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L’interview rétro : Guy Verbist

15 juillet 2022 #rétro#verbist

– Pour ceux qui ne vous connaissent pas, pouvez-vous vous présenter brièvement et retracer votre parcours ?

Je me suis retrouvé au Sporting de Charleroi un peu par la force des choses car j’ai d’abord joué au Bosquetia de Frameries. Dans l’équipe, il y avait Paul Prévot, Léon de Gueyter, Verschooren ou encore Jean-Claude Fievet. Par l’intermédiaire de Paul, j’ai effectué un test au Sporting.

Le hic, c’est que j’en avais déjà passé un autre à Anderlecht, qui était intéressé également. Je devais d’ailleurs accompagner les Mauves à Alost pour un jubilé. C’est arrivé aux oreilles de Kolp, le président du Sporting Charleroi de l’époque, qui est directement passé à Frameries pour effectuer le transfert. Je n’ai pas trop eu le choix, mais je ne le regretterai jamais. J’ai passé 6 belles années là-bas, j’ai même été capitaine.

 – Si vous deviez résumer le Sporting Charleroi en quelques mots ?

A cette époque-là, il était difficile de venir gagner chez nous. On était très solide. Nous sommes descendus une fois mais on s’est toujours battu. C’est resté un club très familial où il fait bon vivre. En ce sens, le club a très peu changé, il a conservé son âme.

 – Quel genre de joueur étiez-vous ?

Plutôt technique, bon manieur de ballon. J’ai même évolué comme extérieur droit ou comme libéro. Stassart était juste devant moi.

– Durant votre carrière, y a-t-il des joueurs et des entraîneurs qui vous ont marqué (équipiers et adversaires) ?

Sans conteste Bertoncello ! C’était le maître à jouer. Sa vitesse, sa corpulence, ses forfanteries, … c’était exceptionnel ! Bobby Bohmer était incroyable également. Un surdoué a peut-être même raté sa carrière, il méritait un standing bien meilleur.

Au niveau des coaches, je dirais Toni Antonneau ou encore Aurednik, qui est venu à l’époque de Bohmer. On avait été l’accueillir à Bruxelles, et il a pris Bertoncello pour le masseur de l’équipe. C’était fabuleux.

– Aviez-vous une idole de jeunesse ?

Non, pas tellement. J’ai côtoyé Beckenbauer, que beaucoup n’ont pas eu l’occasion de rencontrer, mais je n’avais pas tellement d’idoles. J’aimais beaucoup Paul Van Himst. Il était au-dessus de tout.

– Vous souvenez-vous de vos débuts au Sporting ?

Oui, j’ai débuté au tournoi de La Corogne. On a battu le Bayern de Munich en demi-finale et j’ai même mit le but de la victoire (1-0) ! Nous avons ensuite été battus en finale par Montévidéo.

Pour ma première saison, j’ai joué 27 matchs, je ne pouvais pas me plaindre en étant nouveau. Le club venait de finir à la deuxième place du championnat.

– Quel est votre meilleur et votre plus mauvais souvenir ?

Le meilleur est sans conteste d’avoir joué contre le Bayern en venant de promotion et d’avoir marqué le but de la victoire, au tournoi de La Corogne. La remontée en D1 est également un magnifique souvenir, mais également le dernier match que j’ai joué au Sporting, contre l’Olympic (victoire 7-1).

Au rayon des mauvais souvenirs, il y a les descentes, bien entendu. Cela dit, après six années, on ne garde que des bons souvenirs.

 – Avez-vous des regrets sur votre carrière ?

Non, celui qui regrette n’est pas content. Moi, je le suis. J’aurais pu jouer à Anderlecht et peut-être avoir une plus grosse mais je ne le regrette rien. Être accueilli comme je l’ai été à Charleroi était vraiment parfait.

– Avez-vous gardé des contacts avec d’autres joueurs ou entraîneurs ?

Non, pas tellement. J’ai été sollicité pour l’anniversaire de Bertoncello. Par la suite, Termolle avait organisé un match pour mal voyant. Mais de nos jours, je n’ai plus tellement de contacts.

– Le Sporting a toujours eu des supporters chaleureux, quels étaient vos rapports avec eux ?

Ils sont au-dessus de tout. Ils peuvent être tellement merveilleux. Mais si vous ne vous battez pas, ils vous le font comprendre. C’est 50% de la réussite du club.  Ils sont tellement chaleureux !

Les rapports étaient très bons. Quand tu gagnes, ils sont content. Quand tu perds, ils ne le sont pas et c’est normal. Ils sont parfois durs, mais c’est aussi parfois justifié.  Il faut l’accepter, tu ne peux pas empêcher ça.

– Comment voyez-vous l’évolution du football, en général, et de Charleroi, en particulier ?

Je ne pense pas que ce soit si brillant en Belgique. Tous les bons joueurs évoluent ailleurs. Nous, on doit transférer des joueurs qui doivent apporter et faire leurs preuves. C’est dur pour les clubs.

Concernant le Sporting, c’est très bon. Le club est toujours en première division et il a même terminé à la troisième position il y a deux ans ! Charleroi évolue très bien. C’est parfois lent, mais c’est stable et en amélioration chaque saison.

– Que manquait-il au Sporting de votre époque ?

Pas-grand-chose. Un an avant mon arrivée, l’équipe avant terminé à la deuxième place du championnat. Il y avait des joueurs de réputation ; Bertoncello, Boulet, Tosini, Bohmer,…De très bons joueurs et une belle équipe ! Ce n’est pas comparable avec l’heure actuelle, ce n’est pas possible de comparer. Tout a évolué, même le ballon.

– Te souviens tu des rencontres de coupe des villes de foires (ex-UEFA) face à Zagreb et Rouen ?

C’était triste, car à l’époque nous avions une très belle équipe et nous n’avons pas démérité.  Face à Rouen, qui nous a éliminé, les circonstances nous ont été défavorables. L’éclairage du stade est tombé en panne et nous avons joué 40 minutes de plus. A l’heure actuelle, la partie est arrêtée après 30 minutes et l’adversaire gagne par forfait, ce qui nous aurait qualifié. Cela dit, mieux vaut se qualifier sur le terrain que sur tapis vert !

– Suivez-vous l’actualité de Charleroi et, si oui, quels joueurs vous plaisent ?

Bien sûr ! Hervé Koffi est très bon, c’est une très bonne acquisition. Morioka est extraordinaire ! Quelle technique, il possède une vision de jeu remarquable. Ilaimaharitra est bon et Bayo se découvre bien désormais. Comme tout attaquant, il faut être patient et il est bon techniquement. Enfin, j’aime bien Zaroury. Il faut lui donner confiance, car c’est un joueur d’avenir.

– Un mot sur la saison du Sporting ?

Elle est bonne, ils sont à leur place. On pouvait espérer mieux vu le début du championnat mais avec l’effectif actuel, j’estime qu’ils ont tiré 80% du potentiel, il ne faut pas être trop exigeant. Pour viser le top 4, il faut un nouveau joueur dans chaque ligne. Et ça peut évoluer.

– Quels sont vos hobbys, vos passions ?

Je joue au tennis deux fois par semaine. Nous avons même été champions de Belgique lors des interclubs ! Je ne cesserai jamais d’être un sportif.