Un paradoxe évident dans le football : ce n’est pas toujours l’équipe ayant la possession qui a le plus de chances de l’emporter, d’autant plus si l’on n’est pas efficace dans les deux rectangles.
Les Zèbres avaient commencé ce derby avec la ferme intention de s’installer dans le camp adverse et ils prirent effectivement le jeu à leur compte durant les vingt premières minutes. Preuves à l’appui : le jeu séduisant développé en triangle et le soin apporté aux combinaisons.
Outre la possession, les Carolos présentaient un pourcentage largement positif justement dans la précision de leurs transmissions en affichant, avant la demi-heure, 72 % de passes réussies. Toutefois, les incursions produites par Zan Rogelj, Alexis Flips, Daan Heymans, Adem Zorgane et Grejohn Kyei ne purent être créditées de réelles situations dangereuses…
Les joueurs d’Ivan Leko s’enhardirent progressivement pour provoquer l’octroi éventuel de phases arrêtées – comme sur les coups de coin où ils peuvent se montrer déterminants surtout au second poteau – et solliciter Mohamed Koné, à l’image d’Isaac Price qui en fut l’élément démonstratif aux 25’ et 30’.
Alors que l’on nourrissait des espoirs grandissants de voir les Zèbres prendre l’avantage à l’exemple de cette possibilité pour Parfait Guiagon – superbe dans son schéma préparatoire – à la 38’, ce fut au contraire les Standardmen qui approvisionnèrent le marquoir sur un long ballon de Matthieu Epolo dont le rebond profita à Dennis Eckert-Ayensa (1-0, 40’).
Des Rouches qui regagnèrent les vestiaires en portant l’estocade avec un second but provenant d’un coup de coin… concrétisé au second poteau après le gain de deux duels et un assist de la tête victorieux d’Andi Zeqiri pour… le front de Boško Šutalo (2-0, 45’+5’).
Après divers remplacements (Yacine Titraoui/Oday Dabbagh pour, respectivement, Etienne Camara/Grejohn Kyei, 46’ et Antoine Bernier/Youssuf Sylla pour Alexis Flips/Parfait Guiagon, 63’) qui amenèrent autant de modifications tactiques avec des systèmes préconisant un positionnement plus haut de Daan Heymans et le passage en 4-4-2, les Carolos s’octroyèrent des opportunités par Youssuf Sylla (66’, la plus réelle), Daan Heymans (74’) et Yacine Titraoui (76’ et 90’+1’) mais qui se révélèrent à nouveau infructueuses…
Entre-temps, Mohamed Koné s’était brillamment illustré en s’interposant sur un coup de réparation qui ne permit pas à Dennis Eckert-Ayensa d’inscrire un doublé (81’).
Rik De Mil tenta bien le tout pour le tout sur le plan offensif en introduisant Isaac Mbenza au détriment de Veltle Dragsnes (84’) et malgré un rush final des Carolos caractérisé par une réduction de l’écart (2-1, 90’+5’) et une ultime opportunité axiale pour Youssuf Sylla à peine soixante secondes plus tard, le Sporting stagne avec un total inchangé de 14 unités en pointant désormais à la 11ème place du classement général.
Voir le résumé sur la Sporting Charleroi TV :
Rik De Mil : « La vérité est que nous n’avons pas été au niveau… »
« Les vingt premières minutes n’étaient rien que pour nous et nous jouions bien. Après, on les laisse revenir dans un match où les détails décident de son issue. On prend ces buts en leur offrant un cadeau et à nouveau sur phase arrêtée alors qu’on ne leur avait rien donné auparavant… On a essayé d’apporter des changements dans une deuxième mi-temps dont une partie a été moins bonne par rapport à notre football. On a tout tenté pour jouer plus offensivement mais ce but est arrivé trop tard. On s’est octroyé de nouvelles possibilités mais il faut pouvoir marquer… On n’a pas été assez dangereux. On joue très bien par moments mais c’est dans la dernière partie de terrain que l’on éprouve des problèmes. C’est dans le domaine de la qualité, dans cette dernière partie de terrain, que l’on doit encore travailler en semaine tout en gardant notre calme. Il est vrai qu’avec un véritable buteur, une équipe marque plus. Cela ne sert à rien de produire un beau football si on ne parvient pas à marquer. Mais la vérité réside aussi dans le fait que nous n’avons pas été au niveau durant ce match. En retirant Ètienne Camara à la pause, j’ai tenté d’être encore plus offensif avec un joueur comme Yacine Titraoui et un attaquant (ndlr, Oday Dabbagh) qui peut plus courir dans les espaces. À 2-0, il fallait faire quelque chose… »
Adem Zorgane : « On doit se montrer plus concrets en zone de finition. »
« On avait bien commencé ce match en se créant deux voire trois occasions. Après, une erreur de communication entre nos deux défenseurs centraux nous a coûté cher et on a encaissé un second but sur corner juste avant la mi-temps. Malgré ça, on a poussé et on a encore eu deux possibilités franches, en dehors de notre but, pendant la seconde période. On doit se montrer plus concrets en zone de finition. Toute l’équipe était bien concentrée et consciente de l’importance de l’enjeu. Lorsque, grâce à l’appui de leurs supporters, nos adversaires ont accentué leur pressing, nous avons progressivement perdu le ballon et ils ont pu profiter de nos déchets. »
Tous derrière les Zèbres !
