Sporting de Charleroi – RWD Molenbeek : le débrief’

Bernard Hens est un passionné du Sporting de Charleroi depuis le plus jeune âge.  Avant et après chaque rencontre des Zèbres, Bernard vous propose une préface et un débrief complet du match carolo.

Le regard de Bernard

Dans son discours d’avant-match, Felice Mazzù prônait de l’intensité et ce fut effectivement le cas dans le chef des Zèbres. De leur côté, les Molenbeekois n’avaient pas envie d’adopter une position attentiste. Tout comme leurs adversaires, ils essayèrent de s’approprier la maîtrise de l’entrejeu et exploiter la moindre possibilité de reconversion offensive. Pour pallier le forfait de Biron, Claudió Caçapa confia les clés de l’attaque à Gueye avec Reine-Adélaïde en embuscade, à charge de Mercier de venir jouer le trouble-fête entre les lignes. Par ailleurs, le coach brésilien avait décidé de reconduire le duo Dwomoh-Abe en milieu récupérateur tout en assignant Abner et Camara aux coulissements sur leurs flancs respectifs. Les déplacements de ces derniers contraignirent Zan Rogelj et Vetle Dragsnes à la plus grande vigilance afin de les empêcher, le plus possible, de se retrouver en position de centrer.

Durant cette première période, les deux formations tentèrent les infiltrations par les côtés et si la propension était plutôt équilibrée chez les Carolos, elle était plus conséquente sur le flanc gauche visiteur. En ce qui concerne les expected goals (xG), ils furent très largement en faveur des Zèbres avec des situations tantôt très intéressantes dont tour à tour, Adem Zorgane, Ryo Morioka et Zan Rogelj auraient pu tirer profit, tantôt bien développées à partir de mouvements auxquels contribuèrent Parfait Guiagon, Isaac Mbenza et Vetle Dragsnes.

Dans le camp opposé, on ne dénombra qu’une seule réelle opportunité pour Reine-Adélaïde, peu avant la demi-heure de jeu. En seconde mi-temps, le pourcentage de chances qu’une occasion se termine en but avait tendance à s’équilibrer tandis que les Zèbres accumulèrent les coups de coin, que Vetle Dragsnes se déporta dans l’axe pour apporter de la verticalité et que Stélios Andréou et Stefan Knezevic vinrent créer le surnombre dans le rectangle devant Defourny.

Toutefois, les sociétaires du Stade Machtens réussirent à ouvrir le score par Gueye, lequel hérita même d’une très grosse occasion de doubler l’avantage peu avant la fin du temps réglementaire. Mais différents faits de jeu provoquèrent un prolongement de la rencontre dont une finalité qui restera encore gravée longtemps dans nos mémoires. Tout d’abord avec une égalisation sur une action d’Adem Zorgane conclue par Oday Dabbagh – qui profita d’un ballon repoussé sur une reprise de la tête de Nikola Štulić – et ensuite la délivrance avec cette magnifique bicyclette victorieuse de Vetle Dragsnes sur un dernier corner délivré par Isaac Mbenza. Un deuxième but pour notre défenseur Norvégien pour une deuxième victoire savoureuse et une… deuxième trêve amorcée dans la confiance et la sérénité avant la visite des champions en titre le samedi 21 octobre !

Felice Mazzù : « Ce qu’il faut retenir au-delà de la victoire, c’est que l’on a joué avec les valeurs de Charleroi… »

« Sortir d’un match avec une défaite pour Charleroi aurait de nouveau été très dur, surtout sur notre première mi-temps où on a mis enfin de l’intensité avec beaucoup d’envie, en jouant vers l’avant, en faisant du pressing et du contre-pressing et en se créant quelques situations intéressantes. Tenir à ce niveau-là tout le match, ça a été difficile même si en deuxième mi temps, on avait le contrôle. Et puis, il y a à nouveau cette erreur, quasiment à la fin du temps réglementaire, qui nous coûte le 0-1.

Mais ce qu’il faut retenir au-delà de la victoire, c’est que l’on a joué avec les valeurs de Charleroi qui sont mes valeurs. Les joueurs ont montré qu’ils avaient envie d’avoir cette mentalité et qu’ils n’ont rien lâché jusqu’au bout. Ce doit être un déclic sur le mental et sur le fait que l’on ne doit jamais lâcher, quel que soit le score.

Les joueurs ont prouvé qu’ils étaient encore bien ensemble, en groupe dans l’intensité, l’engagement, le courage et l’envie de gagner ce match. Marco (Ilaimaharitra) avait ressenti une petite gêne jeudi en fin d’entraînement et on l’avait sorti. Il se sentait bien, il avait fait les tests et rien n’était apparu. Pendant l’échauffement, la gêne est réapparue et on n’a voulu prendre aucun risque. »

A. Zorgane : « L’intensité, la rage et la mentalité ont fait la différence.« 

« Nous avons fait un très beau match. Nous nous sommes créés de nombreuses occasions, reçus beaucoup de corners, fait beaucoup de tirs. Nous avons mis la supériorité numérique dans la surface adverse, contrairement à nos derniers matches, où nous avions peu d’occasions de buts. Nous encaissons après quatre-vingts minutes, suite à une erreur et nous avons parfaitement réagi et forcer le mental pour rester dans le match.

Après le but, nous n’avons pas douté. J’ai senti que nous n’étions pas démoralisés. En fin de rencontre, nous avons joué avec quatre attaquants et le coach nous a demandé d’effectuer un maximum de centres. Un choix payant, car nous avons marqué nos buts sur un centre et un coup de coin.

L’intensité, la rage et la mentalité ont fait la différence, ce soir. Ces trois points étaient importants pour le classement.

À présent, il faut faire place à la trêve internationale. Les internationaux vont retrouver leurs sélections et les autres vont continuer à travailler ici, pour préparer la rencontre face à l’AntwerpDe mon côté, je suis repris dans la liste élargie de ma sélection et j’espère faire partie du groupe final.« 

Interview A. Zorgane – Jean-Marc Alias

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