The Past Player

15 février 2018

1979-1980. Le Sporting vit l’une des saisons les plus sombres de son existence. Après 34 journées (Championnat de Division 1 à 18 clubs), le matricule 22 ne totalise que… 22 points à quatre longueurs de l’antépénultième, Berchem Sport, qui occupe le premier siège non relégable. Les Zèbres, dans leur chute, accompagnent le néo-promu, le Sporting Hasselt, dans le purgatoire de l’élite.

Pourtant, tout avait bien commencé pour les Carolos : une victoire 0-2 à Rocourt, sur le terrain du FC Liégeois suivie d’un splendide match à domicile contre le FC Bruges qui s’en retournera avec une défaite sur le score de 2-1.

Malheureusement, l’euphorie laissera la place à la peur et… à la tristesse malgré les huit succès engrangés (dont six à domicile incluant une victoire de prestige 2-1 face au Standard) et l’apport, notamment, de l’exubérant, mais ô combien sympathique joueur Argentin, Julio Ortiz (4 buts en 15 matches).

1980-1981. Le Sporting commence le Championnat de Division 2 sur les chapeaux de roues et s’inscrit comme un des principaux candidats à la remontée avec… le SK Tongres et le FC Malines qui, finalement, récolteront les lauriers, le premier, de son titre de Champion, le second, par le biais du tour final remporté aux détriments d’Alost, d’Hasselt et du FC Serésien.

Quant aux Carolos, ils termineront à une frustrante sixième place et manqueront l’accès aux bonus pour un petit point. Ils pesteront, également et surtout sur le verdict défavorable (0-2) du match rejoué contre Boom suite à la fameuse histoire du pétard alors que, lors de la joute initiale, le marquoir indiquait… 2-0 en faveur du Sporting avant ce pénible incident…

Deux points perdus qui auront une conséquence gravissime sur la suite de la compétition et marqueront inconsciemment des joueurs qui subiront de trop nombreuses déconvenues en déplacement (9 sur 11).
Mais cette saison – qui aurait dû saluer le retour du Sporting, dont c’était l’objectif, en D 1 – aura surtout vu l’arrivée, au sein de son noyau, du très renommé arrière gauche – qui pouvait également évoluer en milieu de terrain – l’ex-Rouche

qui, après neuf saisons passées au Standard de Liège pour lequel il aura disputé 246 matches et marqué 15 buts, tentera une aventure carolorégienne – qui devait être celle du renouveau et de la renaissance – dont les épisodes en noir et blanc ne s’étaleront toutefois pas plus que le temps d’une année de championnat…

Christian Labarbe débute véritablement sa carrière à Sclessin à l’orée de ses 20 ans – il est né le 16 octobre 1951 – au cours d’une rencontre au Beerschot, le 19 septembre 1971, qu’il gagne 1-3 aux côtés de ses prestigieux coéquipiers qui, entre autres, ont pour noms Beurlet, Dewalque, Pilot, Piot, Dolmans, Semmeling, Cvelter, Henrotay, Svenson et Takac et, avec lesquels, il décrochera un titre de Champion de Belgique.

En arrivant au Mambourg, Christian, sous la direction sportive de Michel Delire, incorpore une équipe ambitieuse comprenant, principalement, Mathy, Delespinette, Bauters, Bardaux, M’Bungu, Dekker, Justek, Royet, Esgain, Govaert, Iezzi, Philipp, Primi, Czerniatynski, Dachelet, Jacobs et Migeot.

Durant cette saison 1980-1981, Christian Labarbe s’extasie de jouer tous les quinze jours devant 15.000 supporters, « un public en or », dira-t-il… Avec Dekker, il fait les déplacements de Liège avant que le mythique Hollandais du Sporting ne parte pour… l’Indonésie !

Royal Charleroi Sporting Club 1980-1981

Debout, de g. à dr. : Bauters, Labarbe, M’Bungu, Justek, Dekker, Czerniatinsky, Philipp, Mathy.
Accroupis, de g. à dr. : Bardaux, Iezzi, Jacobs, Govaert, Migeot, Royet.
 

Malgré un contrat signé pour une durée de deux ans, Christian ne prolonge pas son séjour au Boulevard Zoe Drion et s’en va répondre aux sirènes de l’Antwerp où il ira rejoindre Alex Czerniatynski, parti lui aussi, mais également Svilar, Léo Vander Elst, Petrovic et Fazekas, pour ne citer que les plus connus.

Il y jouera 60 matches – pour 2 buts – entre 1981 et 1984 sous les ordres de Dimitri Davidovic – jusqu’en 1983, avec, à la clef, une qualification en Coupe UEFA – et de Jean Dockx (83-84).

1984-1985 sera la saison du crépuscule de la carrière de Christian qui, fatigué par les trajets, refera un petit détour par la division 2 au Sporting Hasselt, plus proche de Liège, avant de remiser les crampons, au terme de la saison 1987-1988 à l’Union Hutoise.

Christian Labarbe est le 3ème debout en partant de la droite.

Accroupi, le 3ème en partant de la gauche est Pierre Essers qui arrivera au RCSC à l’aube de la saison 1985-86.

Bien sûr, Christian Labarbe ne quittera pas de sitôt le milieu du football en faisant profiter les jeunes du Standard, durant 15 ans, de sa très grande expérience, avant d’être l’adjoint d’Ivic et de Preud’homme. Entre-temps, il se sera également préoccupé, fin 1999, du triste sort de Visé, dernier de la D 2 avec 2 petits points sur 42 et sera coordinateur des jeunes pendant deux saisons à Waremme avant de démissionner début 2012.

Même s’il ne fut Zèbre que l’espace d’une saison, Christian Labarbe aura marqué l’Histoire du Sporting de Charleroi par sa gentillesse, son professionnalisme rigoureux, une mentalité exemplaire, de très bonnes prestations, sublimées de qualités physiques de très haut niveau et rehaussées d’un sens inné du placement.

À l’aube du prochain Derby, c’était bien le moindre hommage que nous pouvions lui rendre…