Les supporters carolos. Hommage, force et respects…

11 août 2015

Sébastien, supporter carolo :

(Interview réalisée avant la rencontre Zorya Luhansk – RCSC)

" nous sommes une trentaine environ, il y a des "Storms", de la "BAC", "IC04", "Saint Roch", un peu de tout. Les déplacements se sont déroulés en fonction des offres sur le net. Certains sont partis via l’Autriche, l’Allemagne, de Bruxelles, d’autres ont même fait une escale à Varsovie. Il était convenu, pour la plupart d’entre -nous, de se retrouver dans un petit bar. Un peu comme nous l’avions fait en Israël. Cela permet de connecter avec des gars que l’on connaît moins bien ou pas du tout. Le groupe n’est pas composé essentiellement de Fans qui avaient fait " Jérusalem". L’aspect "finance" joue pour beaucoup. Ces deux déplacements sont onéreux et ce n’est pas toujours facile d’assumer même si nous aimons suivre notre équipe.

Nous étions hébergés en appartement à prix plancher que nous avions déniché après de longues recherches sur le Net. S’il est vrai que nous sommes venus voir le Sporting réaliser l’impossible, nous sommes déjà très honorés et très heureux du parcours effectué par l’équipe. Ce sont des souvenirs impérissables. Jérusalem, c’était déjà magique et le déplacement, ici, à Kiev, on ne risque pas non plus, l’oublier de sitôt. Il reste toujours une chance, mais ils sont costauds en face…

Les deux déplacements se sont très bien déroulés dans l’ensemble. Il faut regretter un petit incident qui s’est déroulé voici quelques heures, mais bon, ce sont les risques de l’aventure en déplacement. Il faut rester fair-play, il faut s’adapter rapidement à la ville étrangère, au pays étranger. Les mentalités et cultures sont différentes. On sait que les gens qui se déplacent portent en haute estime le club et la ville, c’est clair que lorsque nous effectuons de tels périples ce n’est pas pour rester assis dans un coin pendant deux ou trois jours. Nous sommes là pour nous montrer, participer à l’ambiance, la créer. Que le résultat de la rencontre soit positif ou non, à la fin de la rencontre, nous continuerons à faire la fête.

La chance de voir une équipe qui se bat depuis deux ans, qui ne lâche rien, qui perd avec les honneurs ou en tout cas de faire avec les moyens dont elle dispose, c’est une fierté de supporter un "Sporting" comme celui-là. L’issue du match ne modifiera en rien notre attachement. Une qualification nous boosterait davantage, mais bon, nous verrons…

Pour la plupart d’entre nous, le retour est prévu demain à 10h00. L’Ukraine est un beau pays, mais des impératifs divers nous attendent en Belgique. Les gens sont sympas et accueillants, la nourriture locale est agréable – on évite les Mac Do et on essaye de découvrir aussi, à ce niveau-là, les propositions des restaurants ukrainiens. Ce n’est pas une légende, mais les filles sont très jolies… Du moins, c’est ce que les gars m’ont raconté, car je suis marié… (rires) Nous avons visité le centre-ville. Nous nous sommes rendus sur le place Maïdan (de l’Indépendance) . Il y a ici une certaine effervescence qui est assez élevée en journée ou la nuit. Nous avons trouvé de très chouettes endroits. Dimanche, c’est le retour dans notre T4 (rires).

Jusqu’au sifflet final, on va d’abord savourer ici, dans le stade. De tels déplacements, c’est réellement unique et magique. J’ai connu Tampere, d’autres, plus anciens, Bucarest. Ce n’est que du bonheur.

Il y a eu un moment clé, qui a été celui de la reprise du club. Survint alors, une compréhension et une philosophie que nous attendions depuis des années et qui a été enfin concrétisée. On a redonné de la considération aux supporters, on a redonné une considération par rapport au profil que nous engagions tant par le staff que par les gens autour, que par les joueurs. On a essayé de construire quelque chose ensemble. Côté supporters, nous avons été patients. Nous voyions que les choses progressent. La Direction conserve la quasi-totalité des joueurs. Il y a huit ans, ce n’était pas du tout le même ratio. Nous faisions les choux gras de la presse, la mentalité de certains joueurs était très compliquée, les relations entre direction et supporters étaient extrêmement compliquées. Les choses vont mieux maintenant.

Les victoires peuvent se cumuler, les défaites aussi. On peut perdre ce soir 5-0, cela ne remettra pas en question notre philosophie de changer quoique ce soit. J’espère que l’on conservera le staff le plus longtemps possible, car pour un club comme Charleroi, nous avons le staff le plus qualifié possible. Idem au niveau de nos joueurs, j’espère que nous garderons nos talents le plus longtemps possible : six mois, un an et s’ils doivent partir, j’espère que nous trouverons de la qualité pour les remplacer afin de concrétiser les projets mis en place et de rendre à Charleroi, la place qu’il mérite dans l’élite du football belge.

Il est clair que nous avons perdu deux générations de supporters. Il y a un potentiel énorme niveau public. Tout doit être mis en œuvre pour ramener le public dans les gradins. C’est dans ce sens que le club doit poursuivre sa politique pour faire du Sporting, quelque chose de grand. Quelque chose de grand, c’est l’Europe, c’est ramener la coupe. Les seules choses, pour l’instant, auxquelles nous pouvons nous accrocher, ce sont les deux finales en coupe de Belgique perdues, ce sont des quatrièmes places, pour une deuxième place, il faut remonter à 1969.

Voilà, ce soir, nous disputons notre quatrième rencontre européenne, nous savourons, il faut que cela devienne une habitude. Nous devons nous accrocher à cela pour se dire "wouah, nous avons vécu ce moment là qui était fabuleux"

Les POFF1 représentent un objectif clairement affiché par la direction. C’est cette mentalité qui permettra de faire revenir les supporters au stade, de voir les fans se balader avec la vareuse zébrée en ville, d’entendre des "je suis fier d’être carolo", c’est tout ce que l’on peut souhaiter. "