CHARLEROI – ANDERLECHT : la 3ème mi-temps

19 décembre 2020

On va rapidement faire l’impasse sur une première mi-temps soporifique et dénuée d’intérêts, malgré de louables dispositions tactiques prises par les deux formations pour annihiler toute reconversion offensive.

Une majorité d’acteurs se déployant dans l’entrejeu à la conquête du ballon, les défenseurs ne devaient pas faire preuve d’imagination trop persuasive ou convaincante afin d’endiguer l’une ou l’autre incursion.

Les statistiques sont ce qu’elles sont mais elles sont le miroir du contenu que peuvent engendrer des situations. Au terme de la première mi-temps, celles-ci, sur le plan offensif, avaient été particulièrement improductives : zéro tir cadré de part et d’autre. Emballé, c’est pesé, on pouvait préparer une bonne bistouille pour se réveiller et se réchauffer le corps à défaut de s’extasier devant le spectacle produit.

Le second acte se révéla plus intéressant avec des Zèbres qui se montrèrent plus créatifs et si les spécialistes neutres retinrent plutôt l’approximation malheureuse de Wellenreuther sur le tir d’Ali Gholizadeh, pour notre part, on préféra s’attarder sur le formidable jusqu’au-boutisme d’un collectif qui, à l’image de Massimo Bruno (son geste salvateur pour empêcher le ballon de sortir et qui allait s’avérer déterminant), se rebiffa et s’anima – sur quelques phases harmonieusement bien construites – pour offrir une victoire in extremis, à quelques secondes de la fin du temps additionnel, et faire exulter leurs fidèles et nombreux supporters massés devant leur TV…

Ce qu’ils en ont dit…

Vincent Kompany : "Au niveau de la qualité technique, il y avait beaucoup de déchets. L’organisation solide des deux équipes a fait en sorte que les frappes, pour les deux formations, ne sont venues qu’après l’heure de jeu. Ensuite, seul le gagnant pouvait sortir satisfait de cette rencontre.

Je félicite Karim pour cette victoire. Pour nous, cela nous donne juste le temps de réaliser qu’il nous reste beaucoup de travail à faire et qu’à aucun moment, nous n’aurons l’occasion de nous reposer sur nos lauriers. On n’a pas de superstars et il nous faut une attitude exemplaire pour avoir des résultats cette saison."

Jules Van Cleemput : "Je pense qu’effectivement, le combat se situait au milieu de terrain mais nous avons montré que nous en voulions plus qu’eux. On ne leur a pas donné beaucoup d’occasions, à l’exception d’une frappe de Nmecha et d’une reprise de la tête d’Amuzu. Pour le reste, ils n’ont pas été dans le carré. Et puis, on a pu compter sur le "fight spirit" de Teo qui nous a bien aidés dans notre pressing de fin de match.

La sortie prématurée de Mama aurait pu nous être préjudiciable car il apporte beaucoup de solutions par sa vitesse et sa profondeur. Mais Saido a bien compensé car il est très efficace pour jouer dans les pieds. On a donc pu continuer à jouer notre football, à tout donner ensemble et c’est l’esprit d’équipe qui a été déterminant."

Guillaume Gillet : "Il est vrai que contre le milieu d’Anderlecht qui a beaucoup de qualités et de fougue, il faut être présent physiquement, autrement dit, on n’est pas là pour se faire marcher dessus. Avec mon expérience, j’essaie de garder surtout l’équilibre de notre équipe. Je passe un peu moins le milieu de terrain qu’avant, mais c’est une des consignes du coach. Je cours pas mal afin de rendre le jeu plus facile pour mes coéquipiers et ça se passe plutôt bien."

Karim Belhocine : "Les deux équipes étaient bien en place et on a bien senti que, d’un côté comme de l’autre, si une formation parvenait à marquer, cela serait devenu très compliqué pour l’autre de revenir. Les deux équipes avaient le même désir de gagner ce match et au moment où on a fait les changements, c’était dans le but d’apporter plus de taille et de poids. On s’est procuré des opportunités en fin de match mais un ou deux contres auraient pu nous être défavorables. Les deux formations ont fait le maximum pour prendre les trois points et la roue a finalement bien tourné pour nous.

Quand on avait défini notre position sur le poste de gardien, on en avait tous discuté, avec Nico et Rémy, et tout le monde était d’accord. J’ai la chance de pouvoir compter sur des joueurs mais aussi des gardiens qui analysent très bien la situation. Il ne faut pas oublier que nous avons gagné deux fois avec Rémy. Si nous avons pris la décision d’aligner Nico, c’est peut-être aussi afin de le protéger. C’est magnifique de voir cette solidarité qu’ils ont entre eux et la façon dont ils comprennent les choses. Cela facilite ô combien la tâche de leur entraîneur…"