D’où es-tu originaire et comment es-tu venu à t’intéresser à l’analyse vidéo ?
"Je suis Lyonnais d’origine. J’avais déjà vécu un peu en Belgique puisque j’avais effectué deux saisons au sein de l’AFC Tubize, en D1B, non loin de Charleroi. J’y suis venu car j’étais salarié dans un Club de Jeunes et je recherchais à me perfectionner, puisque j’étais à la base d’un projet dans ce domaine.
Ensuite, j’ai obtenu le Diplôme Universitaire au STAPS – Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives – de l’Université de Montpellier. Afin de le valider, je devais participer à un stage dans l’analyse vidéo. Je me suis mis à la recherche d’un club et j’ai postulé dans de nombreux clubs et structures professionnels.
C’est ainsi que Corinne Diacre, la sélectionneuse de l’Équipe de France féminine de football a retenu ma candidature. On s’est rencontré au cours de deux entretiens qui ont débouché sur ma participation au stage du Club qu’elle entraînait, à l’époque, le Clermont Foot 63, en Ligue 2. C’est au sein de ce Club que j’ai commencé vraiment à entrer dans le milieu pro et à faire de l’analyse vidéo. Puis, je suis parti à Tubize."
Comment es-tu arrivé au Sporting ?
"Le Sporting cherchait à développer la partie vidéo et l’analyse depuis quelques saisons. Wahib Neghli chapeautait déjà ce département mais le Club souhaitait vraiment engager un spécialiste de l’analyse vidéo dans le football et, par les différents contacts que j’avais eus avec Mehdi Bayat, la collaboration a commencé depuis le 1er avril."
Quand on pratique de l’analyse vidéo, faut-il être, pour autant, un féru de statistiques ?
"Il ne faut pas être seulement calé dans le domaine "statistiques", il faut, tout d’abord, apprécier la pratique du football et avoir le regard d’un technicien et, surtout, de notre entraîneur. Il faut chercher ce qu’il souhaite, lui faire gagner du temps, se rapprocher au maximum de sa philosophie et de sa ligne de conduite, que ce soit dans l’analyse de l’adversaire, l’analyse individuelle de nos joueurs et de notre collectif.
Ensuite, l’aspect statistique intervient et complète l’analyse vidéo. Il faut justement veiller à bien disséquer ces statistiques afin de retenir les chiffres intéressants. On reçoit un maximum de données et il convient de déterminer les plus importantes, notamment, en fonction de l’adversaire. Il faut aussi visualiser plusieurs matches et créer des bases de données afin de constater l’évolution. C’est comme si on appliquait une feuille transparente pour voir ce qui en ressort, en fait."
Comment travailles-tu pour constituer ta base de données ?
"Nous avons des prestataires de services qui nous fournissent des images. Pour la saison qui se prépare, la Pro League a signé un partenariat avec Hudl (une technique d’application vidéo). Tous les stades – ainsi que ceux de D1B – ont été équipés de caméras grand angle pour permettre de récupérer – sur tous les adversaires ainsi que nos matches – des plans larges. Cette innovation est une grande avancée dans l’exercice de notre fonction et nous allons pouvoir analyser tactiquement beaucoup plus d’actions sous différents angles."
Ici, à Kamen-Kaiserau, tu participes à ton premier stage, au sein du Sporting, c’est l’opportunité de collecter une foule d’informations qui serviront de base à ton travail d’analyste dans la perspective de la nouvelle saison…
"En effet, on a déjà commencé le travail sur l’équipe de La Gantoise puisqu’il y a eu des matches amicaux. Cela nous a permis de réunir des informations et des images afin de les mettre au service des joueurs, dans le but de leur progression. Souvent, la vidéo est mal perçue car elle est un outil pour montrer des phases négatives. Ce n’est pas toujours le cas, heureusement, car elle sert aussi à positiver. Pendant ce stage, on met en place une plate-forme vidéo auprès de tous les joueurs, avec des accès personnels afin qu’ils puissent se connecter rapidement et visionner des images de matches de leur adversaire, et, bien entendu, toujours, selon ce que le coach demande et décide."
Eh bien, Damien, on te convie à un petit jeu afin de faire plus ample connaissance. Cela s’appelle "Mot pour mot". La règle est très simple : on te cite dix mots, l’un après l’autre, et tu dois répondre instantanément, sans réfléchir, par le mot qui te semble le plus adéquat… Tu es prêt ? Allons-y !
On va commencer par un facile : Ordinateur ? "Analyse !"
Programme ? "Logiciel !"
Hobby ? "Football !"
Jouer ? "Plaisir !"
Hôtel ? "Room !"
Jeu ? "Passion !"
Soleil ? "J’enfreins la règle, j’utilise trois mots : pas la Belgique !" (rires)
Autoroute ? "(du) Soleil !"
Motivation ? "Détermination !"
Supermarché ? "Euh…Ananas ! J’en achète tout le temps, les rares fois que j’y vais. Je ne m’attendais vraiment pas à ce mot…" (rires).
Merci Damien, d’avoir joué le jeu !