Le KVK n’avait plus connu la défaite dans ses installations depuis le 26 décembre 2015.
À croire que, ce samedi-là, le Père Fouettard s’était substitué au Père Noël et ses confiseries pour sanctionner, de son martinet fétiche, une rencontre qui se termina sur un score sans appel de 1-4 des œuvres d’un FC Bruges autoritaire et nouveau Champion frais émoulu. C’est dire si la performance du Sporting de Charleroi recueille encore plus de mérite et illustre beaucoup plus nettement leurs prétentions à décrocher le dernier ticket européen.
S’il reste 180 minutes (et peut-être plus) afin d’arriver victorieusement au bout de leur magnifique parcours, les Zèbres se doivent de croire en leur chance et… en leurs qualités affichées tout au long des PO 2 et de cette double confrontation qu’ils ont remportée avec un admirable panache.
Les 22 mêmes acteurs qui avaient officié durant la manche aller se mirent en mouvement dès le coup de sifflet de Monsieur Gumienny et les premières minutes furent équilibrées avec des Courtraisiens déterminés à remonter leur handicap, conscients de livrer le match le plus important de leur saison.
Les consignes de Patrick De Wilde étaient évidentes : préconiser l’offensive tout en songeant à bien défendre. Celles de Felice Mazzù étaient tout aussi limpides : garder le 0 derrière, exprimer le même style de jeu qu’à domicile et exploiter la moindre possibilité de reconversion pour aller planter un but. En attendant, les rugueux Verstraete et Rolland n’y allèrent pas avec le dos de la cuillère et utilisèrent leur arme favorite : le chantage physique au détriment d’un football plus chatoyant. Ajoutez-y les rouspétances (justifiées ou non) de Chanot et De Smet, ainsi que l’avertissement de Tomasevic qui avait sorti la grande faucheuse pour empêcher Jérémy Perbet de doubler la mise à la 66ème, il y avait de quoi craindre pour l’intégrité physique des Carolos (8 cartes jaunes attribuées à leurs opposants sur les deux rencontres) qui firent preuve d’abnégation tout en témoignant d’une parfaite maîtrise de la situation et d’un très bon comportement d’ensemble.
Le 0-0 de la mi-temps en était le pur reflet et même si les Zèbres n’avaient pas inquiété leur vis-à-vis outre mesure, ils n’en étaient pas moins maîtres de leur sujet en contenant les assauts locaux qui se traduisirent par 8 corners certes dangereux mais infructueux et une percée de De Smet à la 11ème superbement annihilée par Nicolas Penneteau. Tantôt en position haute, tantôt en position plus basse suivant le dispositif et l’évolution adverses, la défense du Sporting se montrait intraitable avec des relances propres et un placement rarement mis en défaut (Papazoglou à nouveau bien muselé par d’excellentes anticipations de Steeven Willems et une très bonne couverture collective orchestrée par Javier Martos et son habituelle maestria).
Alors que la pluie rendait une pelouse encore plus glissante et que les Zèbres devaient soigner leur réactivité sur les seconds ballons, Sotiris Ninis gratifia Dieumerci Ndongala d’une très judicieuse passe que ce dernier, sans hésitation, transmit à Jérémy Perbet, lequel, de sa griffe coutumière, trompa astucieusement Sifakis.
De Wilde lança alors, tour à tour, Mercier, Kis et Sarr, des éléments à vocation essentiellement offensive, pour tenter de créer des brèches dans l’arrière-garde visiteuse et c’est au terme d’un neuvième coup de coin que Sarr émergea pour faire 1-1. Suite à une égalisation qui n’était certainement pas la conséquence d’un quelconque relâchement, les Zèbres firent, au contraire, étalage de leur souveraineté dont Clément Tainmont (en remplacement d’un Enes Saglik rayonnant) et Amara Baby furent les ambassadeurs sur le 1-2 joliment confectionné par toute une équipe qui, de Clinton à David en transitant par Francis, Christophe et Damien (quel altruisme dès son entrée !), a toutes les cartes en mains pour récolter le… Onze de der !
Quand le Sporting s’élance… We Are Charleroi !