Felice Mazzù : « Ne nous projetons pas n’importe comment. »

13 octobre 2017

« À propos de Dorian, si nous avions pris la décision de l’aligner, lui-même se serait senti capable de jouer. Maintenant, au niveau du staff et de la cellule médicale, nous avons décidé de ne pas prendre de risque en fonction de la projection et des matches qui nous attendent. Il vaut mieux que Dorian récupère à 100 % de ses capacités et, de toute façon, nous avons plusieurs possibilités pour le remplacer.

Outre Gjoko, nous pouvons compter sur Francis dans la mesure où, même s’il fait partie de la sélection, Nùrio est apte à jouer. Une décision sera prise à son sujet ce samedi. Et puis, nous avons Christophe Diandy, si nous voulons opter pour un entrejeu plus offensif et une animation différente. Christophe a été testé plusieurs fois au poste de défenseur central, comme il l’a été notamment contre Metz, et, à chacun de ces essais, je l’ai apprécié à cette position.

Quant à Gjoko, il a joué avec la Macédoine. Il a pu acquérir du rythme tout en réalisant de très bonnes performances contre l’Italie, où il a joué 15 minutes, et le Lichtenstein où il a pu prester la totalité de la rencontre. Cela lui a permis de prendre confiance et de mon côté, j’ai toujours affirmé que Gjoko est un très bon joueur. Le seul malheur, entre guillemets, sur ses épaules, c’est qu’il est en concurrence avec Javier qui est un pilier de notre défense.

En ce qui concerne Nùrio, dans l’analyse et les soins du staff médical, c’est bien d’attendre 24 heures de plus pour prendre notre décision. Ce vendredi, il a fait un entraînement « normal », en figurant dans le groupe, et nous ferons le point sur sa réactivité ce samedi.

La blessure de Dorian remonte au début de cette semaine, il a ressenti une traction au niveau du psoas dans un contact et la décision de prudence est catégorique pour lui. Par contre, si demain, Nùrio se sent comme aujourd’hui, il jouera.

Nous avons joué notre dernier match à St-Trond avec un triangle dans l’entrejeu et nous pouvons repartir sur ces bases-là contre Eupen. En cas de changement de position de Christophe, je pourrais positionner Marco devant la défense et ainsi créer une animation différente.

À chaque fois que nous avons dû changer de dispositif, le groupe a toujours bien répondu en y assimilant correctement les paramètres, même s’il ne faut pas préjuger que le système va fonctionner.

Si Eupen encaisse beaucoup de buts, il en marque pas mal non plus. Ils disposent d’un secteur offensif percutant avec beaucoup de verticalité et de vitesse. Je ne veux que pour seul exemple, leur match face à Genk où ils ont mené deux fois à la marque (2-0 et 3-1).

Encore une fois, le classement de cette formation et le nombre de points qu’elle a acquis n’ont aucune importance; nous devrons garder en tête notre équilibre de bloc et ne pas nous projeter n’importe comment vers l’avant. Nous en avons fait les frais face à Waasland et à Bruges, des clubs qui, comme Eupen, possèdent des joueurs ayant la caractéristique de se projeter très vite vers l’avant.

Au niveau des choix, nous restons dans la même cohérence d’esprit de groupe car le plus important, c’est que ce ne soit pas toujours les meilleurs intrinsèquement parlant qui soient sur le terrain mais bien ceux qui sont les meilleurs par rapport aux moments où j’ai envie de les aligner.

On sait bien qu’on attend que Charleroi gagne ce match, comme on attend qu’il le gagne, du moins à domicile, contre n’importe quelle équipe, et nous assumons cet état de fait. Charleroi est en train de grandir mais n’oublions pas nos valeurs et ses fondements. Maintenant, ce n’est pas parce que l’on veut que Charleroi soit plus beau que cela va fonctionner. Je préfère de loin un Charleroi plutôt bon que beau que l’inverse.

Nous avons tout entrepris afin que la récupération de Kaveh soit optimale et il ne devrait pas y avoir d’obstacle à ce qu’il soit sur le terrain ce samedi. Sa mentalité, son abattage, son travail pour l’équipe, son humilité et son envie de ne rien lâcher constituent de grosses satisfactions. De plus, il progresse dans la communication et il comprend très vite tactiquement ce qu’on attend de lui, que ce soit dans les courses ou dans les replacements défensifs. Il correspond entièrement à ma philosophie et aux valeurs actuelles de Charleroi.

C’est le cas également pour David. La seule différence par rapport à Kaveh, c’est qu’il a eu moins de chance que lui dans la finition et dans ses situations de but. Il a toujours tout donné tout en étant conscient que dernièrement, il a eu des déchets sur le plan offensif. S’il n’a pas été aligné contre St-Trond, c’était uniquement par mesure de protection. »