Ce lundi, à Sotchi, nos représentants feront leur entrée en lice contre les Panaméens sur le coup de 17 heures. En préambule à ce premier rendez-vous dont l’issue formulera déjà des indications très intéressantes pour la suite de leur parcours, nous vous proposons de revivre les péripéties de Robert Roosbeek, Charly Jacobs, Philippe Albert et Raymond Mommens en équipe nationale alors qu’ils défendaient les couleurs du Sporting de Charleroi.
(1972-1976) – 0 sélection
Transféré du RFC Seraing – alors en Division 3 – à l’aube de la saison 1972-1973, Robert Roosbeek doit composer avec une forte concurrence au poste de gardien de but. En effet, André Sumera est bien ancré entre ses piquets depuis 1967 et, avec l’arrivée de Daniel Mathy du Standard de Liège, le Sporting dispose de trois derniers remparts de qualité et de talent similaires. Toutefois, les prestations de Robert sont suivies à la loupe par un certain Raymond Goethals qui l’apprécie tout particulièrement pour l’assurance qu’il dégage sur sa ligne de but mais… également pour ses sorties spectaculaires !
Sa régularité exemplaire lui vaudra d’être retenu par l’inoubliable Raimundo pour le match du 31 octobre 1973 opposant la Belgique à la Norvège dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde 1974 (Groupe 3 avec les Pays-Bas et l’Islande). Les Diables l’emportent par 2-0 avec des buts de Dolmans et Lambert. Malheureusement, Robert Roosbeek doit se contenter du banc et n’aura pas l’occasion de remplacer le brugeois Luc Sanders, ni le privilège d’être à nouveau sélectionné.
Au terme de la saison 73-74, malgré une peu enviable 14ème position, le Sporting accède à la D 1 en vertu de son statut professionnel. Au cours du prochain exercice, Robert Roosbeek étale tout son savoir-faire et participe à 37 des 38 rencontres d’un championnat à 20 clubs que le Sporting termine… 14ème avec 33 points. En 1976, il quittera le Mambourg pour une dernière année au FC Liégeois où, à 35 ans, il mettra un terme à sa carrière.
(1972-1982) – 1 sélection
« Charly et c’est goal machine »… Que n’a-t-on pas entendu ce chant à la gloire de « Charly-la-foudre » dans les travées de l’ancienne tribune 3, là où se logeait le kop du Sporting ! Disparu le 9 janvier 2013, à l’âge de 64 ans, ce fantastique attaquant a laissé une trace indélébile dans le cœur de milliers de partisans zébrés qui attendaient avec impatience le match à domicile du samedi soir afin de vibrer au rythme de ses exploits. Précédé de deux titres consécutifs de meilleur buteur de Division 2 en 1971 et 1972, Charly Jacobs quitte La Louvière après quatre saisons pour intégrer le Sporting qui, pour reprendre ses propres paroles, « était une sorte de rêve pour lui » et former, avec Rainer Gebauer, de 1974 à 1980, un tandem offensif redoutable.
C’est au cours du championnat 1978-1979 qu’il se révèle à l’attention de Guy Thys, après une saison tonitruante où il empile les buts (17 sur 32 matches) pour terminer meilleur buteur belge de la compétition derrière Erwin Albert de Beveren et Ruud Geels d’Anderlecht. Mais, justement, c’est lors de la venue d’Anderlecht que Charly en met plein les yeux au mythique sélectionneur au cigare puisqu’il inscrit deux goals et en offre un troisième à Alexandre Czerniatynski. Les Mauves de Raymond Goethals s’en retournent aux vestiaires avec un 4-1 bien tassé, l’entraîneur bruxellois regrettant, lors de son arrivée au stade, d’avoir « allumé » bien involontairement Charly en lui ayant glissé « Hé, Charly, mollo aujourd’hui, hein ! »
Le 12 mai 1979, Charly aura l’infini bonheur de jouer pour son pays aux côtés de Michel Preud’homme, Hugo Broos, Eric Gerets, Walters Meeuws, Michel Renquin, Julien Cools, René Vandereycken, Franky Vercauteren, Jean Janssens et François Van der Elst pour défier l’Autriche à Vienne (score final, 0-0) en éliminatoires du Championnat d’Europe. Pour la petite histoire, Charly refusa de troquer son maillot pour celui de son opposant Autrichien afin de pouvoir conserver la précieuse tunique, sachant pertinemment bien qu’il n’était là que pour un simple dépannage…
Royal Charleroi Sporting Club, saison 1974-1975
Debout, de g. à dr. : Roosbeek, Gebauer, Delin, Verbist, De Moor, Blaise.
Accroupis, de g. à dr. : Hadziabdic, Jacobs, Vermeir, Bohmer, Gorez.
(1985-1989) – 3 sélections
Au Sporting depuis 1985, Philippe Albert goûte à sa première sélection le 29 avril 1987 contre l’Irlande où il jouera au sein d’une défense à 4 avec Eric Gerets, Georges Grün et Lei Clijsters pour le compte du Championnat d’Europe 1988, la Belgique étant versée dans le groupe 7 avec l’Irlande (qui finira première), la Bulgarie (2ème), l’Ecosse et le Luxembourg (se classant respectivement avant-dernier et dernier). Le match se soldera sur un partage (0-0) qui n’arrangera pas les Belges qui termineront en 3ème position et ne participeront pas à la phase finale organisée en la défunte RFA et remportée par les Pays-Bas face à l’Union Soviétique (2-0).
Lors de son match à Dublin, Philippe cédera sa place à la 65’ au profit de l’Anderlechtois Pier Janssen. Il ne disputera plus aucun match dans ces éliminatoires et devra même se contenter du banc en Écosse et assister à la fin des illusions de ses coéquipiers (défaite 2-0) dans l’Hampden Park de Glasgow, le 14 octobre 1987 devant plus de 16.000 supporters locaux déchaînés. Il sera à nouveau réserviste, en amical, face à la Hongrie, le 26 mars 1988 (victoire des Belges 3-0) et retrouvera les joies d’une double titularisation contre la Tchécoslovaquie en matches qualificatifs pour la Coupe du Monde 1990 en Italie : d’abord, à l’extérieur, le 16 novembre 1988, il est aligné en tant que défenseur central (score final, 0-0) et, ensuite, au retour, le 29 avril 1989, au Heysel, où il participe à la victoire (2-1) grâce à deux buts de Marc Degryse qui vit ses dernières heures sous le maillot brugeois (avant de signer à Anderlecht).
Ce sera également le dernier match de Philippe en équipe nationale tout en appartenant au Sporting de Charleroi puisqu’à la fin de la saison 1988-1989, il s’en ira derrière les Casernes pour ensuite transiter par Anderlecht avant d’effectuer une brillante carrière outre-Manche à Newcastle.
(1986-1997) – 2 sélections
Après 11 saisons passées à Lokeren et une campagne héroïque lors du Mondial mexicain de 1986 où il joua les 120 minutes du match pour la 3ème place contre la France, Raymond Mommens se lie au Sporting… et il y restera autant de temps pour finir sa carrière au terme du championnat 96-97 avec 309 matches disputés sous la vareuse zébrée (19 buts), quatre de plus qu’il n’en disputât pour le compte de son premier des deux seuls clubs où il évolua et qui font de lui le recordman absolu de matches joués en D 1 (614) devant Willy Wellens (598) et Eddy Snelders (590).
Son destin en équipe nationale ne se juxtaposera jamais avec celui de son coéquipier, Philippe Albert, pour qu’ils puissent figurer ensemble dans le onze de départ : alors que l’Ardennais ronge son frein sur le banc face à la Hongrie, le 26 mars 1988, l’élégant milieu gauche – qui pouvait également dépanner en défense – est appelé par Guy Thys en début de seconde période pour suppléer Stéphane Demol au poste d’arrière gauche, dans une défense à trois avec Lei Clijsters et Georges Grün. Ce sera la dernière apparition de Raymond Mommens sous les couleurs noire, jaune et rouge.
Avant cet ultime galop, le capitaine zébré se sera illustré le 11 novembre 1987 au Heysel contre le Luxembourg en qualifications pour l’Euro 88. Raymond preste les 90’ (victoire 3-0 sur des buts de Ceulemans, Degryse et Creve) dans un système en 3-4-3 et dans une ligne médiane composée, entre autres, de Luc Beyens, Jan Ceulemans et Paul De Mesmaeker. Après avoir intégré la cellule sportive du club, Raymond Mommens démissionne de son poste de responsable du scouting fin octobre 2010 pour occuper, ensuite, les mêmes fonctions actuelles au profit du FC Bruges.
Royal Charleroi Sporting Club, saison 1986-1987
Debout, 1er rang, de g. à dr. : Deltenre, Brogno, Albert, Silvagni, Harrison, Suray, Dal Mut.
Debout, 2ème rang, de g. à dr. : Colasse, Matthijssen, Migeot, Mommens, Taibi, Delanghe, Beugnies, Bargibant, Dubellois.
Assis, de g. à dr. : Van De Ven, Pugh, Vossen, Beuls, Bosch, Curaba, D’Acchille.