CHARLEROI – ANTWERP : la 3ème mi-temps

1 septembre 2020

 

Comme le soulignait Ivan Leko, le but de Shamar Nicholson et la carte rouge infligée à Birger Verstraete ont "choqué" ses joueurs et l’ont obligé à effectuer quelques changements tactiques. Ça n’a pas forcément mis les Zèbres dans un fauteuil.

Karim Belhocine a tenu à souligner les mérites de ses opposants : "Les Anversois étaient bien en place. Que ce soit à dix ou à onze, ils ont fait un bon match. Ils nous ont posé beaucoup de problèmes dans le jeu et on a dû répondre en s’adaptant sur certaines choses. Après le carton rouge de Birger Verstraete, ils ont dû se réorganiser et je trouve qu’ils l’ont plutôt bien fait."

Et, justement, ces modifications apportées par le coach croate du Great Old ont contraint également les Zèbres à adopter une nouvelle disposition schématique.

Karim Belhocine : "On s’était préparé à revenir au 4-4-2 et pas uniquement parce que le début de match ne m’avait pas plu. On avait des problèmes en milieu de terrain avec leurs joueurs qui venaient se mettre sur les côtés et Gerkens qui est venu se positionner sur le côté droit alors que Refaelov évoluait du côté gauche. Il fallait aussi qu’on arrive à mieux défendre sur la largeur afin de mieux repartir."

Tout en reconnaissant les mérites et la valeur de l’Antwerp, Dorian Dessoleil et Guillaume Gillet désiraient surtout mettre en exergue la force collective du groupe zébré dont les qualités lui ont permis de forger un nouveau succès prépondérant.

Dorian Dessoleil : "On sait que l’Antwerp a du répondant sur le plan physique et ils l’ont encore montré. Le fait qu’ils ont été réduits à dix très vite les a boostés durant tout le match. Malgré qu’ils aient eu deux grosses opportunités en fin de match, on a réussi à garder le zéro derrière. On a fait preuve de maturité et comme on dispose d’un groupe âgé, cela a fait la différence."

Guillaume Gillet : "On voit qu’on est une équipe très solidaire et même quand il y a des moments un peu plus difficiles, on trouve des ressources pour essayer de réparer les petites erreurs. C’est cela qui fait notre force."

Nos trois interlocuteurs se rejoignent en tout cas sur une constatation qui a interpellé les observateurs : les Carolos auraient dû asseoir leur victoire bien avant le temps additionnel.

Karim Belhocine : "Même si je suis très content de la victoire et de la mentalité affichée, il est évident qu’il y a de petites choses à régler comme le fait d’essayer de tuer le match plus tôt. Par la valeur de l’adversaire, je pense qu’il y a encore moyen de faire mieux, au niveau du contenu."

Dorian Dessoleil : "On aurait dû mettre un peu plus d’intensité avec ce ballon et les balader plus rapidement, de gauche à droite."

Guillaume Gillet : "Dans le foot, quand on est capable ainsi de garder le zéro souvent, c’est la garantie de prendre au minimum un point mais on a toujours cette qualité offensive par laquelle on sait qu’il va y avoir des opportunités. Je crois que, durant ce match, on aurait pu très certainement se mettre à l’abri plus tôt et profiter de notre supériorité numérique. Mais dans l’ensemble, on ne peut pas bouder notre plaisir."

Maintenant, ce n’est pas parce qu’on est leader que l’on doit commencer à pavoiser et à mettre la charrue avant… les zèbres. Tout le monde garde la tête froide et gare à celui qui attrape le gros cou !

Karim Belhocine : "Oui, on a maintenant 12 points mais on n’a que 12 points et même si c’est bien d’avoir gagné ce dernier match, il va falloir retravailler et se repréparer pour revenir après la trêve, si c’est possible, avec les meilleures intentions."

Dorian Dessoleil : "On ne doit pas s’enflammer, on doit rester les pieds sur terre et, après, on verra match par match, comme on le fait depuis quelques années et c’est ainsi qu’on avancera."

Guillaume Gillet : "On a tous vécu des moments difficiles. Retrouver le terrain et faire un 12/12 en début de compétition, c’est super pour la confiance mais vous pouvez compter sur le coach pour que l’on garde les pieds sur terre et rester humbles. C’est ce qui fait la force de ce club. Alors, pourquoi changer une formule qui fonctionne bien ? À nous, sur le terrain, de continuer à travailler et de rester comme on est, actuellement."

On terminera avec Shamar Nicholson, heureux de son association fructueuse avec Kaveh Rezaei à la pointe de l’attaque : "L’apport de Kaveh et sa présence ne peuvent être que bénéfiques dans mon jeu. Kaveh me motive et je fais de même avec lui, nous nous améliorons ensemble. On s’entend très bien et je me sens bien à ses côtés. Dans un club, il y a toujours de la concurrence, à n’importe quelle position, et le plus important, c’est de pouvoir retirer le meilleur de chacun d’entre nous. Je suis prêt à tout donner et où que l’on me fasse jouer, je saisirai ma chance."

Par le petit bout de la lorgnette : Maxime Busi : dès le début de la partie, Maxime a pu se mesurer à Refaelov et à Juklerod tout en contrariant les mouvements de Mbokani. À la 15’, il adresse un excellent ballon à Rezaei et après le changement tactique opéré par Ivan Leko, il soigne son positionnement face à Lamkel Ze qui est venu épauler Mbokani. Après le retrait de Refaelov, il se coltine les déplacements de son remplaçant, Hongla, mais n’hésite pas, si besoin, à s’exporter dans la seconde moitié du terrain et à apporter de la variété dans son jeu comme le fabuleux changement d’aile qu’il effectue sur Joris Kayembe à la 41’. À la 52’, il est l’auteur d’un très bon centre – sur la reprise de la tête de Shamar Nicholson qui faillit tromper Butez – et, à peine deux minutes plus tard, il entreprend une belle montée tout en s’appuyant sur Kaveh Rezaei. À l’heure de jeu, il transmet un excellent ballon à Ali Gholizadeh, sur son flanc, et à la 73’, il se "jette" dans les pieds de Mbokani pour l’empêcher de réduire l’écart. Enfin, à la 83’, il esquisse une véritable phase de reconversion avec, encore, un très bon ballon pour Frank Tsadjout…