Conférence de Presse du 13 août 2015 : Mehdi Bayat

14 août 2015

 

 

 

 

 

"J’ai senti la nécessité de faire un petit récapitulatif de la situation du Sporting de Charleroi en fonction du départ de Sébastien Dewaest acté et surtout finalisé très rapidement.

Ma volonté est de dire encore une fois que le Sporting de Charleroi n’avait pas la volonté de vendre Sébastien, comme d’ailleurs aucun de ses joueurs.

Nous sommes aujourd’hui dans la logique d’un club qui est en train de grandir, d’un club qui, depuis sa reprise en septembre 2012, a franchi pas mal de pas tant au niveau sportif que financier. Il n’en reste pas moins que le Sporting de Charleroi est toujours un club de football comme tous les autres, c’est-à-dire qu’il est dépendant d’une situation de marché extrêmement concurrentielle, extrêmement rude dans laquelle lorsque certains clubs veulent s’approprier des joueurs, utilisent différentes manières pour atteindre leurs objectifs. Le Sporting de Charleroi est conscient de la situation du marché du football et finalement, ce que nous avons essayé de faire depuis la reprise du club, c’était d’une part :

– constituer une équipe avec la vente obligatoire de certains joueurs. En final, nous avons réussi aujourd’hui à atteindre ce qui était notre premier objectif, faire en sorte d’avoir de nouveau, un "capital joueur"

– Deuxièmement, aujourd’hui, le Sporting de Charleroi a un "capital joueur" dont la majorité (quasi toute l’équipe) ont été reconduits pour des contrats de longues durées. Cela veut dire que cela nous permet de nous positionner de manière différente. Aujourd’hui, même si le Sporting de Charleroi n’a pas l’intention de vendre des joueurs, même s’il est victime d’une OPA, qu’elle soit sauvage ou pas, nous avons des moyens de nous défendre. C’était la volonté de la direction, finalement de mettre cette barrière autour de nous.

Est-ce que le départ de Sébastien Dewaest s’ oppose à tout le travail qui a été fait jusqu’à présent dans le club ou est-ce que cela peut faire vaciller tout le schéma tactique et tout le travail effectué ces dernières années par Felice Mazzu ? Je ne le crois pas

Je pense que nous sommes tout simplement en train de grandir et que nous avons franchi un nouveau pas. Avant, un défenseur central de l’âge de Sébastien avec le peu d’expérience -qu’il a finalement acquis au Sporting de Charleroi- ne serait peut-être pas transféré pour le montant pour lequel il est parti. Je rappellerais que je suis tenu par une clause de confidentialité, mais certains chiffres qui ont été avancés par la presse pourraient s’avérer être vrais. Quoi qu’il en soit, je pense que la direction du Sporting de Charleroi a défendu les intérêts du club. Le départ de Sébastien Dewaest va nous permettre de continuer à avancer et à grandir notamment en terme d’infrastructure, de différents projets que nous avons, car finalement, nous avons maintenant une vision d’avenir du club. J’ai connu le Sporting de Charleroi depuis ces 13 dernières années, nous avons eu aussi une période prolifique sous J. Mathijssen, nous avons vendu aussi des joueurs, mais ce qu’il manquait très clairement à ce moment-là et que nous avons aujourd’hui, c’est cette vision qui nous permet de planifier, de prévoir, de prendre des décisions qui sont liées à des objectifs que nous voulons atteindre non pas demain ou dans 6 mois mais sur un an, deux, six.. années, on peut aller très loin comme cela. Le départ de Sébastien va donc nous permettre de pérenniser encore plus la situation financière du club, de continuer à renforcer, comme je l’ai fait d’ailleurs en revalorisant le contrat de Stergos, de continuer simplement à avoir cette politique de stabilité qui nous est très chère et que nous voulons garder.

 

Est-ce que nous aurons encore des offres ? Oui. Est-ce que nous avons déjà eu des offres pour certains de nos joueurs ? Oui. C’est encore une fois, la preuve de la bonne conduite du club et surtout de la bonne stratégie sportive que nous avons et du très bon recrutement effectué. La majorité de nos joueurs sont des garçons qui, au moment de leur transfert n’étaient peut-être pas les joueurs les plus glamours, mais en tout cas, c’était des joueurs en qui nous croyions depuis le début et dans lequel nous continuons de croire.

C’est peut-être aussi pour cette raison-là que nous allons exiger des montants très importants puisque ce travail-là, nous l’avons fait. Tout cela pour vous dire qu’il n’y a pas de panique à bord, que je suis conscient de l’impact des réseaux sociaux dont la presse doit également, aujourd’hui, apprendre à vivre avec. Il suffit que l’on balance un "je ne sais quoi" sur internet, pour créer un vent de panique. J’en ai vécu l’expérience avec les supporters qui ont communiqué la crainte qu’un joueur allait venir à Charleroi, qu’on l’échangerait contre un de nos piliers, tout cela en partant d’un délire "facebookien"

Je peux vous dire que le Sporting de Charleroi ne prend pas en considération les délires facebookiens et qu’il essaie tout simplement d’avoir une politique saine en bon père de famille.

Je crois de temps en temps qu’ il est nécessaire pour un dirigeant, vu la force et l’impact des réseaux sociaux, de faire une petite mise à jour, chose que je fais aujourd’hui.

De manière très claire, le Sporting de Charleroi n’a l’intention de vendre aucun de ses joueurs. Cela a été dit et redit. Nous n’avions pas l’intention de vendre Sébastien Dewaest non plus, mais à partir du moment où le club est respecté et que le joueur montre clairement l’intérêt d’aller quelque part, il devient très problématique de refuser un transfert au vu des différents problèmes que cela peut engendrer par la suite.

Je crois personnellement aux joueurs qui vont devoir prendre la place de Sébastien et je crois que le coach y croit tout autant que moi.

J’ai hâte que ce mercato se termine, car comme je le dis depuis le départ ; pour nous, il est terminé depuis longtemps. Nos meilleurs renforts de ce mercato ne sont pas seulement les très bonnes recrues qui nous ont rejoint mais sont aussi tous les cadres qui ont été reconduits et qui ont tous des contrats à long terme au Sporting de Charleroi

Nous avons encore énormément de projets à mettre en place, nous allons, par exemple continuer l’amélioration des structures du stade, travailler sur la mise en place du projet de centre d’entraînement pour le noyau professionnel, continuer l’élaboration des structures du site de Marcinelle, nous allons, tout simplement, continuer à faire grandir le Sporting de Charleroi mais, il faut bien être conscient que tant que nous n’aurons pas 20.000 abonnés ( en rapport aux "gros clubs"), il faudra bien aller trouver les finances nécessaires pour le faire quelque part . Nous essayerons toujours de faire cela intelligemment et en bon père de famille de manière à ne pas mettre en danger l’équilibre sportif de l’équipe, mais tout en ayant conscience que si nous voulons continuer à grandir, il faut aller chercher l’argent là où il est." 

 

Questions des journalistes. 

 

M.  Bayat : "- Je n’ai pas senti, dans mon chef, un vent de panique, mais je suis conscient de l’impact que représentent les réseaux sociaux. J’ai toujours aimé avoir une politique complètement transparente et surtout proche du public, des supporters et donc finalement, il est évident que ce vent de panique n’a pas été relayé de manière efficace par la presse, loin de là car c’est votre métier, vous êtes des professionnels et ce que je viens de vous dire, vous le voyez au quotidien puisque vous suivez le club au quotidien. Je crois qu’il ne faut pas avoir honte ou être gêné, d’expliquer les choses aux gens pour ne pas laisser justement la porte ouverte aux réseaux sociaux et à certains pseudos journalistes qui sont devenus les spécialistes de la polémique sur la toile. La meilleure manière d’éviter ce genre de problème, c’est communiquer, raison pour laquelle je suis en face de vous. Cela a toujours été dans l’état d’esprit du club depuis sa reprise, d’être transparent et d’expliquer les choses de manière très claire."

 

Au niveau d’un transfert entrant

M.  Bayat : "- Il y a une réflexion sportive à avoir. Avec Sébastien Dewaest dans l’équipe, nous avions toujours un ou deux excédentaires pour le même poste. Sébastien est parti, il nous reste deux gauchers qui seront en liste pour sa place et Javier va récupérer sa place de prédilection sur le côté droit de l’axe central de la défense. Javier est le seul joueur qui a presté intégralement tous les matches depuis la saison passée. Un pépin physique, peut survenir. Nous sommes, aujourd’hui, en réflexion avec le coach sur ce sujet. Il se pourrait, peut-être, que l’on réfléchisse à un moment donné, d’aller chercher éventuellement un défenseur central si, en concertation avec le staff technique, le juge nécessaire.

Clément Tainmont suit un programme de rééducation spéciale qui nous garanti à 80% un retour sur le terrain dans trois semaines. C’est en tout cas, ce que nous souhaitons tous. D’ici là, nous devrons avoir une réflexion. Nous avons toujours essayé de mettre Jessy Galvez dans les meilleures conditions. C’est un jeune du club, issu du centre de formation, Jessy n’a pas toujours été capable de saisir sa chance – il ne faut pas se mentir à soi-même-, il doit encore apprendre, il a certainement les qualités requises. Ce sera peut-être aussi une de nos très prochaines réflexions avant la fin du mercato. Pour le moment, le coach accorde plus de confiance à Enès ou Neeskens pour cette position, mais qui n’est pas non plus leur meilleure position. Si nous voulons nous donner les moyens d’atteindre nos objectifs cette année, il faut pouvoir utiliser les joueurs à leur place de prédilection où ils peuvent apporter le meilleur à l’équipe."

 

Au niveau d’un éventuel "dégraissage" du noyau

M.  Bayat : "Nous avons trouvé une solution pour Kenneth Houdret, qui est un joueur en qui nous mettons beaucoup d’espoir et qui est aujourd’hui à Louvain. J’espère qu’il aura beaucoup de temps de jeu.

La situation d’Habib Daf doit être réglée avant la fin du mercato. Habib va effectuer trois jours de tests pour l’équipe française de ligue 2 du Havre. Si les tests sont positifs, il restera sous un contrat de prêt avec option d’achat pour le club du Havre.

Reste la possibilité d’intégrer, pour des raisons de temps de jeu, le jeune Adrian Adam en qui nous croyons beaucoup, dans une équipe belge de D 2, mais il nous reste une quinzaine de jours pour trouver une solution aussi pour lui."

 

En cas d’une nouvelle proposition d’achat d’un joueur...

M.  Bayat : "Très sincèrement, le club a un projet sportif. Les joueurs le savent. Nous avons communiqué avec eux et bien expliquer les choses. Le Sporting de Charleroi, aujourd’hui, c’est un club, une entité très importante dans sa région. Nous ne privilégerons jamais l’intérêt personnel d’un individu à l’intérêt collectif. Tout le monde en est conscient. Si le club doit à un moment céder un joueur, il le cédera à des conditions extrêmement avantageuses en prenant en considération que ce sera finalement un problème sportif auquel il faudra trouver une solution de manière très rapide.

Tous les clubs qui vont s’intéresser à l’un ou l’autre de nos joueurs, doivent être conscients que leur prix devra prendre en considération toutes les contraintes et les problèmes que le club de Charleroi va avoir. La vente d’un joueur implique l’achat d’un autre. On cherche des solutions quand on a envie de vendre, or nous ne sommes pas demandeurs. Les clubs devront prendre en considération la durée de longévité des contrats de nos joueurs. Le club se fera respecter. Je serai très ferme."

 

 

À propos de N. Kebano

M.  Bayat : "Pour être clair, avant même que des propositions n’arrivent jusqu’à moi, Neeskens Kebano a refusé lui-même des offres concrètes. Cela me facilite la tâche. Pour qu’un transfert se construise et se réalise, il faut trois parties qui se mettent d’accord : un club acheteur, un club vendeur et un joueur."

 

À propos de Pelé M’Boyo

 

M.  Bayat : "Le problème, c’est lorsque la Presse, elle-même, commence à relayer les délires facebookiens. C’est là où le danger s’installe et c’est la raison pour laquelle je préfère venir devant vous et vous donner les explications qui peuvent vous être futiles, mais qui sont essentielles pour le public. J’ai été extrêmement gêné ce matin d’avoir une conversation ce matin avec le représentant de l’Amicale des supporters qui était en panique à l’idée du retour de Petit Pelé M’Boyo. J’ai beaucoup de respect pour ce joueur au vu de sa carrière professionnelle, mais Petit Pelé M’Boyo n’a même pas effleuré mon esprit une seconde et je ne pense pas qu’il ait envie de revenir à Charleroi. C’est un délire qui malheureusement a été relaté dans la Presse. Il m’arrive d’avoir le sentiment que la Presse "régulière" se laisse tenter parfois par le diable et est à la recherche de "clics". Le problème résulte lorsque la Presse commence à relayer les délires des réseaux sociaux, car cela donne quelque part une certaine crédibilité et les gens s’inquiètent et alors mon travail, c’est de revenir devant vous et vous donner les explications nécessaires pour que les gens comprennent"