Bienvenue chez toi, Daniel Mathy (1re partie)

28 mars 2011

C’est Georget Bertoncello qui vous a convaincu de signer au Sporting ?

– « Georget et moi avons grandi dans le même quartier des Hayettes, à la rue de l’Etang.

Nous y jouions dans une prairie avec des mini-buts.

Il jouait déjà au Sporting et m’a encouragé à le rejoindre car, selon lui, j’avais des qualités de gardien de but.

Le problème pour moi, un gamin de douze ans qui habitait Chatelineau, c’est que Charleroi c’était le bout du monde et donc j’ai d’abord refusé.

Finalement, je suis arrivé au Sporting en cadet première année tandis que Berto, mon aîné de deux ans, était en scolaire.

C’est ainsi que j’ai signé ma carte d’affiliation au Sporting.

Je suis resté 3 mois au Sporting, mais j’en avais ras-le-bol des déplacements et en plus, ma mère rouspétait car je partais à 14h pour ne rentrer qu’à 19h.

Il faut comprendre, qu’à l’époque, il n’y avait pas les mêmes moyens de locomotion que maintenant.

Il n’y avait que le tram pour aller à Charleroi, le 15!

Il partait de la place de Chatelineau pour arriver aux terrains d’entraînements situé à la Villette.

Mais quand tu es gosse, tu ne réfléchis pas plus que ça et c’est ainsi que j’ai également signé une carte pour Chatelineau.

Grosse erreur !!!

J’ai quitté les cadets du Sporting qui étaient leaders et j’ai rejoint les castellinois, deuxièmes de ce championnat.

Evidemment, nous avons joué contre mes copains carolos, nous les avons battus chez nous et dépassé au classement.

Mais le délégué de Charleroi m’a reconnu et est allé trouver celui de Chatelineau pour l’informer de ma double affiliation.

Le Sporting a porté plainte et nous avons perdu tous les points des matchs auxquels j’avais participé.

J’aime autant vous dire que l’ambiance a été chaude, entre les deux clubs, pendant quelques temps (rires).

Je suis revenu à Charleroi, c’était le destin.

Il n’y avait pas de visionneur de ce temps-là, il est probable que, si j’avais d’abord signé dans mon village, je n’aurais jamais connu la carrière qui est la mienne.

J’ai fait toutes mes classes de jeunes à Charleroi, sauf les juniors, car je suis passé directement des scolaires à l’équipe première en division deux avec Berto, Paul Prévot, Jean-Pol Spaute, André Colasse, ….

Il y avait également Toni Tosini qui avait le même âge que moi, nous étions les deux gamins de la bande.

Cela faisait deux excellents gardiens mais on ne peut en faire jouer qu’un seul et c’est comme ça que je suis parti à l’âge de 19 ans.

J’ai eu la chance d’intégrer le Standard de Liège qui jouait régulièrement en Coupe d’Europe.

J’étais derrière Jean Nicolay, le plus grand gardien que la Belgique ait connu, quoi qu’on en dise.

Dans mon contrat, je devais entraîner les jeunes liégeois et c’est ainsi que j’ai eu la chance de faire travailler pendant deux ans, un minime qui s’appelait Michel Preud’Homme.

Il avait une classe naturelle, il avait le don.

Tout était naturel chez lui, la détente verticale comme horizontale, un garçon facile à entraîner avec le bon esprit qui en faisait déjà le capitaine de son équipe. »

On va revenir au Sporting, c’est vous qui avez joué la Finale de 1978 quels ont été les moments forts de cette compétition ?

– « Ce fut une campagne extraordinaire pour Charleroi !

J’ai connu trois générations au Sporting.

J’ai commencé avec la première dont nous avons déjà parlé, ensuite j’ai connu les Czerniatinski et Jacobs, pour terminer avec celle de Didier Beugnies.

Cela fait des descentes et des montées, des grandes saisons et des moins bonnes.

La saison 77-78 a été un grand cru pour le Sporting !

Nous finissons cinquième du championnat de Belgique avec une des meilleures défenses.

En Coupe de Belgique, on élimine Anderlecht et le FC Bruges avant de tomber devant Beveren qui était très fort à l’époque, d’ailleurs ils ont été champions la saison suivante avec Jean-Marie Pfaff, Cluytens, Janssens et Erwin Albert.

Nous avions gagné 1-0 contre Waterschei, un des ancêtres de l’actuel Racing Genk, ensuite le tirage au sort nous a offert Anderlecht que nous avions déjà battu deux fois en championnat.

Les mauves avaient une grande équipe, ils avaient sorti la grosse artillerie, avec des Rensenbrink, Dockx, Coeck et compagnie.

Ils sont venus faire 3-3 chez nous, donc on devait se farcir un replay chez eux le lendemain du jour de l’An, ce n’était plus le réveillon mais c’était tout comme (rires) !

A Anderlecht, ils sont, évidemment, plus professionnels que nous, donc ils partent au vert à Genval afin de préparer ce quart de finale de la meilleure façon qui soit.

Pendant ce temps-là, nous ont a fait la fête chez Jacques Van Welle (rires), on a passé une soirée fantastique dans son garage.

La veille du match, avec nos K-Way, on a bien sué à l’entraînement et puis au sauna.

Le jour du match, on croyait bien se faire bouffer.

….. »

à suivre