Quand, en préface d’une rencontre, Felice Mazzù affirme qu’il a un projet tactique en tête, c’est une remarque, de préférence, à ne pas traiter par-dessus la jambe (d’un footballeur – ou d’un entraîneur – averti).
D’autre part, lorsqu’il ajoute qu’il avait cogité ce match à Bruges depuis le retour de Valence, la partie adverse devait certainement se poser les questions que ce commentaire suscitait, si elle en avait pris connaissance. En homme intelligent et avisé, Ivan Leko devait s’attendre à un dispositif bien pensé – l’adverbe nous paraît faible – finement pensé, dirons-nous, plutôt.
Les sélections de Nakamba et Amrabat, associés pour la troisième fois, après les rencontres face au Standard de Liège (victoire 3-0, le 02/12/2018) et à Waasland-Beveren (défaite 2-1, le 07/12/2018) y étaient donc pour quelque chose : l’entraîneur croate se doutait que la bataille dans l’entrejeu allait être très engagée et que c’était ce secteur de jeu qui pouvait décider de l’issue des débats ou, du moins, orienter la physionomie de son cours.
Si, dans le chef de Leko, ce choix paraissait louable, humant le parfum de la cuisine mijotée par le maître carolo; par contre, on ne comprenait pas pourquoi le duo Wesley-Schrijvers n’avait pas été reconduit, dès la mise en jeu du ballon (15 buts à eux deux en Pro League, 8 pour l’ex-Genkois et 7 pour le Brésilien, représentant 31 % du total des buts inscrits).
Enfin, ce n’était que la seconde fois que Leko choisissait un dispositif en 3-4-2-1 (ou 3-4-3, avec Vormer et Vanaken, en soutien de Wesley) alors que le 3-5-2 avait eu la préséance à 17 reprises, depuis le début de la compétition, le 5-4-1 ayant été d’application lors du match aller, au Mambourg, le 10/11/2018 et le 4-4-1-1 ayant été mis en œuvre durant les rencontres… face au Standard et à Waasland… avec la paire Nakamba/Amrabat ! Tiens, tiens… comme le monde est petit.
Quant au mentor du Sporting, c’était la quatrième fois qu’il avait recours à un système défensif avec trois défenseurs centraux (après les matches à Ostende, face à Saint-Trond et La Gantoise) pour un bilan de… 9 points sur 12, dans l’utilisation de ce plan tactique.
Le premier quart d’heure fatidique passé sans encombre laissait augurer une suite heureuse pour les Zèbres, laquelle fut rassurée par le splendide goal de Gabriele Angella – son premier, qui, espérons-le, en appelle d’autres, à l’instar des… dix précédents, inscrits de la tête, en Séries B et A italiennes (contre Crotone, Chievo Vérone et Palerme) en EFL Cup et Championship (Bristol Rovers, Bournemouth, Nottingham Forest, Leeds, Ipswich Town et Cardiff), sur un total de 24 réalisations en 251 rencontres !
On ne voudrait pas clôturer sans souligner la rigueur collective dont les Zèbres firent montre, tout au long d’une joute âprement disputée, au prix d’une formidable organisation défensive et d’un altruisme tous azimuts. Mais, comme le faisait très justement et logiquement remarquer notre entraîneur, il conviendra de garder consciencieusement à l’esprit les valeurs d’humilité et de simplicité afin que ce bonus – bienvenu – soit rentabilisé… à l’octuple, avant le début des Play Offs !
Allez les Zèbres ! We Are Charleroi !