L’interview rétro : Toni Brogno

16 décembre 2022 #Brogno#rétro
Pour ceux qui ne vous connaîtraient pas, pouvez-vous vous présenter brièvement et retracer votre parcours ?

J’ai 49 ans, j’ai commencé à Marchienne, j’ai été meilleur buteur et champion. Je suis allé au Sporting en équipe réserve, ensuite à l’Olympic, où je suis meilleur buteur. Après ça, je vais à Westerlo où je finis également meilleur buteur, avec 30 buts. J’ai 12 matchs en équipe nationale. Je vais à Sedan où je joue l’UEFA, ensuite Westerlo, je reviens au Sporting avant de partir à OHL et pour terminer à l’Olympic.

 

Si vous deviez résumer le Sporting Charleroi en quelques mots ?

C’est le club de ma ville, phare de la région, c’était un rêve d’enfant d’y jouer.

 

Quel genre de joueur étiez-vous ?

Petit gabarit, bonne technique, rapide, et bon sens du but

 

Durant votre carrière, y a-t-il des joueurs et des entraîneurs qui vous ont marqué (équipiers et adversaires) ?

Au niveau des coaches, il y a eu Jos Heyligen et Georges Leekens, qui est le premier coach à m’avoir fait jouer en D1.

Chez les joueurs, j’ai eu l’occasion de jouer contre Ronaldinho, Pauleta, Andersson, Figo, Rui Costa. Shearer, Beckham. Del Piero, Buffon, Cannavaro, Totti, Nesta…

 

Aviez-vous une idole de jeunesse ?

Roberto Baggio. Il m’a marqué terriblement.

 

Vous souvenez-vous de vos débuts au Sporting ?

Oui, je suis en équipe réserve avec Mario Notaro et Leekens faisait appel à moi pour m’entraîner de temps en temps avec l’équipe première. Je travaillais encore et mon patron, fan du Sporting, me laissait aller m’entraîner. Mes premières minutes étaient en coupe d’Europe face à Bucarest. C’était incroyable. Je me suis retrouvé sur le terrain avec mon frère pour la première fois et c’était en coupe d’Europe.

 

Y avait il une sorte de rivalité entre vous et votre frère, Dante ?

Non, du tout, juste lors des Charleroi-Westerlo.

 

Quel est votre meilleur et votre plus mauvais souvenir ?

Mon meilleur souvenir reste mon tout premier match en coupe d’Europe ainsi que mon tout premier match à domicile, contre Seraing.

Mon pire souvenir foot, c’est la relégation du Sporting. Je n’étais plus là mais ça m’a fait très mal.

 

Avez-vous des regrets sur votre carrière ?

L’année où j’ai été meilleur buteur, j’ai été écarté pour l’Euro 2000 et cela a été très dur. C’est mon seul regret. Aujourd’hui, j’ai digéré, mais ça a été une déception, c’était une chance unique. J’étais à deux doigts d’y être, je l’aurais mérité en étant meilleur buteur du championnat, avec 30 buts.

 

Avez-vous gardé des contacts avec d’autres joueurs ou entraîneurs ?

J’ai gardé contact avec le Sporting. J’y entraine les jeunes attaquants de 13 à 18 ans depuis 11 ans maintenant. Je croise encore régulièrement Franck Defays, qui fait partie du staff actuellement. J’ai aussi gardé contact avec des joueurs de Westerlo.

 

Le Sporting a toujours eu des supporters chaleureux, quels étaient vos rapports avec eux ?

Très bons. Autrefois, les supporters s’identifiaient aux joueurs qui étaient souvent des Carolos pures souches. On doit leur rendre ce qu’ils nous donnent.

 

Comment voyez-vous l’évolution du football, en général, et de Charleroi en particulier ?

En général, il évolue chaque année, c’est de plus en plus vite et costaud. On privilégie plus l’aspect physique et athlétique maintenant. Quant aux Zèbres, ils ont effectué des superbes saisons, extraordinaires, mais cette année est plus compliquée, le début a été plus difficile.

 

Que manquait-il au Sporting de votre époque ?

On avait un Sporting avec un grand cœur. On était une bande de copains. On essayé de produire du foot de qualité et du spectacle. Il nous manquait un peu de régularité, surtout à l’extérieur.

 

Suivez-vous l’actualité de Charleroi et si oui, quels joueurs vous plaisent ?

Oui, évidemment ! J’aime beaucoup Ilaimaharitra, Morioka, et chapeau aux quelques jeunes que j’ai entraîné, comme Wasinski, Tchatchoua ou Nkuba.

 

Un mot sur la saison du Sporting ?

Chahutée, on sent que le club à perdu à un moment son identité, mais contre l’Antwerp (par exemple), ils l’ont retrouvé. Là, c’était notre Sporting !

 

Quels sont vos hobbys, vos passions ?

J’entraîne toujours les gamins au Sporting, je cours et joue au Padel.

 

Aujourd’hui, que devenez-vous ?

J’entraîne le Sporting et je travaille au Décathlon à Chatelineau, je suis conseiller sportif. Je m’occupe de ma famille. Je fais beaucoup de Sport.