F. Mazzu :  » Penser au résultat serait la meilleure manière de ne pas être bon. « 

11 mars 2017
 
 
 
 " Il ne fallait pas, pour cette dernière semaine, amener du stress et de la pression inutiles. Les entraînements depuis mardi ont été "normaux". J’espère que la préparation "traditionnelle" était le bon choix. Nous devions rester dans notre logique de travail, demeurer dans notre bulle et ne pas s’attacher à tout ce qui gravite autour. Nous devons nous écouter nous-mêmes, être concentrés sur notre sujet, avoir un bon état d’esprit et faire notre boulot.
 
Je m’attends à une opposition comme celle de Courtrai. Je ne vois pas pourquoi il en serait autrement. Nous devrons faire un match solide, nous devrons être présents, conscients. Nous l’avons vu contre notre dernier adversaire : ces équipes-là ne veulent rien lâcher même si beaucoup prétendent le contraire. Ce sont des équipes qui jouent et à très haut niveau. Nous l’avons vu, samedi. À nous d’être à 100 %.
 
En football, c’est très difficile de décider. Nous allons simplement essayer de mettre quelque chose en place, essayer d’avoir les valeurs que, nous avons eu pendant longtemps, cette saison-ci : beaucoup de courage, un bon état d’esprit. Tout cela, sans penser au résultat qui serait la meilleure manière de ne pas être bon. C’est en tout cas le message que je ferai passer. J’espère qu’avec tous ces paramètres-là, le résultat nous sera favorable en fin de match.
 
La seule issue où l’on pourrait regarder le résultat des autres, c’est en cas de défaite. Sinon, pendant le match, notre objectif, c’est de bien prester, d’essayer de prendre les trois points, car nous allons jouer pour gagner. À partir de là, les résultats des autres n’ont aucune importance. Si nous avons un résultat négatif en fin de rencontre, il sera encore temps, à ce moment-là, de voir ce que les autres auront fait.
 
Offensivement, lors de la première mi-temps face à Courtrai, nous nous sommes créés pas mal d’occasions. Cela s’est joué à un mètre au niveau du repositionnement sur les deuxièmes ballons qui ont fait que les deux premiers buts ont été annulés. Ils auraient pu être accordés avec un positionnement plus adéquat. Le troisième, pour moi, était valable. Cela doit nous servir aussi de leçon et de progression dans la manière de se positionner sur ces buts annulés.
 
Nous pouvons toujours faire mieux dans le contenu. Il y a eu des déchets dans certaines zones de terrain ; il y a eu un manque d’équilibre par rapport aux côtés dans d’autres zones. Nous avons essayé de remédier à cela cette semaine, en tout cas sur certains positionnements, hier à l’entraînement. On en a parlé tous ensemble. Nous allons tenter d’être meilleurs que le week-end dernier, maintenant, je persiste à dire qu’il y a eu de bonnes choses en première mi-temps… Quand on parle de contenu, il faut savoir ce que l’on veut : si c’est un contenu à la Barcelone, alors, ok, nous n’avons pas été bons. Maintenant, si c’est un contenu qui empêche que l’adversaire obtienne des situations dangereuses, je pense que dans ce contexte-là, nous avons été bons, puisque Courtrai s’est créé deux situations dont le but. Dans l’ensemble, je ne peux reprocher grand chose aux joueurs à partir du moment où ils mettent l’état d’esprit et la volonté.
 
Je suis loin de penser que Lokeren soit en méforme. C’est quand même une équipe qui a joué la deuxième partie du tableau, qui a fait le 0-0 à Ostende. Depuis que l’entraîneur est en place, ils ont des résultats positifs. Je pense qu’avant son arrivée, ils étaient au fond. Il y a eu du boulot réalisé depuis. Lokeren a de l’expérience avec De Sutter, ils ont de jeunes joueurs avec de la vivacité : Straetman et Hupperts, sur les côtés qui peuvent apporter de l’impact, ils ont De Ridder comme infiltre sur les côtés et dans l’axe, ils ont de l’expérience puisqu’ils ont récupéré Persoons, ils ont probablement le meilleur de l’équipe avec Skulason comme arrière gauche. Nous devrons être attentifs à tout cela.
 
En tant que staff, nous n’avons pas besoin d’être tuyautés par d’ anciens joueurs de Lokeren (Remacle et Harbaoui). Nous disposons de scouts et de nombreuses vidéos pour connaître l’adversaire. Nous n’avons pas à mêler les joueurs à tout cela. Les garçons sont là pour s’entraîner et pour essayer de faire des résultats. Le reste, ce n’est pas leur job.
 
J’ai la chance d’avoir des joueurs qui savent faire le switch rapidement et qui peuvent intégrer les deux dispositifs qui sont mis en place. Cela peut ou pas fonctionner. Est-ce que le 4-4-2 de fin de match a fonctionné ? Je ne sais pas, parce que c’est Dorian, un défenseur central, qui marque alors qu’en 3-5-2, on s’est créé des occasions plus ouvertes qu’avec le dispositif avec lequel, on a gagné le match.
 
Je ne vais pas dire que nous n’avons pas de difficultés à marquer. Nous ne sommes pas leaders au niveau des buts inscrits, c’est clair. Je vais reprendre l’exemple de la rencontre entre Genk et Gand : une équipe doit pouvoir se baser sur ce qu’elle sait faire, en fonction de ses qualités et pas en fonction de ce que les gens aimeraient voir. Se projeter vers l’avant, ouvrir des espaces pour dire "enfin, Charleroi ose, Charleroi, hyper-conquérant, Charleroi se crée des occasions " et se faire planter cinq buts ; cela ne fait pas partie de mon dada. Mon boulot, c’est d’avoir des bases ( celles qui nous ont permis d’être où on se trouve) qui fonctionnent. Vouloir tout changer et se projeter vers l’avant pour plaire aux autres, cela risque de se retourner comme un boomerang.
 
On aimerait, évidemment, jouer souvent plus haut, avoir une meilleure conversation de balle, avoir des actions beaucoup plus fluides, marquer plus tôt, avoir une meilleure gestion. Nous mettons certaines choses en place. Cela se passe bien, parfois, moins bien. On essaie en tout cas que cela fonctionne. Si cela ne tenait qu’au fait de décider, ce serait trop facile. Malgré tout cela, nous nous battons, au dernier match, pour le top6. Je préfère parler des points positifs que de voir l’envers du décor et de tirer des points négatifs comme je l’entends bien trop souvent.
 
Avec mes trois attaquants spécifiques, chaque "paire" qui a été mise sur le terrain, a fonctionné de manière positive ou un peu moins bonne en fonction de leurs qualités et leurs caractéristiques. Contre Courtrai, les deux attaquants ont marqué, même si les buts ont été annulés. Sans ce mètre de décalage, on aurait dit que finalement cette paire est valable. Le fonctionnement d’une paire ne se justifie pas qu’aux buts marqués ou pas, mais aussi dans la manière de se comporter ensemble, dans leurs mouvements.  "