite, on s’attendait à des débordements sur les côtés. Nous devions éviter de laisser des espaces, faire plus d’efforts collectifs. Nous jouions à l’extérieur. Des paramètres bien spécifiques et ciblés. Ce week-end, nous recevons Anderlecht. Le coach décidera du dispositif qui sera mis en place.
Je n’ai pas trop regardé encore le jeu de notre prochain adversaire. C’est un tout grand club que tous les joueurs aiment affronter. Il y a de la pression, de l’engouement. On joue face à des joueurs d’exceptions qui évoluent dans des grands clubs. C’est du plaisir.
Mon transfert à Charleroi s’est effectué durant le mercato via mon agent qui avait eu des contacts avec la direction. Je me suis intéressé au club via internet, j’ai vu les joueurs et notamment les Français qui étaient passés par le club, la perspective de jouer l’Europe. Je me suis facilement imaginé dans le club. Ensuite, nous en avons beaucoup parlé avec mon agent au fil des jours où avançait le mercato. J’ai une totale confiance en mon agent qui a opté pour Charleroi par rapport à une équipe comme Nantes où j’aurais pu me rendre. Pour moi, ce n’est pas dérangeant de quitter la France, c’est une évolution. Charleroi, c’est la D1. En France, j’étais en Ligue 2.
Je connais des joueurs qui évoluent en Belgique : Mbombo de Saint-Trond, j’étais avec lui à Auxerre, l’année dernière. J’en connais d’autres et notamment, Tainmont avec qui j’ai joué à Châteauroux. J’avais fait une préparation, nous avons joué quelques matches et puis je suis parti à Laval.
Je n’ai jamais dit dans la presse ce qui s’était passé avec mes derniers clubs. Je les respecte pour tout ce qu’ils m’ont apporté. Après, ce sont les gens qui parlent. Lors de mes passages au Mans, à Laval, je traînais une certaine réputation. Les coaches m’ont parlé en me disant, "on m’a dit cela sur toi" j’ai démontré que je n’étais pas celui que l’on croyait. C’est difficilement explicable, cela fait aussi partie du football. Je préfère ne pas rentrer dans les détails.
Mon ambition à Charleroi est de jouer le plus de matches possibles, de faire gagner l’équipe, de marquer de buts, de jouer le haut du tableau. Il faut progresser, travailler au quotidien pour arriver au top. La saison dernière, j’ai mis sept buts. J’espère faire plus à Charleroi d’autant que j’ai fait le pari, avec comme enjeu une paire de chaussures, (rires) avec mon cousin de marquer 10 buts. Le plus important, est de remporter le plus de points possibles.
J’ai commencé ma première formation à l’âge de 13 ans à Beauvais, et ce, pendant deux années. Il y a eu pas mal de bons joueurs (les frères Yatabaré, El Jadeyaoui, Contout et d’autres) qui sont issus de ce centre de formation au moment où l’équipe évoluait en Ligue 2. Ensuite, je suis rentré chez moi à Drancy puis je suis parti à Châteauroux où j’ai joué 4 saisons.
Je suis né en France, mes parents sont natifs de Dakar au Sénégal, mais vivent à Drancy, en région parisienne. Ma mère est venue deux fois seulement me voir jouer ; une fois au Bourget, je me souviens, il faisait très froid et la deuxième fois, au stade de France, l’année dernière. Mon père est venu aussi, pour lui, c’était la première fois qu’il me voyait jouer (rires). Ma mère viendra prochainement me voir à Charleroi. Je suis issu d’une grande famille où je suis le cadet ; j’ai deux frères, deux sœurs, cinq demi-frères et une demie-sœur. (rires)
J’ai été sélectionné une fois avec l’équipe nationale sénégalaise à l’occasion d’une rencontre de qualification pour la CAN, c’est pour moi une chose très importante, une grande fierté. "