Felice Mazzù : « Ne pas oublier le match aller… »

10 mai 2018

« Ce mardi matin, tout le groupe était à l’entraînement. C’est très rarement arrivé, nous étions donc à 23 joueurs plus les 3 gardiens. Dans l’absolu, par rapport aux capacités, tout le monde est sélectionnable. Après, il y a la cohérence, le moment dans lequel on est et puis, on verra, d’ici jeudi, il peut encore arriver des choses.

Après la défaite à Bruges, on a parlé beaucoup, on a dû remettre des choses en place. Personnellement, dans ma carrière d’entraîneur, je n’ai jamais pris 6 buts avec autant de largesse. J’espère que ça leur aura fait autant de mal que ça m’a fait ce soir-là.

On est dans une situation où tout le monde nous donnait mort de chez mort, et cuit, et on a réussi un petit peu à refaire surface. Je préfère me concentrer sur ce qui fonctionne bien, sur mon groupe, la manière dont on doit aborder les matches. On a retrouvé une certaine stabilité, j’espère qu’elle continuera.

Ensuite, Bruges reste Bruges. Bruges est toujours devant. Si je dis aujourd’hui que c’est le bon moment, ce serait un manque d’humilité. Si je dis que ce n’est pas le bon moment, ce serait un manque d’ambition. On va rencontrer un Bruges qui sera quasiment au complet – parce qu’il y a des bruits qui courent qu’ils auront des absents mais je n’y crois pas – et je commence un peu à devenir de moins en moins naïf par rapport au jeu des autres clubs. On va rencontrer un Bruges qui va jouer pour être champion. C’est la seule définition du match de jeudi.

À nous d’être performants, de ne pas oublier le match aller, de savoir que l’on est à domicile et de savoir qu’on a réinventé notre objectif, que celui-ci est toujours possible et que cela doit nous donner de l’énergie supplémentaire.

Est-ce que la meilleure situation est de jouer contre un Bruges qui vient pour le titre ou contre un Bruges qui est obligé de gagner s’il veut toujours espérer être champion ? Pour moi, les deux situations sont comparables.

Mentalement, le début de match sera important, surtout, pour nous et pour les rapports de force qui vont s’installer sur le terrain. Charleroi a déjà prouvé qu’il était capable d’inverser un match qui n’avait pas bien débuté pour lui. Mais, dans le rapport de force, au niveau des intentions, la première partie du match sera importante.

Je vais me répéter, ma part de responsabilité est bien sûr engagée depuis le mois de janvier où j’ai essayé certaines choses parce que j’avais des joueurs qui étaient peut-être moins bien. C’est l’éternelle question d’un entraîneur, est-ce qu’il vaut mieux garder la stabilité d’un schéma et faire quelques retouches de temps en temps que de changer des schémas par rapport aux joueurs qu’il estime être en forme ?

C’est assurément un point de vue, ensuite, il y a eu, peut-être, un certain relâchement, inconsciemment, de différents joueurs, dû au fait que l’on se soit qualifié assez tôt.

Il y a eu cette grosse claque à Bruges. On avait fait des bons matches avant, où cela n’a pas voulu tourner pour nous, je pense notamment au match au Standard. Ensuite, il y a eu la remise en question, certainement, de tout le monde, des joueurs, de moi-même et du staff.

Il faut aussi un peu de chance comme celle qu’on a eue durant la phase classique. On en a eu un peu à La Gantoise même si, sur l’ensemble du match, on s’est créé les plus belles situations. On peut évoquer les arrêts de Nico comme on peut parler du poteau et il est vrai qu’à ce niveau-là, nous avons pu bénéficier d’un brin de réussite alors que ce n’était plus le cas auparavant.

La bonne conclusion, c’est qu’il n’y a pas de grande différence entre le Sporting qui a perdu au Standard et celui qui a gagné à La Gantoise. On avait eu des situations pour marquer au Standard, on ne l’a pas fait et eux, ils en ont eu une ou deux, ils ont pu les exploiter. Contre Gand, c’est la même chose. On a fait un match solide dans nos bases et nos valeurs.

La volonté a toujours été présente dans l’équipe, avec des moments plus difficiles où on n’a pas su marquer ni garder le zéro derrière.

Je ne tiens plus compte d’éléments comme ceux par rapport aux réactions de Bruges suite aux décisions du VAR. J’ai décidé de me concentrer sur le plan sportif de mon équipe. Il y a assez de personnes importantes que pour aborder de tels débats. Ce qui m’intéresse, c’est le collectif et ce qui nous a permis de gagner. Peut-être que l’un ou l’autre n’ont pas été aussi performants mais qu’ils ont été importants pour l’équilibre de l’équipe. On est dans une phase où l’équilibre du collectif est plus important que le fonctionnement d’un ou de deux joueurs.

On a la chance de disposer d’un attaquant comme Kaveh – il va partir à la Coupe du Monde et c’est le meilleur buteur de Charleroi – qui montre beaucoup de compréhension et un respect extraordinaire même quand je le mets sur le banc. C’est un des joueurs qui parcourt le plus de kilomètres sur un match. Ces qualités lui permettent d’être de retour aussi vite, d’avoir déjà marqué à nouveau et ces mêmes qualités lui permettront de pouvoir faire une bonne Coupe du Monde. Dans le football, pour ma part, c’est l’attitude qui est la plus importante. Kaveh a l’attitude professionnelle d’un joueur que tout entraîneur aimerait avoir dans son équipe. Je serai fier quand il montera sur le terrain en Coupe du Monde et je prends le pari qu’il marquera. »