" Il y a tellement de paramètres qui tournent autour d’une défaite ou d’une victoire, qu’il n’y a pas que le manque d’envie et donc, au niveau de l’état d’esprit, de la mentalité que les joueurs ont affichée pour ne pas prendre de buts et garder le zéro, c’était vraiment exceptionnel dans un système différent et que nous n’avions plus appliqué depuis longtemps. Certains l’avaient appliqué l’année passée, d’autres pas et donc, ce n’était pas évident de retenter un coup de poker. Il faut une certaine préparation pour jouer ce système-là. Maintenant, les joueurs ont un regain mental. Logiquement, l’état d’esprit que nous avons vu la semaine passée devrait être présent demain sinon, je ne comprendrais pas pourquoi. Ensuite, le résultat sera ce qu’il sera. Je sais que les joueurs feront tout pour faire un bon match, car ils sont conscients que l’on peut réussir quelque chose de bien cette saison, même si nous avons été éliminés de la coupe, on peut effacer ce couac par une position intéressante dans le classement et c’est pourquoi, le match de demain est hyper intéressant. Les joueurs seront là, bien présents, ensuite, je ne peux vous dire à l’avance que nous allons gagner ce match avec certitude.
Au niveau tactique, tout d’abord, chaque match a sa vérité et je pense que le dispositif de la semaine dernière était vraiment propice non seulement pour contrer le dispositif de l’adversaire, mais aussi justement pour insuffler quelque chose de nouveau. Je pense que lorsqu’on est dans un esprit d’habitude, si on ne change pas à un moment donné, on se conforte dans cet état d’esprit et ce n’est pas bon, ce fut le cas à la sortie des deux matches contre le Cercle. L’élément vraiment principal pour lequel on a mis un dispositif différent la semaine dernière, c’était pour sortir quelque chose de nouveau et sortir de l’habitude. Une concentration nouvelle s’installe, de nouvelles choses apparaissent et on est obligé de se reconcentrer, c’est ce qu’il s’est passé la semaine dernière. Il faut ajouter que contre Courtrai, je pense que c’était la meilleure des dispositions possibles par rapport à l’état d’esprit et à la manière dont on avait joué les deux matches précédents. Cela ne veut pas dire que demain, je vais rejouer dans ce dispositif-là, car samedi dernier, j’étais hyper content défensivement, mais on doit faire mieux offensivement.
En ce qui concerne les changements éventuels, il y en aura peut-être … Ou pas, parce que l’équipe s’est retrouvée dans cette position-là, où elle est aujourd’hui, où elle l’a été il y a 15 jours avec des éléments qui ne marquent pas pour le moment mais qui ont marqué par le passé. Il suffit que le poteau soit rentrant à un moment donné, comme ce ne fut pas le cas face à Bruges et je ne pense pas que l’on parlerait comme cela aujourd’hui. Maintenant, nous devons nous améliorer offensivement et être efficaces devant le but adverse.
Nous n’avons pas spécialement travaillé des paires ou des changements, car nous avons eu des conditions climatiques peu évidentes. Aujourd’hui, par exemple, nous n’avons fait que "du bois", hier, nous avons utilisé la bulle à Tubize pour mettre en place quelque chose. En début de semaine, nous avons eu l’occasion de travailler ce qui nous a manqué à Courtrai : la précision, et les sorties offensives par les couloirs. Si on avait centré un peu mieux, si nous avions eu plus de précision sur nos centres, je pense qu’on aurait pu mettre un but là-bas. Ensuite, quand vous avez un joueur comme Cédric Fauré qui joue pour le moment ou un Kitambala qui a joué la semaine passée, je ne pense pas qu’en travaillant des gestes devant le but – avec le nombre de buts qu’ils ont inscrits pendant leur carrière et notamment à Charleroi, je ne pense pas que c’est cela qui va changer quelque chose. Ce sont des moments comme cela : un poteau sortant alors qu’il pourrait être rentrant, des joueurs qui arrivent un mètre en retard alors qu’ils auraient dû être au bon moment devant le ballon. Ce n’est pas en travaillant des gestes techniques, en tout cas dans des conditions comme nous les avons vécues cette semaine, que les joueurs vont pousser le ballon au fond.
L’important est d’afficher un bon état d’esprit, après, nous avons constaté qu’offensivement, on devrait faire mieux. Est-ce par rapport aux joueurs qui se trouvent sur le terrain ou est-ce par rapport au dispositif mis en place notamment, la semaine dernière, qu’offensivement, nous étions moins bien et que l’on s’est créé moins d’occasions ? Courtrai, c’est le genre de match où, si nous en avions mis un au fond, avec il est vrai, moins d’occasions que d’habitude, le discours serait peut-être différent aujourd’hui mais il est possible effectivement de revenir à la recette pour être dans une situation que l’on connaît mieux et se retrouver plus facilement devant le but.
Genk a la meilleure défense cette saison-ci, virtuellement avec leur match de retard, ils sont quatrièmes au classement, ils n’ont que 4 défaites, mais ce n’est pas le Genk alléchant que nous avons vu il y a quelques années, lorsqu’ils jouaient en 4-4-2, la possession de ballon, les débordements par les flancs, les beaux centres, les nombreux buts, etc. Au niveau de l’animation de jeu, c’est peut-être du "chaud et du froid" mais ils alignent des jeunes, c’est un bon mélange et c’est logique que cette équipe se trouve dans le top belge.
Je souhaiterais que l’on arrête de dire continuellement que nous devons gagner absolument. Les joueurs le savent, il est inutile de le leur dire. Nous savons très bien que nous sommes dans une saison où il y a possibilité d’être dans ce top6, on le sait, tout le monde le sait, les journalistes, les joueurs, la direction, le staff. Continuer perpétuellement à dire, "il faut", "si on n’y est pas, que va-t-il se passer ?" Tout cela ajoute de la pression inutile alors que ce sont des éléments que tout le monde connaît. J’ai une fonction et un rôle qui doit mettre les joueurs à l’écart de cette pression qu’elle soit médiatique ou qu’elle vienne du public. Tout ce qui est dit, on le sait. Les joueurs le savent encore mieux que moi, j’ai des revanchards dans le groupe, j’ai des personnes qui ont passé des périodes difficiles depuis qu’ils ont la chance de jouer en D1 belge et ils se donnent à fond à chaque match. Ils savent très bien que s’ils ont la possibilité d’être parmi les "six", ils vont tout faire pour.
Je veux éviter le phénomène "catastrophe" si on n’arrive pas dans ce top 6 car là, une pression va s’installer et c’est peut-être ce qui a provoqué notre échec en coupe. On a tellement parlé de cet objectif de coupe que peut-être le doute s’est installé. Inconsciemment, tu oses moins, tu te protèges dans ta possession ou ta perte de balle, tu n’es pas relâché et tu ne fais pas les actions comme tu dois les faire. C’est ce phénomène-là que je veux éviter.
Le groupe doit se fixer des objectifs, c’est clair, mais la manière dont on développe ceux-ci et dont on en parle peut changer la donne. Moi, j’ai comme boulot, d’essayer de garder la plus grande sérénité possible pour le groupe, tout en sachant que nous voulons arriver dans les POff1, mais la manière dont on veut le faire est différente dans le chef des journalistes et le public que pour nous.
Le rôle de Mehdi Bayat en tant que dirigeant est de placer les objectifs le plus haut possible, c’est normal. Je vois mal, Mehdi, le dirigeant du club dire, "voilà le maintien est acquis, il n’y a plus rien à jouer ", c’est logique qu’il en parle ainsi. Moi, je veux éviter toute cette pression qui tourne autour de cet objectif que l’on veut atteindre, mais que l’on va tenter d’atteindre d’une autre manière que celle déployée par tout le monde.
Il est très important de nuancer ; nous disons, il reste 7 matches et nous allons tout faire pour finir dans le top6. Quand on dit: "Genk, c’est le match de la dernière chance", le discours est différent… "