F. Mazzù : « Sur le plan tactique, j’ai un projet, en tête. »

19 janvier 2019

"En ce qui concerne Adama (Niane) – et je vais, d’abord, en parler avec lui –, il a de gros soucis personnels et familiaux. Il n’était pas présent, aux entraînements, ces jeudi et vendredi. Il ne sera pas là, ce samedi, ni certainement ce dimanche, aussi. Et le premier jour, à la reprise, on avait dû le renvoyer chez lui, il avait été malade, dans les vestiaires.

Nkuba sera absent aussi, on est en train d’essayer de le retaper, au niveau de sa cheville. Ce n’est pas grave mais on ne l’a pas encore récupéré, à 100 %.

Cela fait des absences, dans le secteur offensif, mais comme à chaque fois, je vais redire la même chose : on a un noyau et ceux qui seront présents devront saisir leur chance. C’est pour ça qu’on construit un groupe, en début de saison. C’est pour avoir plusieurs possibilités, de la concurrence et des choix. J’ai, peut-être, un peu moins de choix, ce week-end, mais j’en ai assez pour mettre un dispositif en place et embêter Bruges.

Avec l’indisponibilité de Ali (Gholizadeh), on en parle, avec Mehdi, il ne faut pas se précipiter et faire n’importe quoi, que ce soit dans un sens ou dans un autre. On va voir comment il va récupérer. La durée de son indisponibilité sera, en moyenne, de 4 semaines. Si tout va bien, ce sera, peut-être, moins. Si c’est le contraire, ce sera un peu plus…

Depuis notre retour de Valence, sur le plan tactique, j’ai imaginé ce match. J’ai un projet, en tête, depuis le début de la semaine. C’est sûr que les absences, de l’un ou l’autre, me font modifier certaines idées.

Quand vous partez en stage et que vous savez, à votre retour, que vous jouez face à Bruges, sur son terrain, vous préparez, directement, plein d’options, de paramètres, en fonction de ce match. Ici, on a fait un stage pour, entre guillemets, pouvoir terminer la saison, en bonne condition physique – les joueurs le sont, d’ailleurs, depuis le début – et on a fait des rappels, durant les quatre fois trente minutes contre Sankt Pauli, on a essayé plusieurs choses. C’était l’objectif principal. On savait aussi qu’on avait encore une semaine, derrière, afin de remettre des choses en place.

Les grandes différences entre le Charleroi de janvier 2018 et celui de janvier 2019 ? Je vous donnerai, peut-être, la réponse après le match, dimanche. Il y a des choses qui se passent, à un moment donné, qu’on n’avait pas prévues et d’autres, qu’on a prévues, qui ne se passent pas. Ce qui s’est passé en janvier 2018 n’était pas prévu. Il y a eu un enchaînement de moins bonnes performances. J’espère, en tout cas, que cela permettra, aux joueurs, de s’en rappeler et leur donner de l’énergie supplémentaire afin de bien commencer cette année 2019.

En tant qu’entraîneur, je n’ai pas à dire si le noyau actuel est plus fort que celui de l’année passée. Ce serait le dénigrer. Je n’ai pas à dire, non plus, qu’il est moins fort, car cela dénigrerait le noyau de cette année-ci. J’avance avec le noyau que j’ai, j’en suis content, et on va essayer d’aller décrocher ces Play Offs 1.

Le mois de janvier de l’année dernière nous a servi, cette saison-ci – et moi, en premier – où je répète, depuis la reprise, après la trêve, que l’important, c’est d’avoir un groupe équilibré. Croire que faire venir plein de joueurs va apporter un plus, on a pu constater que cela pouvait être un moins. L’équilibre dans un groupe est important, pour l’aspect mental, l’état d’esprit et la concurrence.

Le danger principal, chez les Brugeois, c’est leur dispositif. Ils ont un dispositif qu’ils maîtrisent, à la perfection, qu’ils jouent depuis l’arrivée de Leko – il y a presque deux saisons –, avec la maturité, l’expérience de la Coupe d’Europe et la qualité individuelle de pas mal de joueurs. Quand on sait à combien est évalué Wesley (25 millions €), pour qu’il puisse partir… Mais cela ne veut rien dire. En football, quand on commence un match, on est onze contre onze. Il y a plein de choses qui peuvent se produire. Ils ont beaucoup de bons joueurs, ils ont un gros budget. Après, mercredi, lors de la soirée du Soulier d’Or, ils ont tout gagné. Donc, je suppose qu’ils n’auront pas besoin de gagner, dimanche…

Lorsque nous avions réussi le partage (3-3), chez eux, on avait essayé des choses. On s’était posé beaucoup de questions, avec les sélections de Pollet et Bedia, Kaveh étant resté sur le banc. Ça avait insufflé, peut-être, une énergie supplémentaire. On avait fait un bon match, très complet, il y avait eu beaucoup d’envie et on avait mené au score (je pense que c’était la première fois que Charleroi avait mené au score, à Bruges, en tout cas, avec moi).

Quand je fais la composition de mon équipe, la première chose à laquelle je pense, c’est "quels sont les joueurs les plus en forme, actuellement ?". Ensuite, quelles sont les forces de l’adversaire, et, quand on va à Bruges, il y a, évidemment, des précautions à prendre. L’état de forme de certains joueurs fera que je jouerai dans un schéma ou l’autre. Les possibilités que je dois avoir, aussi, pour pouvoir changer les choses. Si on jette tout, dans la bagarre, au début, et qu’après, on n’a pas de solution – si le score est en notre défaveur –, ce n’est pas bien non plus. Je pense à tout ça et j’essaie de mettre tout ça sur la balance, pour construire l’équipe.

En stage, Jérémy (Perbet) a laissé une très bonne impression. Au-delà de ses deux buts, Jérémy, il est comme ça, depuis le début de la saison. J’ai beaucoup de conversation avec lui et sa force, cette année-ci, c’est son attitude et sa mentalité. À chaque fois qu’il est sur le terrain, il y a quelque chose de bien qui se produit. C’est une possibilité qui s’offre à moi, aussi.

Victor (Osimhen) a fait une bonne semaine d’entraînement. Il avait été malade, en début de stage. Il est rentré du pays – ce n’est jamais facile pour des joueurs, comme lui, de revenir et d’être à 100 % mentalement. J’en ai discuté avec lui et, là, il a fait une semaine, comme on le connaît, depuis le début de la saison.

Bruges n’est pas un déplacement compliqué uniquement pour Charleroi. Ils n’ont concédé qu’une défaite et un nul, dans leurs installations (ndlr : respectivement, face à Zulte Waregem et Waasland-Beveren). Ils ont des gros matches, avec la Champions League; il y a une ambiance, une atmosphère assez corrosive pour l’équipe adverse, mais aussi pour l’arbitrage. Il faut que l’on grandisse, en maturité et en gestion, il faut que l’on soit paré et attentif à tout ça.

Le premier quart d’heure sera important. On l’avait vu, contre le Standard, où ils avaient mené 2-0 en moins de 20 minutes (ndlr : 3-0, après 36 minutes de jeu, score final).

Ce serait vraiment très dur d’affirmer que ce serait un match déterminant, si nous perdions à Bruges, et que c’en serait fini, pour les Play Offs 1. On va faire le maximum et si, malheureusement, nous revenons avec aucun point, il reste encore huit matches, derrière. On verra, car il y a des oppositions intéressantes, ce week-end-ci, dans le haut du classement. Si on a la chance de prendre un point, ce sera bien et si on a la chance d’en prendre trois, ce sera mieux."