Nous avons un gros noyau et pas mal de solutions. J’ai fait le choix pour François et Mata en place de Kebano et Coulibaly. Ce dernier s’est blessé à la cheville, il s’est entraîné plus ou moins normalement aujourd’hui (NDRL : jeudi) mais ce n’est pas pour une raison médicale, c’est un choix sportif que je fais, c’est aussi la preuve que je peux faire confiance à tous les joueurs. Une fois, c’est l’un, une fois, c’est l’autre. Tout le monde reste concerné.
Je pense que Christophe (Diandy) a confondu "état d’esprit " et "mentalité". Je ne pense pas que ce soit un problème de mentalité. Lorsqu’il y a un problème de mentalité, le mal perdure pendant toute la rencontre et pas dans une fraction de match. La semaine passée, c’était plutôt un problème d’état d’esprit et de la manière dont on a abordé ce match. Un gros souci au niveau de l’autosatisfaction avec une réflexion de continuité, de tranquillité par rapport à nos deux victoires précédentes. Nous sommes tombés dans le piège. Bruges nous a mis la pression et nous avons mis beaucoup trop de temps à réagir.
Nous avons réagi pendant 60 minutes et nous nous sommes créés pas mal d’occasions, il ne s’agit donc pas d’un problème de mentalité. Il faut absolument avoir cet état d’esprit positif dès l’entame du match et ne pas montrer à l’adversaire que l’on peut être fragilisé. Il faut éviter de laisser des espaces à notre adversaire, car c’est une façon comme une autre de leur donner confiance. Les occasions adverses se suivent, un but tombe et puis on réagit, mais c’est plus difficile de réagir que d’agir. On avançait dans le match, on se créait peut-être des occasions, mais les choix étaient précipités. C’est une des raisons pour lesquelles nous ne sommes pas revenus au score.
Le message que j’ai fait passer aux joueurs cette semaine était celui-ci : nous devons aborder le match comme si c’était le dernier, aborder chaque match à fond. Cet état d’esprit-là, en tout cas jusque-là semaine dernière, on ne l’a pas encore acquis. Je me refuse à ressasser toutes les semaines, ce qu’il s’est passé lors des play offs de la défunte saison. Les play offs ont leur spécificité, nous avons eu de la fraîcheur avec l’arrivée de nouveaux joueurs, on avait un état d’esprit grâce auquel on a joué le coup à fond. Nous nous étions fixés un objectif et les play offs, c’est un objectif à court terme et quand on a un objectif à court terme, on s’accroche de semaine en semaine pour atteindre cet objectif. Le phénomène d’une saison, c’est qu’à certains moments, on peut penser que si cela ne va pas cette semaine-ci, cela ira mieux les semaines suivantes. C’est la plus mauvaise façon d’agir et de penser. C’est ce phénomène-là que nous devons absolument éviter.
Zulte a probablement l’un des meilleurs, si pas le meilleur entraîneur de Belgique. Il l’a prouvé depuis quelques années avec son club qui a été européen, qui évolue, qui grandit d’année en année. N’importe quel entraîneur et n’importe quel club au monde qui subissent des changements au niveau de l’effectif ; des départs, des arrivées aussi importants qu’à Zulte, il faut du temps pour reconstruire une équipe, pour que cela fonctionne et que cela marche. Je pense que Zulte se trouve devant cette difficulté. Cela ne veut pas dire que, du jour au lendemain, notre adversaire de ce vendredi soit devenu une mauvaise équipe et que monsieur Dury soit devenu un mauvais entraîneur, cela veut simplement dire qu’il y a un processus qui se met en place et que cela prend un peu plus de temps que ce que tout le monde espère. Le fait que Zulte soit juste derrière nous n’a aucune importance ou incidence quelconque. Nous allons jouer une équipe qui a été européenne et qui s’est toujours située dans le haut du classement. Pour moi, c’est une grosse équipe. Monsieur Dury est un modèle dans sa personnalité, c’est un entraîneur qui ne s’énerve quasi jamais, qui essaie toujours de trouver une analyse avec des explications cohérentes avant et après un match. J’aime cette attitude-là, c’est un entraîneur qui ne fuit jamais ses responsabilités, qui ne prend pas d’excuses au niveau notamment de l’arbitrage, des moins bonnes prestations de son équipe. La semaine dernière, malgré le 1-4, il a insisté sur le fait que le groupe est positif et qu’il travaille très bien à l’entraînement. J’adhère totalement à sa façon de réagir. C’est un entraîneur qui a connu une autre vie en dehors du football. Là-dedans, je me reconnais un peu. C’est un homme aussi qui a su travailler dans la longévité. Il n’y a qu’une seule façon pour se faire respecter dans le milieu du football, c’est de faire des résultats et Monsieur Dury en a fait, il mérite amplement le respect
En football, il y a deux phénomènes : faut-il continuellement changer l’équipe pour trouver la meilleure solution aux dépens des automatismes et de la cohérence ou alors doit-on insister sur ce qui a bien fonctionné lors des prestations antérieures pendant 90, 60 ou 30 minutes ? Les deux points sont défendables. Changer l’une ou l’autre chose avec parcimonie, je crois que cela doit se faire aussi dans un groupe. Il ne faut pas oublier qu’avant la semaine passée, nous avions fait un 7 sur 9. Tout n’est pas à jeter ou à changer. Il faut garder une certaine continuité dans ce qu’on fait et pas tout changer parce qu’on est battu 1-0. Si nous avions pu transformer l’une ou l’autre de nos occasions, ces questions ne se poseraient certainement pas. Nous serions beaucoup plus hauts au classement. Il faut garder un équilibre dans les deux paramètres.
Je suis très content que la Direction nous ait permis de nous entraîner sur notre terrain pour encore insister sur les centres. La qualité du centre ne dépend que du "centreur" . Je ne peux pas changer le pied du centreur le jour du match. Si au départ, le joueur est un centreur, et que pendant une fraction de match ou pendant tout le match, il met des centres derrière le but, je ne sais pas faire grand chose… On peut travailler, on peut répéter, c’est ce que nous faisons, mais il y a la réalité le jour du match. Cela passe ou cela ne passe pas.
Dans le football, on peut apprendre de tout le monde, j’apprends des journalistes, de mes joueurs, des autres entraîneurs, de la Champion’s league. Ce serait prétentieux de dire le contraire