Il y a comme de l’excitation dans l’air. De celle qui vous fait vibrer, qui vous parcourt la tête, le corps et l’esprit, qui vous émeut… la main sur le blason. Une douce euphorie. Un parfum enivrant. Un rêve de gosse presque. Et ils ont tous envie d’y goûter, comme nous. Pour atteindre l’inaccessible étoile…
Telle est leur quête.
À l’instar des ses coéquipiers, Nicolas Penneteau trépigne d’impatience : "Nous avons hâte d’y être et d’en découdre. C’est un match important car il y a une qualification et une élimination directe. Nous savons que nous ne pourrons pas nous rattraper."
Alors que l’on est encore tôt dans la saison, le Sporting se situe déjà à la croisée des chemins. Notre gardien mesure l’impact considérable que pourrait constituer une première participation aux poules de l’Europa League : "L’Europe est une étape importante mais il est inutile de se mettre de la pression supplémentaire. Si nous pouvons mettre le Sporting en lumière à travers l’Europe, c’est une belle vitrine pour les joueurs et pour le club."
Mais d’abord, il faut passer l’écueil du Lech Poznan. Après le Partizan de Belgrade, c’est un autre morceau de choix qui atterrit dans l’assiette des Zèbres : "C’est une équipe qui marque beaucoup et encaisse peu, nous avons été informés de ses qualités" souligne Nicolas.
Et pour cause, les trois précédents matches des Polonais se sont soldés par autant de "clean sheet" et une différence de buts remarquable de 11 à 0 (3-0 face aux Lettons de Valmiera, 0-3 chez les Suédois de Hammarby et un 0-5 bien tassé chez les Chypriotes de l’Apollon Limassol).
Comme tous les Zèbres, Nicolas Penneteau sait qu’il ne faut pas y aller par quatre chemins pour bien négocier le virage, tout en ne craignant pas l’accumulation : "Nous allons tout donner pour nous qualifier et même si les rencontres s’enchaînent, les victoires amènent moins de fatigue. Pour l’instant et avec notre dynamique de groupe, quatre jours suffisent pour récupérer, que ce soit nerveusement ou physiquement."
Même s’ils ne pourront encore être présents pour cette rencontre européenne, Nicolas Penneteau n’oublie pas pour autant nos fidèles supporters : "Nous aurions aimé partager et entendre nos supporters. Cela aurait été une source de motivation supplémentaire. Si nous passons ce tour, nous pourrons peut-être leur permettre de venir goûter à l’Europe avec nous…"
S’il y a un critère qui n’a pas échappé à Karim Belhocine, c’est celui qui a permis à nos futurs adversaires de bénéficier d’un week-end de relâche afin d’avoir plus de latitude dans leur programme de préparation : "Nous avons appris qu’ils avaient eu l’opportunité de se reposer. On peut prendre cela dans tous les sens… Seront-ils plus frais ? Et nous, le fait d’avoir joué, cela nous laisse-t-il dans le rythme ? On ne va pas commencer à se poser des questions par rapport à ça. On s’attend à faire face à un adversaire en confiance qui a gagné pas mal de rencontres et qui s’est qualifié avec la manière au tour précédent. Ils ont leurs qualités et nous avons les nôtres. Ce sera un beau dernier tour d’Europa League. Nous devons tous prendre conscience qu’il faudra être à 200 % pour passer ce barrage et rendre heureux tous ces gens qui nous supportent."
Quant au paramètre de la fatigue, il ne faut pas qu’il devienne une obsession nuisible : "Nous ne devons pas nous focaliser sur une fatigue "éventuelle". Nous devons tout donner et si, après le match, il y a des choses à gérer, nous le ferons comme toutes les équipes le font. Pour l’instant, nous ne devons penser qu’à ce match et à rien d’autre. Nous avons un groupe qui est conscient des choses et qui est à la fois insouciant. Je pense qu’ils aimeraient beaucoup pouvoir écrire l’Histoire de Charleroi en Europa League et si nous devons entrer dans l’Histoire, cela demandera beaucoup d’efforts et nous les ferons tous ensemble."
Enfin, on se permettra d’ouvrir une petite parenthèse avec l’heureuse sélection nationale de Joris Kayembe, une formidable nouvelle pour le Sporting. Par ses propos, Karim Belhocine traduit le ressenti de tout le groupe : "Nous sommes tous heureux pour lui. C’est une récompense pour son début de saison et le travail qu’il a effectué. Ça valorise Joris et ses coéquipiers qui comprennent que lorsqu’on travaille dur, tout le monde y gagne. Cette sélection, on la prend pour nous. Un membre de notre équipe qui va chez les Diables Rouges, c’est extraordinaire…"
Vu et approuvé : le résultat engrangé par Poznan face aux Chypriotes ne reflète vraiment pas la physionomie d’une partie où les joueurs de l’Apollon Limassol s’offrirent les meilleures possibilités en première période. Alors que le score prenait des allures de véritable correction en deuxième mi-temps, les locaux eurent encore, malgré tout, des opportunités à 0-2 et 0-3 mais manquèrent soit de réalisme, soit de dernier geste à la conclusion. Les longs ballons dans le dos de la défense adverse, l’animation par les flancs et les percées dans l’axe, les ballons en profondeur et les transversales : les Polonais usent de tous les stratagèmes tactiques pour venir à bout de leurs adversaires. Les dangers ont pour noms l’Espagnol Ramirez qui s’érige en véritable homme-orchestre et qui fut impliqué dans trois réalisations, tout comme le Portugais Pedro Tiba, adroit des deux pieds, qui inscrivit les premier et dernier buts. Mais il conviendra également de surveiller très étroitement les ailiers Kaminski et Sykora, très productifs sur leur flanc, sans oublier Ishak, un attaquant de pointe très vivace, propice à profiter du moindre moment d’inattention…
La sélection de Karim Belhocine :
Penneteau – Descamps – Imbrechts – Busi – Dessoleil – Willems – Kayembe – Diagne – Marinos – Ilaimaharitra – Gillet – Morioka – Henen – Hendrickx – Nkuba – Ribeiro Costa – Gholizadeh – Fall – Nicholson – Rezaei et Descotte.
Non repris : Lazare Amani – Benchaib – Goranov – Bruno – Diandy – Zajkov.