Quel est votre meilleur souvenir sous la vareuse zébrée ?
« – J’ai deux merveilleux souvenirs qui m’ont procurés des sensations extraordinaires.
Le premier but d’Olivier Suray lors de la demi-finale retour en Coupe de Belgique face à Anderlecht.
C’est un but fantastique et je me revois courir vers lui au milieu d’une clameur indescriptible.
On a su par la suite que les supporters avaient couru dans toute la ville, étaient passés en cortège dans le tunnel qui mène aux Beaux Arts et que certains s’étaient même jetés dans les fontaines du Marsupilami.
Quelle folie, ce jour-là !!!
Malheureusement, nous, les joueurs, n’avons pas pu fêter cela à fond car il y avait encore une finale à jouer.
Alors on s’est retrouvé dans un restaurant et on a fait calmos mais c’était merveilleux, magnifique.
Et puis, le summum, le but d’Eric Van Meir, pour faire 3-2 à la dernière minute contre le FC Bruges, aussi dans cette Coupe de Belgique.
Si tu me mets les images à la télévision maintenant, je vais me mettre à pleurer.
Je n’arrive pas à contenir mon émotion quand je revois ces images-là.
Je me rappelle de ce que j’ai ressenti, tu vois ?
Je n’avais jamais ressenti cela au football, une électricité incroyable !
Comment te dire, c’était la folie, ça pète, le stade explose !
Regarde, j’en ai encore des frissons partout, c’était extraordinaire, tout le monde sautait en l’air.
Tous les supporters qui étaient dans les tribunes n’oublieront jamais ce but.
On encaisse vite un premier goal, c’est 0-1 après 20 minutes.
Van Meir égalise, ensuite je centre pour Dante qui pique la tête et c’est 2-1.
Les brugeois, champions sortants, font 2-2 juste à la fin du match et on doit jouer les prolongations.
A la fin de la deuxième prolongation, je me bats pour un ballon avec Verspaille, l’arbitre siffle coup-franc pour nous.
Christian Vavadio le donne, un défenseur brugeois repousse vers notre flanc droit, Van Meir fait un contrôle orienté, buse, lucarne, pied gauche et plus rien n’existe.
C’est inexplicable, tu ne réalises pas vraiment ce qui arrive.
Dernièrement, j’ai revu « Il faut sauver le soldat Ryan », j’avais la même sensation que dans la scène du débarquement.
Un obus tombe à proximité d’un soldat, celui-ci n’a plus qu’un bruit sourd dans les oreilles et puis, tout s’éclaircit et explose autour de lui.
Comme si le stade était sur un volcan, on ne sait pas expliquer, c’est au fond de nous.
à suivre …